arch/ive/ief (2000 - 2005)

Manifs-répression : quand le Nicaragua se confont avec Quito
by fab Wednesday, Apr. 27, 2005 at 10:12 PM

Managua a été hier l'épicentre de protestations étudiantes contre l'augmentation des tarifs du transport urbain en raison de la hausse des carburants. La répression a fait des dizaines de blessés et d'arrestations. La majorité des maires du pays demandent la démission du président Bolaños.

Ce qui es passe au Nicaragua fait penser à une contagion depuis l'Equateur. Hier, les violentes protestations à Managua contre le président Bolaños, dont la démission est réclamée par la majorités des maires du pays, ont fait au moins 19 blessés entre manifestants et policiers et plusieurs dizaines d'arrestations. Plusieurs milliers d'étudiants et d'habitants, ces derniers participant hier pour la première fois à la protestation, sont descendus dans les rues de la capitale pour protester contre la hausse du prix du ticket des bus urbains. La crise qu'affronte Bolaños a été aggravée par un manifeste signé par 96 des 152 maires du pays, qui lui demandent de rénoncer à la présidece en raison de son incapacité à faire face aux protestations étudiantes. Le gouvernement de Bolaños a minimisé la portée des protestations et a écarté de décréter un état d'urgence. Cela se produit à un an des élections présidentielles et législatives.
“Si le président ne veut pas ou ne peut pas assumer sa responsabilité, avec tout le respect et le sérieux, nous lui sollicitons sa démission" a indiqué le manifeste des maires qui se sont réunis à Managua. Celui ci, signé par des maires du Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN, gauche) et du Parti Libéral Constitutionaliste (PLC, droite), que dirige l'ex président Arnoldo Alemán, a été lu par le maire de Managua, le sandiniste Dionisio Marenco. La demande de démission se réalise au milieu de violents affrontements entre la police et les étudiants qui exigent l'annulation de l' augmentation (30 centimes de dollar) du prix des transports publics, en vigueur depuis le 6 avril.
Pour la seconde semaine consécutive, la capitale nicaraguienne a été secouée par des manifestations des étudiants, auxquelles se sont ajoutés hier des "piquetes" (barrages de rues) d'habitants dans diverses parties de la ville. Les maires libéraux et sandinistes ont affirmé "nous n'acceptons pas qu'il continue à jouer avec le pays, en déviant le problème vers les municipalités". Ils ont exigé du gouvernement central une "attitude urgente et responsable pour solutionner le problème, nous n'acceptons aucune excuse et encore moins de publicité pour se soustraire aux actions nécessaires face à la crise”. Le gouvernement considère que la régulation du transport urbain dans la capitale correspond à la mairie de Managua, dont le maire a assuré qu'il ne pouvait établir les tarifs parce qu'il ne "régule pas le prix des combustibles", ressort du gouvernement central. Les maires signataires du manifeste ont proposé au gouvernement d'impulser des projets de génération électrique avec des sources alternatives qui permettent au pays de réduire sa dépendance envers le pétrole.
En 2004, le Nicaragua a dépensé en pétrole 300 millions de dollars et en raison du fait que le cours du barril risque d'atteindre les 60 dollars, des estimations officielles avancent le futur chiffre de 600 millions de dollars.
Les affrontements ont commencé à l'Université Agraire (UNA), au nord de la capitale, où les brigades anti-émeutes ont expulsé à l'aide de gaz lacrymogène et de balles de gomme les étudiants qui bloquaient la voie publique, a dénoncé le président de l'Union Nationale des Etudiants du Nicaragua (UNEN), Yasser Martínez.
De son côté, le gouvernement a minimisé les manifestations. "Le président a agit suivant la Constitution et les lois. Il ne va rien faire qui porte atteinte à l'institutionalité du pays”, a affirmé le secrétaire de Communication de la présidence, Lindolfo Monjarretz, en conférence de presse. Les étudiants ont été réprimés pour avoir mis le feu à des pneus, levé des barricades et bloquer la circulation d'une partie de la route panaméricaine qui passe devant la UNA, 15 km au nord-est du centre de la capitale.
Près de 1000 étudiants de l'Université Centroaméricaine (UCA) et de l'Université d'ingénieurie (UNI) se sont dirigés vers le centre de Managua, et ont refusé de quitter le lieu, au milieu d'une bataille rangée avec la police, qui compte un de ses membres gravement blessé. Tandis que 300 étudiants de l'Université Nationale Autonome du Nicaragua (UNAN) essayaient de résister, au sud de la capitale, aux brigades anti-émeutes qui ont fermé et ouvert le feu sur l'enceinte universitaire où il a été vu des jeunes ensanglantés y chercher refuge.
L'affrontement a emmpêché les ambulances de la Croix Rouge d'entrer dans l'enceinte pour secourrir les étudiants blessés.
Les propriétaires d'autobus se sont quand à eux déclaré hier en grève illimitée et se sont joint aux étudiants pour demander au gouvernement une solution à la hausse du prix du carburant, qui a motivée l'augmentation du prix des tickets. La décision de paralyser le transport a été annoncé par Quinto après une réunion avec des recteurs universitaires et des dirigeants étudiants.
Des transporteurs et des étudiants ont annoncé qu'ils marcheraient aujourd'hui vers la présidence de la République pour demander des réponses au gouvernement.

Pagina12 (Argentine), 27 avril 2005
Traduction : Fab (santelmo@no-log.org)

hier
by fab Wednesday, Apr. 27, 2005 at 10:25 PM

Hier mardi 27 avril, le président Bolaños a été recu par des pierres par une multitude au milieu des demandes incessantes de démission. La capitale a été paralysée et plusieurs milliers de manifestants ont encerclé la siège présidentielle. Le président a été recu avec des pierres quand il est sorti pour dialoguer avec les manifestants, un de ses fils a été blessé à la tête et a été évacué par une ambulance. Les écoles et lycées étaient fermés.