Kurdes: deux mois de délai by Morgane Delaisse Thursday, Apr. 28, 2005 at 3:49 PM |
Les kurdes ont suspendu leur grève de la faim au bout de trente jours après une rencontre avec Patrick Dewael, le ministre de l'Intérieur. Avec l'assurance que leurs dossiers seront reéxaminés.
Le 29 mars, une trentaine de kurdes entammaient une grève de la faim à l'église des Minimes à Bruxelles avec pour seules revendications le droit d'avoir confiance en l'avenir, le droit à la légalité et à la dignité. L'action aura duré un mois. La mobilisation s'organisait de plus en plus, un rassemblement était prévu cet après-midi même. Partis politiques, citoyens, associations et personnalités ont pris des positions claires et affirmées. CDH, Ecolo, PS et SP A répétaient leur soutien aux grévistes et ont tous fait pression sur le ministre Dewael pour qu'il s'ouvre au dialogue. Mais ce dernier restait étrangement muet.
Hier, le ministre de l'Intérieur, Patrick dewael a enfin accepté de rencontrer une délégation de grévistes kurdes au Centre pour l'égalité des chances. L'échange a été positif puisqu'à 21h, les 45 hommes et femmes en grève de la faim depuis 30 jours, ont stoppé leur action. Ils ont directement été pris en charge par un médecin pour commencer une phase de réalimentation. Sur base de leur état médical, le ministre a décidé de suspendre pour deux mois l'ordre de quitter le territoire (OQT). Certains sont pourtant repartis vers un centre fermé.
45 dossiers seront reéxaminés, mais individuellement
Le délai de deux mois doit permettre au Comité de soutien juridique de préparer des dossiers complets. Les avocats se disent "confiants quant à l'introduction des demandes de régularisation (et non pas demande d'asile) auprès du ministère". Le Comité juridique attend que les 45 dossiers soient complets pour les déposer ensemble chez le ministre, mais celui-ci a réaffirmé que les demandes seraient traitées individuellement. "Pas vraiment de solution encore mais enfin un climat de confiance" déclarait ce matin un représentant du MRAX (Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie). "Nous espérons que ce choix politique ne reflète pas une position quant à l'adhesion ou non de la Turquie dans l'Union Européenne" déclarait-il encore.
Ce matin encore, une parlementaire européenne, Luisa Morgantini, s'est rendue à l'église des Minimes et s'est dite sensible à la cause des kurdes. Aujourd'hui, le Comité de soutien a suspendu l'ensemble des actions planifiées. Mais le dossier doit rester suivi: tous ceux qui ont fait pression doivent rester vigileants et mobilisés. "Nous n'avons encore de garanties, déclare le Comité de soutien juridique, mais nous sommes confiants en la qualité des dossiers qui seront apportés au ministre."