Interruption des expulsions forcées jusqu'au 1er janvier 2004 by Alex Friday December 12, 2003 at 03:09 PM |
[traduit du néerlandais par duende] |
Après la condamnation de 4 gendarmes responsables de la mort de Sémira Adamu, le syndicat de la police décide de ne plus opérer de rapatriements forcés jusqu'au 1er janvier 2004!
Après de nombreuses auditions, un jugement a finalement
été rendu aujourd'hui, 12 décembre, dans le procès contre les gendarmes qui
ont tué Sémira Adamu.
Cinq gendarmes comparaissaient après cinq ans (!) pour la mort de Sémira.
Cette réfugiée nigériane avait été étouffée par un coussin maintenu par
des gendarmes lors d'une tentative d'expulsion. Sémira avait des contacts
étroits avec le Collectif Contre Les Expulsions, un groupe qui menait des
actions contre les expulsions. Elle avait déjà subi plusieurs tentatives
d'expulsion qui avaient toutes échoué à cause des actions du collectif et,
surtout, parce que Sémira refusait de collaborer à son expulsion. Elle était
ainsi devenue un symbole de la résistance contre ces expulsions forcées. Sous
la pression du ministère des Affaires intérieures, une «ultime» tentative
d'expulsion a eu lieu, lors de laquelle Sémira a été mise dans l'avion par
plus de 10 gendarmes, et qui a entraîné sa mort.
Bien que le procureur ait demandé l'acquittement pour les gendarmes lors de
l'audience d'ouverture, le juge a condamné trois gendarmes et un officier à
des peines de prison avec sursis de plus d'un an. Un autre point important: le
juge a également indiqué clairement que les hauts responsables de la
gendarmerie ne sortent pas blanchis de cette affaire.
Une déception: les gendarmes ont été condamnés pour coups et blessures
involontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et non pour
coups et blessures volontaires, ce qui aurait engagé leur responsabilité
civile vis-à-vis des dommages et intérêts que réclamait la famille de
Sémira.
En réaction au jugement, le syndicat de la police du détachement chargé des
expulsions a décidé de ne plus opérer de rapatriements forcés jusqu'au 1er
janvier 2004. En d'autres termes, à partir d'aujourd'hui, plus personne ne
pourra être expulsé contre sa volonté!
On ignore encore comment les centres fermés, qui sont actuellement presque
remplis de gens qui doivent attendre leur expulsion, vont résoudre ce
problème. Depuis que le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael (VLD) a
décidé d'envoyer également dans des centres fermés les réfugiés qui
traînent dans les ports de la côte belge à la recherche d'un moyen de gagner
l'Angleterre, ces centres sont pleins. En effet, de nombreux réfugiés
arrêtés à la côte viennent d'Afghanistan ou d'Iran, et ne peuvent pas être
rapatriés contre leur gré car la Belgique n'a pas d'accord en la matière avec
leur pays d'origine. Ces réfugiés restent souvent enfermés pendant des mois
avant d'être tout simplement mis à la rue.
Pour plus de renseignements et d'infos sur les actions concernant les réfugiés
et les sans-papiers:
www.vluchtelingenaktiekomitee.tk (site en néerlandais)
Article original en néerlandais:
Gedwongen
uitwijzingen gestopt tot 1 jan 2004
comme quoi by shani Friday December 12, 2003 at 04:21 PM |
comme quoi, si le juge avait la main plus lourde, le syndicat des policiers refuserait encore plus longtemps ou même définitivement de faire les rapatriements forcés. C'est vrai qu'il y a les résultats du test de Milgram, que des gens même très convenables peuvent être amenés à tuer sur ordre, mais si on tape dedans et qu'on les réprime quand même, ça les conscientise...