arch/ive/ief (2000 - 2005)

Ce parcours hors norme a pour ambition d’intéresser tous les Belges en leur proposant 12 thèmes à explorer. Répartis sur 5 étages l’expo nous entraîne de l’insolite au classique : les libertés, musique, sport, bande dessinée, arts décoratifs, arts plastiques, grands horizons, littérature, sciences et techniques, arts du spectacle, folklore et loisirs et les saveurs. Quatre milles objets sont exposés dans des décors en trois dimensions et avec une musique qui font plonger le visiteur dans l’ambiance. Et on se surprend à vibrer sous les exploits de figures belges dans les domaines les plus diversifiés. Les sourires, l’émotion, un peu d’ironie et de la découverte sont présents à chaque instant. En effet, à travers ces différentes pièces, le public est amené à découvrir des trésors dont les plus anciens datent de l’époque romaine. Mais aussi beaucoup de documents officiels, d’ustensiles de cuisine, de décoration, bijoux, vêtements, armes, de projections, peinture, photos, manuscrits… Deux cents cinquante musées ainsi que de nombreuses collections privées ont ainsi prêté leurs objets emblématiques, rares ou inattendus, en tout cas tous originaux, pour la réalisation de cet événement.

Cette expo se veut exhaustive : représenter les talents belges d’horizons très diversifiés. C’est un beau challenge très réussi mais pratiquement, la visite de cette expo est sans doute un peu longue. Il faut donc faire un tri. Proposée à un public de tous âges, celui-ci sélectionne naturellement ce qui l’intéresse. Tout est accessible et de nombreux textes explicatifs jalonnent le parcours. Il est agréable de trouver dans un musée une telle diversité et c’est sans doute le point fort de l’expo. Tout s’enchaîne sans la sensation fourre-tout, le dénominateur commun entre les pièces c’est leur rapport avec la Belgique ou le peuple belge dans on ensemble mais en reconnaissant les différences. L’expo invite donc à réfléchir sur notre passé, présent et notre futur… Cette réalisation, unique en son genre, ne laisse personne indifférent, mais il est préférable d’y aller en famille afin de profiter des expériences de chacun. Visiter l’expo Made in Belgium, c’est tomber dans un tourbillon de souvenirs et de nouveautés, de tradition et d’anti conformisme, de gaîté et de sérieux. Un événement à vivre.

Expo Made in Belgium
Dexia Art Center - rue de l'Ecuyer, 50 1000 Bruxelles
jusqu'au 15 septembre 2005

plus d'infos: http://www.expo-madeinbelgium.be/
tel: 02/218 44 08

J'y suis allée, moi, à cette expo Made in Belgium... Ben oui, j'avais gagné des places grâce à notre merveilleuse radio d'état. Et je suis bien contente de n'avoir rien payé (je n'ai même pas pris d'audioguide) même si je reconnais avoir beaucoup ri (parce que mieux vaut en rire qu'en pleurer...)

Je vous raconte ce qu'y vous y attend?

Première pièce: Après vous être acquitté des 10€ d'entrée (+2.5€ pour l'audioguide), vous devrez traverser une sorte de labyrinthe de vitrines remplies de bons produits bien belges: les bouteilles de Spa, les objets en métal d'Arcelor (oui la même compagnie qui ferme des hauts-fourneaux), les chocolats Côte d'or (qui ne sont plus belges depuis longtemps), les machines de la loterie nationale,... Ne cherchez pas de commentaire, d'explication historique à la présence de tous ces objets, vous venez tout simplement de passer la première page de pub de l'expo... Et là, y a comme un malaise... On se dit que quitte à sponsoriser, ils auraient pu offrir l'entrée (10€ c'est énorme!!!) surtout que l'expo sera, par après, encore souvent coupée de pages de publicité...

Mais rentrons donc dans le premier espace, consacré à l'indépendance de la Belgique, l'Espace des Libertés sponsorisé (oui oui! chaque "espace est sponsorisé") par... suspense... la FEB, tiens!
Au moins les choses sont claires...

Quant au contenu de l'expo? Je ne saurais mieux le définir qu'en disant que c'est un "entassement de choses". Sans audioguide (2.5€ je le rappelle), pas moyen de faire la différence entre les brols d'époque et les objets vraiment importants...

Bon, à la limite, une mauvaise mise en scène ne rebutera pas les plus curieux d'entre nous qui s'intéresseront au fond plus qu'à la forme. Et c'est là que ça devient intéressant... En vrac:

- petits veinards, vous allez enfin voir l'épée de Godefroid de Bouillon (la vraie! que De Gucht est allé chercher au péril de sa vie chez les Maures)! Outre le fait qu'on ne vous dit pas que Godefroid n'a jamais mis les pieds de sa vie dans le territoire de ce qui s'appellera plus tard Belgique (il ne venait pas de Bouillon mais de Bourgogne), on passe également sous silence l'atrocité que furent les croisades. Non pour Made in Belgium, les croisades, c'était le bon temps, celui des belges conquérants!

- A propos de belges conquérants, vous savez, vous, d'où nous est venu le Congo? Non? Made in Belgium vous l'explique dans un espace consacré à la colonisation à peine plus grand que ma chambre (et elle est pas grande ma chambre! ca change de l'immense couloir avec les boucliers des templiers qui amène à l'épée de Godefroid...). C'est grâce au "courageux roi Léopold II" (texto) et à son fidèle Stanley! Oui, vous avez bien lu... C'est là qu'on se dit qu'il manque des mains coupées dans la vitrine...

- l'espace BD est énorme... Y a à peu près tout ce qui est sorti aux Editions Dupuis, un peu chez Dargaud et très peu au Lombard. Tout, même Tintin finalement... Sauf... Gaston Lagaffe! L'anti-héros par excellence... Je n'ai même pas vu non plus Franquin ni ses idées noires (en photo, en album, rien...) mais bon, il paraît qu'on en parlait sur l'audioguide que je n'avais pas pris...


- En parlant d'absents, il y en a énormément dans cette expo... Outre la colonisation dont j'ai parlé plus haut, pas un mot sur l'immigration (on n'a jamais acheté des italiens contre du charbon), sur les luttes sociales (sauf, et c'est à remarquer, pour le combat du Dr Peers pour l'avortement qui occupe une vitrine à lui tout seul, on ne trouve que quelques objets rappelant les grands combats sociaux mais ils sont tellement perdus au fond d'une vitrine qu'on passe souvent à côté), les femmes (si peu présentes le long de l'expo qu'on en vient à penser qu'elles n'ont pas toujours existé), etc.

Bref, Made in Belgium est une véritable expo de propagande. On se crée des héros qui ne sont pas très reluisants et on oublie les héros qui gênent. On parle de ce qui arrange mais pas de ce qui dérange. Pirenne aurait été très fier...

Moi, en ressortant de cette expo, j'ai honte de la vision qu'on se donne de notre pays et qu'on donne aux autres. Tout ça, ce n'est pas ma Belgique...


Ah oui! J'oubliais, si vous avez des difficultés à vous déplacer, ça ne sert à rien d'y aller, à moins que vous ne vouliez vous taper toutes les volées d'escalier très raide...