arch/ive/ief (2000 - 2005)

Bonjour,

Nous voulons, une fois de plus, par notre action ici et aujourd’hui, attirer l’attention sur le problème non résolu des déchets nucléaires. Nous avons consciemment choisi d’agir en se fixant au moyen de cadenas pour arrêter ce train, même après la mort de Sébastien qui a été renversé et tué, il y a tout juste 6 mois, lors du transport « Castor » vers Gorleben. Ce n’est pas par goût de l’aventure et encore moins par insouciance juvénile que nous agissons mais par la décision réfléchie d’agir au stade du transport des déchets nucléaires.

Ce convoi que nous avons arrêté est parti de la centrale de Stade (Nord de l’Allemagne) à destination de l’usine AREVA de La Hague. Le retraitement ne veut pas dire recyclage, mais transformation en matières radioactives utilisées dans l’armement. De surcroît, il n’existe aucune solution de stockage sûr des déchets hautement radioactifs, ni à Bure, ni à Gorleben, ni ailleurs. Pour nous, peu importe la provenance et la destination de ces déchets.

Chaque jour des êtres humains meurent du faits de la production d’énergie atomique, dès l’extraction de l’uranium jusqu’au bout de la chaîne, l’enfouissement des déchets. Nous voulons par cette action interrompre pour un court moment la folie nucléaire. Bien que constamment des femmes et des hommes soient irradiéEs et que la question de la gestion des déchets ne soit pas résolue, on ne démord pas de cette forme de production énergétique. La preuve : il est même question de l’inclure par le biais du traité EURATOM dans le traité constitutionnel européen.

Il ne s’agit pas de sécurité, ni de respect de la vie humaine et encore moins de l’environnement, mais du profit d’un petit nombre de consortiums, cartels et groupements industriels agissant au niveau global. Cela montre comment fonctionne la logique de l’exploitation capitaliste. Nous refusons et luttons contre cette logique, pas seulement centrée sur le nucléaire mais aussi contre le système économique global qui exploite la majorité au profit des puissants. Le cynisme des exploitants atteint son paroxysme dans le choix de la date du transport : le 26 avril, jour anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Vingt ans après, des gens en meurent toujours. Cela montre les dangers que nous fait courir l’Etat.

C’est pourquoi nous exigeons l’arrêt total et immédiat du nucléaire et que l’énorme budget qui lui est attribué soit enfin réinvesti dans les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie. Le lobby nucléaire agit globalement, notre lutte doit elle aussi être globale. La radioactivité ne connaît pas de frontières, notre lutte non plus.

A BIENTOT

PS : L’accident du 21 avril dernier, à Laneuveville devant Nancy, où un pont s’est écroulé sur la voie empruntée régulièrement par des convois de déchets nucléaires montre qu’il n’y a pas de garantie quant à la sécurité.