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Bolivie : Mesa de nouveau isolé
by fab Sunday, May. 15, 2005 at 6:23 AM

Une nouvelle crise a commencé après que le gouvernement de Carlos Mesa ait suspendu aujourd'hui la Rencontre pour l'Unité de la Bolivie, prévue pour lundi prochain, en raison du refus des pouvoirs législatif et judiciaire, ainsi que de plusieurs partis et autres secteurs politiques, économiques et sociaux du pays, d'y participer.

"Dans ces conditions, il ne reste pas d'autre option que de la suspendre", a signalé le ministre de la Présidence, José Galindo, après que le Congrès "ait décliné" l'invitation à la réunion de Sucre, capitale constitutionnelle. Ensuite, la Cour Suprême a aussi confirmé son absence.

L'annonce s'est produit quelques minutes après qu'un inconnu Front National Anticorruption ait revendiqué un attentat avec un artifice de faible puissance dans les environs de l'entreprise pétrolière brésilienne Petrobras à Santa Cruz de la Sierra, dans l'orient du pays, sans causer de morts ni de blessés.

Mesa avait convoqué cette rencontre mardi dernier après avoir refusé la nouvelle loi des hydrocarbures remise par le Congrès en signalant qu'il l'"observait conceptuellement", terme qui n'a satisfait personne.

"Nous lamentons beaucoup les décisions des pouvoirs, nous leur demandons de rectifier ces décisions", a signalé Galindo devant l'échec de la convocation où Mesa voulait trouver un consensus sur quatre sujets polémiques : la loi d'hydrocarbure, l'élection de gouverneurs, le référendum pour l'autonomie des régions et l'élection d'une Assemblée Constituante.

(...)

L'initiative a été refusée par les partis de droite, les députés et les sénateurs, la Cour Suprême de Justice, le Tribunal Constitutionnel et les entrepreneurs de Santa Cruz. Seulement quelques maires et l'Eglise catholique avaient accepté d'assister à la réunion.

Galindo a estimé que "les risques pour la vie démocratique et l'unité du pays se maintiennent. Devant ce panorama, le gouvernement invoque les citoyens à rester serein et à continuer de parier sur la paix et la concertation", et a réitéré sa décision de "réaliser le programme national en préservant l'état de droit ".

Le principal leader de l'opposition, le député Evo Morales, du Mouvement au Socialisme (MAS) a ratifié sa convocation à une marche paysanne sur La Paz pour lundi, en demande de la promulgation d'une loi qui garantisse les droits de la Bolivie en matière pétrolière et l'instauration d'une Assemblée Constituante.

Tandis que le parti de droite Action Démocratique Nationaliste a appelé à des élections anticipées. Des analystes politiques ont estimé que Mesa est de nouveau "isolé", avec "un pied en dehors du gouvernement".


La Jornada (Mexique), 13 mai 2005