arch/ive/ief (2000 - 2005)

Quartier Midi: la Région perd le Nord…
by Comité du quartier Midi Friday, Jun. 24, 2005 at 6:16 PM

Les habitants dénoncent le grand foirage d'un projet public-privé mis en place par Charles Picqué et qui a basé la "revitalisation" des abords de la gare du Midi, la construction de logements et la "relance économique" du quartier sur le fantasme de bureaux... qui ne sont jamais arrivés.

download PDF (2.1 mebibytes)

Le quartier Midi est encore vivant! Des locataires, propriétaires et commerçants de ce quartier proche de la gare internationale de Bruxelles ont tenu ce vendredi une conférence de presse pour dresser leur bilan des projets immobiliers menés dans leur quartier, ainsi que de leurs conséquences sociales et urbanistiques.
Ils ont également annoncé la naissance du Comité du quartier Midi et présenté leurs revendications. Ils interpellent la Région de Bruxelles-Capitale et plus particulièrement son Ministre-Président, Charles Picqué.

Les habitants déplorent l'absence de transparence qui caractérise ces projets et le manque total de respect à leur égard. Ils dénoncent de multiples pressions qui s'exercent sur eux, des conditions de vie déplorables dans leur quartier, et demandent qu'il soit mis fin à l'incertitude qui plâne depuis longtemps sur leur avenir.

Depuis plus de 20 ans, les résidants de cette zone se savent menacés. Par des projets d'autoroute urbaine dans un premier temps, puis par la spéculation immobilière suscitée par l'arrivée du TGV, et enfin par un plan régional sensé "revitaliser" le quartier et le transformer en "vitrine pour la Capitale de l'Europe"; un plan scellant le sort de 4 îlots d'habitations et de petits commerces situés le long de l'avenue Fonsny et sacrifiés à la fonction de bureaux. A l'époque, on parlait d'ériger-là un "mini Manhattan", en référence au "projet Manhattan" du quartier Nord.

*Pour un bilan et une évaluation des projets régionaux au quartier Midi*

Dans ce plan régional entériné en 1992, tout repose en effet sur l'essor de la fonction administrative. L'accroissement des surfaces de bureau était sensé être le vecteur de la revitalisation et de la relance commerciale du quartier: par le biais de charges d'urbanisme destinées à construire du logement, la création espérée de 9000 nouveaux emplois, etc.

Mais, 13 ans plus tard, seul un immeuble de bureaux a été construit: mis en location depuis 2 ans, il reste aujourd'hui à 60% vide…
Dans les autres îlots, de nombreux locataires ont certes déjà dû partir. De multiples commerces ont fermé leurs portes. Ces îlots ont été éventrés et sont parsemés de maisons vidées et de terrains vagues. Des permis de démolir continuent à être accordés, même si aucun projet immobilier n'est à l'étude. Quant au plan d'expropriation, pour cause "d'intérêt public", il a des conséquences regrettables sur l'entretien du bâti existant et empêche toute rénovation depuis 1996…

Néanmoins, de nombreux locataires, propriétaires et commerçants sont encore présents dans les îlots. Et le plan d'expropriation arrive à expiration dans un an (en juillet 2006). Les habitants estiment que la Région doit en profiter procéder à une évaluation des projets menés au quartier Midi, quitte à devoir assumer ses erreurs. Ils réclament un bilan et une évaluation publics des projets menés dans le cadre de ce plan régional et du fonctionnement de la société anonyme Bruxelles-Midi.

Pour mener à bien son projet, la Région a accordé en 1995 à cette entreprise mixte (dont elle est l’actionnaire majoritaire) une "mission de service public" consistant à encadrer et à orienter les initiatives des investisseurs privés et à développer un projet immobilier "harmonieux et cohérent". En effet, à l'inverse du quartier Nord, les habitants sont confrontés ici à un partenariat public-privé lancé et encadré par des pouvoirs publics, prétendant éviter les travers sociaux de la spéculation immobilière et mettre en oeuvre un accompagnement social pour les personnes concernées par le plan d'expropriation approuvé en juillet 1996 au nom de "l'intérêt public".

C'est à la société Bruxelles-Midi qu'a été confié le soin de "prendre toute initiative favorable au relogement des habitants et au respect des impératifs sociaux". Ce sont donc les "conditions du marché" qui devaient la rendre "à même de remplir pleinement les missions sociales qu'elle s'est assignées", comme le déclarait Charles Picqué au Parlement régional en mars 1994.

Pour le Comité du quartier Midi, on ne peut pas baser une politique de revitalisation urbaine, de construction de logements et d’accompagnement social sur un phantasme : celui de l’arrivée des bureaux.

Les habitants revendiquent qu'un accompagnement social digne de ce nom soit octroyé à tous les habitants concernés par le plan d'expropriation, qu'il ne soit plus procédé à aucun délogement sans relogement (à des conditions financières similaires et si possible à proximité du logement actuel).
Ils demandent également l'arrêt des délogements et des démolitions, le maintien du bâti existant et de l’habitat et ce jusqu’à la délivrance des permis de bâtir; le maintien à long terme et la rénovation de certains immeubles dans le quartier; l'indemnisation correcte (aux prix du marché actuel) des propriétaires et des commerçants.
Ils souhaitent, enfin, une meilleure gestion des incidences des projets immobiliers, le respect de leur environnement de vie et la mise en place d'un groupe permanent de concertation associant tous les pouvoirs publics, promoteurs, propriétaires et habitants concernés.

*Faites des voisins, pas des bureaux!*

Le Comité du quartier Midi appelle le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale à reconnaître que les projets qu'elle a envisagés au début des années '90 étaient basés sur une hypothèse qui ne se s'est pas confirmée. Interpellé par des parlementaires régionaux le 3 juin, Mr Picqué l'a d'ailleurs reconnu: "On s'imaginait que tout allait se vendre comme des petits pains. Mais au fond, nous vivions - et nous pouvons encore vivre - dans cette idée que les bureaux étaient un instrument de revitalisation urbanistique".

Les bureaux ne sont pas au rendez-vous. Et c'est cela qui a causé tant la dégradation du quartier, que l'impossibilité financière pour la Région de procéder à une expropriation correcte des propriétaires, ou encore une forte insuffisance de moyens pour mener à bien un accompagnement social digne de ce nom.

Bruxelles traverse par contre une grave crise du logement et ce problème constitue la priorité du nouveau Gouvernement régional, qui s'est fixé pour objectif la création de 5000 nouveaux logements. Il serait donc pour le moins inconvenant et incompréhensible que la majorité actuelle continue à mener au quartier Midi une politique aventureuse d'expulsion d'habitants et de démolition de logements, pour faire place à des terrains vagues ou à d'hypothétiques bureaux ne correspondant pas à une demande réelle et ne suscitant aucun intérêt...

P.S. Vous trouverez ci-joint un dossier de presse complet à télécharger en pdf.

contrôle direct
by kinou Friday, Jun. 24, 2005 at 9:08 PM

désobéissance à l'autorité communale et régionale! Ils se servent de nous et de nos vies comme des objets! La politique par des professionnels ne changera jamais rien!! Faisons la politique nous même, tous ensemble, sur un même pied d'égalité, en s'opposant à la dictature démocratique!!

www.quartier-midi.be
by quartierdumidi@yahoo.fr Monday, Jun. 27, 2005 at 10:08 AM

Voir le site: http://www.quartier-midi.be