arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les faits se déroulent le samedi 21 mai 2005 vers 21h à la station de tram de la Bourse à Bruxelles.

Dans un tram venant de Rogier, une dizaine de jeunes (moyenne de 10 ans avec un petit qui ne devait pas en avoir 6 et un plus agé d'environ 13 ans ; des enfants en somme) et une paire de policiers (un homme et une femme) parmi les voyageurs. Les jeunes s'essaient à quelques petites provocations verbales, rien de bien méchant. Si les policiers étaient en droit de leur faire une remarque, rien ne justifiait ce qui suivit.

L'homme policier fait aligner les enfants et demande toutes les cartes d'identité. Regards inquiets, interrogations. Le plus agé des enfants, en début d'adolescence, fait une remarque au policier, lui disant que "ce ne sont que des gosses", critiquant la manière forte du robocop de façon très calme et posée. Le policier enragé lui gueule dessus, le rabaisse et entend bien étouffer toute protestation. Il les traite comme des chiens, comme des fautifs. Présompsion de culpabilité, tolérance zéro, répression aveugle, appelez ça comme vous le voudrez mais ces pauvres bougres furent amenés dans une salle fermée de la STIB. Dans le regard des gosses, incompréhension et peur.

On nage en plein surréalisme quand deux nouveaux policiers accourent en renfort, la main au flingue et le regard appeuré, sans doute alarmés à tort par le tortionnaire. Calmés à la vue des enfants, ils les escortent jusqu'au local fermé. Sorti de la station, je vois une voiture de police s'arrêter, deux policiers s'engouffrer dans les escaliers avec des bergers-allemands. Peut-être ne venaient-ils pas terroriser eux aussi les enfants, peut-être que oui.

Ce message s'adresse aux jeunes victimes du robocop bruxellois : Sachez que cet énergumène n'est pas représentatif de la police. Ce qui vous est arrivé est injuste, indigne, et mériterait punition.

Aux policiers qui me lisent, ayez le courage de dénoncer ces pratiques répressives qui ne font qu'attirer haine et violence. Elles salissent votre profession et mettent en péril votre mission de proximité, d'écoute et d'aide aux citoyens. Mettez-vous une seconde dans la peau de ces enfants, trop jeunes pour avoir le recul nécessaire pour comprendre qu'ils avaient affaire à un homme peu scrupuleux. Comment ne pas se sentir révolté par de telles injustices, quand la vie de tous les jours leur rappelle que leur origine socio-culturelle leur réserve systématiquement un sort différent? Ont-ils vraiment besoin d'être traités de la sorte? Est-ce que cette scène, vue de l'extérieur, ne renforce pas le sentiment injustifié d'insécurité et les préjugés qu'on peut avoir en ces temps d'islamophobie?

C'est-ce qui m'intéresserait, c'est ce que vous avez fait ? Est-ce que vous êtes intervenu ? Avez vous demandé aux autres passagers si ils trouvaient le comportement des policiers normal ? Avez-vous demandé des numéros de téléphones d'éventuelles témoins, afin d'introduire une plainte ? Ou est-ce que vous vous avez tu, afin que vous puissiez continuer votre soirée ?

Il a écrit un article sur Indymédia que ni les flics (gentil-gentil), ni les mômes (tout méchants qu'ils sont!) ne liront... eh oui!

Dire que les gosses de StJosses liront pas d'accord, mais croire que les flics(c'est vrai peut-être pas les plus gentils-gentils) lisent pas les indymedia... vraiment tu crois?

Mais si ils te regardent, te lisent...

Voici la façon dont j'ai réagi : Les choses se sont passées très vite et mon premier réflexe a été de rester très près de la scène pour être là si ils décidaient d'abuser de leur matraque.

Je n'ai pas interpellé le policier, je ne sais pas si j'ai bien réagi ou pas. J'ai pensé que de part son état de colère autoritaire il aurait mal réagi à ma réaction et ça n'aurait pas avancé à grand chose. Je ne suis pas un héros et pas fier de ma réaction.

Je trouve que c'est une très bonne idée de chercher après des personnes ayant assisté à la scène, prendre des numéros de téléphone pour pouvoir porter plainte. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de le faire sur le coup, mais ça peut servir dans le futur. Je compte toujours porter plainte, je pense qu'il n'est pas trop tard. Je voudrais d'abord savoir à quel(s) organisme(s) je peux le faire. Peut-être quelqu'un peut-il me donner des infos à ce sujet?

N'en déplaise à certaines personnes ici préférant critiquer gratuitement, je pense que cet article est utile, à la fois pour critiquer cette façon d'agir mais également pour susciter des réactions constructives (comme la première qui m'interrogeait sur les actions prises). Si les enfants que j'ai vus ne me liront pas, il y a beaucoup plus de chances pour que des personnes ayant vécu ce genre de situation s'y reconnaissent. Quant aux policiers, pourquoi pas, certains du moins.