arch/ive/ief (2000 - 2005)

Pour l’Europe - Contre la Constitution
by Sandro Friday, May. 20, 2005 at 9:31 AM

Début mars, des dizaines de milliers d’Européens manifestaient dans les rues de Bruxelles. Contre la fameuse « directive Bolkestein » et pour une Europe sociale. Ils intervenaient ainsi avec vigueur et lucidité sur le terrain politique immédiat. Car Bolkestein n’est pas un accident de parcours dans la construction d’une Europe qu’on nous promet plus solidaire. Elle incarne le cours ultralibéral de la construction actuelle de l’Union. Et la Constitution européenne ne contrecarre pas cette tendance de fond.

De plus en plus de voix s’élèvent pour dire « Oui à l’Europe ». Mais à une Europe des peuples. Une Europe de l’emploi, du développement humain et du progrès partagé.



Cette Europe-là est possible.



Elle est aussi nécessaire. En juin 2004, près de 60% des citoyens ont refusé de participer à l’élection de l’Europarlement. Les sondages montrent que, dans toute l’Union, l’idée même d’Union européenne est en crise profonde.

C’est qu’elle souffre depuis trop longtemps d’un libéralisme effréné et d’une opacité technocratique affirmée.



Les partisans de la constitution nous disent : c’est un bon texte, il conjugue « compétitivité » et « modèle social européen ».

{Curieusement, c’est la droite qui milite le plus ouvertement pour la Constitution. Et au nom de l’Europe sociale !} Mais le patronat européen (l’UNICE) jubile. Satisfait que « le traité constitutionnel n’accroisse pas les compétences de l’Union dans le domaine social » !



Social ? Dans la Constitution, le mot « banque » apparaît 176 fois, le « marché » 78 fois, la « concurrence » 174 fois.

Le « progrès social », trois fois

Les « services publics », une fois

La « libre concurrence » et la libre entreprise sont sacralisées



Les partisans du « oui » parlent beaucoup de la Charte des droits fondamentaux, inscrite dans le traité constitutionnel. Mais celui-ci en limite aussitôt la portée. Ces droits ne s’appliquent que dans la mesure où ils ne contredisent pas « la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux ». Soit les principes du libéralisme.



L’espoir naît en France



En Belgique, nous ne serons pas consultés. Les parlementaires décideront seuls de ce qui est bon pour le peuple et de ce qui ne l’est pas. Mais le référendum en France pourrait remettre les compteurs à zéro. Plus les citoyens prennent connaissance du texte, plus ils le rejettent. Pour la plupart d’entre eux, dire « non », c’est rouvrir le processus européen, dire « oui », c’est le figer.

Le « non » donnerait une voix aux peuples d’Europe qui n’ont pas le droit de s‘exprimer. Et du souffle à ces forces qui, partout, travaillent à construire une autre Europe, en phase avec les attentes et les aspirations des femmes et des hommes de notre continent.

Le « non » obligerait à mettre enfin en débat le sens même de la construction européenne actuelle.



Oui, décidément, une autre Europe est possible !

Pour une autre constitution
by Nellas Friday, May. 20, 2005 at 12:41 PM

Nous sommes nombreux en belgique a être opposé au soi-disant traité constitutionnel, tout en étant pour la constuction d'une Europe des peuples, solidaire, équitable, écologique.

Pourquoi se contenter de dire non à un texte qui dans notre pays sera de toute façon adopté sans tenir aucun compte de l'avis de la population? Pourquoi ne pas rassembler les européens en accord avec les principes de solidarité et d'équité et REDIGER NOUS-MÊMES UN AUTRE PROJET DE CONSTITUTION? Acceptable par tous et pour tous, et plus seulement pour une poignée de technocrates en costume noir, soucieux uniquement de leur intérêts personnels?

Un premier pas peut-être : travailler avec une structure existante comme le Forum Social Européen, ou le mouvement "non à la constitution européenne", ici. Par exemple.

Pour une autre constitution (bis)
by Nellas Friday, May. 20, 2005 at 8:43 PM

Addendum à mon post précédent : j'en ai rêvé, Attac l'a fait. Paru au Mille et une nuits, <i>Cette "Constitution" qui piège l'Europe</i>. Attac propose, en IVe partie, un autre traité est possible, au chapitre 15 "une alternative en 21 propositions", et au chapitre 16, le "préambule d'un traité pour une europe solidaire". A se procurer d'une façon ou d'une autre, à lire de toute urgence, et à soutenir de toute façon!