arch/ive/ief (2000 - 2005)

Bolivie : une position féministe bolivienne
by fab Saturday, Jun. 11, 2005 at 10:24 PM

Par Julieta Paredes de l' Assemblée Féministe de Bolivie

LIBRE ET SANS GUERRE CIVILE

Le processus révolutionnaire ouvert en octobre 2003 doit continuer à avancer. Nous avons réussi à laisser sans initiatives le système et cela est une victoire fondamentale pour ce moment, puisque depuis que le néolibéralisme s'est implanté nous avons vécu aux dépens des initiatives des néolibéraux. Aujourd'hui ceux qui ne savent pas quoi faire ce sont eux, parce que jusqu'à leur dernière carte -que est celle d'un coup d'Etat militaire avec répression- ils ont peu de possibilités.

Mais que nous passe-t-il, nous qui nous mobilisons avec tant de vigueur mais qui ne parvenons pas à concrétiser des propositions ? Il se passe que, après avoir relevé l'hétérogénéité des mouvements sociaux, nous pouvons vérifier que n'importe quel secteur est une minorité par rapport à celui qui lutte et demande la nationalisation. C'est pour cela que l'obstacle est la recherche de protagonisme, la domination d'un chef (caudillismo), le désir d'exercer une hégémonie, ils nous montrent que les mouvements sociaux sont prisonniers d'une logique patriarcale qui noit le processus historique.

L'Assemblée Féministe, devant le coup d'Etat constitutionnel engendré par la mega-coalition (des partis politiques traditionnels), les transnationales et l'oligarchie nationale, ratifions notre ferme position e comme partie de notre peuple : nous ne nous reposerons pas jusqu'à ce que la nationalisation des hydrocarbures soit un fait ! Les leaders des mouvements sociaux sont investis dans la recherche de protagonismes personnels ou de groupes, typique manière patriarcale de noyer les luttes sociales, ils n'engendrent pas de propositions concrètes et nous courrons le danger de rester dans des consignes, tandis que l'avenir se dilue entre nos mains. Le fascisme fait faire courir la rumeur de guerre civile et organise le show de confiscation de dynamites, nous disons : ce n'est pas possible, nous ne voulons pas non plus, une guerre civile. Les uniques armes que nous avons comme peuple sont la certitude de nos droits et l'espoir d'améliorer nos vies.

Nous disons : les élections doivent se dérouler après l'Assemblée Constituante (qui doit garantir la participation de 50 % de femmes des assemblées), pour nous donner l'espace et le temps de réfléchir au pays que nous voulons, et ensuite concrétiser ce projet dans des élections nationales. Cette lutte est pour toutes et pour toutes.

Pagina/12, supplément Las/12, 11 juin 2005.
Traduction : Fab (santelmo@no-log.org)