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Grève des accompagnateurs de Charleroi-Sud
by Railbloggers Thursday, Nov. 03, 2005 at 9:14 PM

Grève des accompagnateurs à Charleroi-Sud ce mercredi 2 novembre, préavis pour le 10 novembre. Cet article a été trouvé sur http://railbloggers.blogspot.com

Ce 2 novembre, les accompagnateurs de Charleroi-Sud ont débraillé en début d'après-midi.Lundi dernier, une collègue s'est faite agressée. Lorsqu'elle est rentrée dans des voitures normalement fermées aux voyageurs. 5 personnes jouaient avec des extincteurs (4 garçons, une fille). Lorsque l'accompagnatrice leur a demandé d'aller s'installer dans les voitures ouvertes, ils se sont jeté sur elle et l'ont rouée de coups.

La situation a été explosive cette après-midi. Par GSM, tous les collègues se sont appelés et en quelques minutes, le grève s’est organisée. « C’est intolérable qu’une collègue soit allée seule sur le dernier Anvers-Charleroi. » Suite à un accident à Bésieux (près de Lille), la collègue qui devait l’accompagner est en maladie et n’a pas été remplacée. Aujourd’hui, personne n’était prévu pour assurer le service au contrôle de ce même train !

Depuis 2002, des discussions ont eu lieu à propos de l’insécurité dans les trains le soir. De nombreuses promesses ont été faites à propos d’une deuxième personne pour assurer le service et de trains plus petits la nuit.

De promesses en promesses, rien n’a changé (à part quelques services contrôles ajoutés).
Cette agression est la goûte qui a fait déborder le vase. Les gens sont prêts à aller en grève au finish, s’ils n’obtiennent pas satisfaction. La direction a fait pression pour que nous reprenions le travail le soir même. Inacceptable pour nous tous. Personne n’a hésité un seul instant. On est resté déterminé !

Une autre personne : « Nous faisons cela aussi pour les voyageurs. Comment assurer la sécurité des voyageurs dans 5 voitures double étage ? »
La direction montre son mépris en déclarant dans un e-mail de l’après-midi (seul contact que nous avons pu avoir) :
« Afin de débloquer la situation, j’accepte et je préconise que le chef de bord qui est ammené à travailler toute seule dans un train, se limite à la sécurité de l’exploitation (ouverture et fermeture des portes) et à l’information à la clientèle par sono de l’approche de toute gare ou point d’arrêt désservis. »
« Quelle blague ! Que se passera-t-il si quelqu’un se fait agresser, qu’il tire le signal d’alarme ? Qu’un jeune fille se fait violer ou que quelqu’un ait un malaise ? Comment pourrons-nous nous expliquer à la victime ? Les honnêtes gens auront payé leur billet, les autres pas… » disaient les accompagnateurs.

La deuxième raison de la détermination des gens vient du fait que les nouvelles séries et services sont arrivés pour être consultés. Les gens sont révoltés pour cela aussi. La productivité a été fortement augmentée. Des plus anciens n’ont jamais vu une si grande attaque contre nous, au niveau de la longueur et de l’intensité des services. Des services de 6h dureront 9h après le mois de décembre. Les « beaux » services auront un contenu double de ce qui a actuellement. Cela a renforcé le mouvement.
Les gens, spontanément, veulent immédiatement que l’on règle les problèmes d’insécurité. Après, on règlera le problème des séries. « On refera grève, c’est bien parti pour ! » « Si ça continue, on ne demandera pas notre prépension à 55 ans mais à 50 ans ! » dit quelqu’un.

Il y a eu des discussions parmi les gens toute l’après-midi. 15 personnes en tout n’ont pas pris leur service. Certains, avertis en milieu de service ont arrêté. D’autres en fin de service, sont restés pour participer à la discussion. Par démagogie, le « branch manager » parlait des « bons » grévistes et des « mauvais » grévistes. Ceux qui sont venus au dépôt quand même sont les bons, ceux qui sont restés à la maison sont les mauvais… Les gens ont rapidement compris que c’était une manière de diviser les gens (certains ont 100 km de déplacement !).

Plusieurs plans d’action ont été discutés, mais un seul a été finalement retenu : d’ici jeudi 10 novembre, train de M6 (rame de 8 voitures double étage) remplacé par des automotrices (2 à 3 voitures minimum) et deux personnes au minimum pour les derniers trains. En plus, des services du personnel SPC (sécurité) après 22h doivent être effectués. Tout cela, conformément à ce qui avait déjà été discuté et décidé.

Etant donné que des décisions avaient déjà été prises par la direction et non effectuées, les modifications demandées doivent immédiatement être exécutées.
Comme il est impossible de régler le problème pour demain, nous laissons une semaine à la direction pour régler le problème. Si pas, c’est grève au finish. Préavis de grève pour le 10 novembre.