arch/ive/ief (2000 - 2005)

Campagne Nationale pour la Dépénalisation de l'Avortement.

Avec l'objectif d'unifier des actions, un groupe d'organisations de défense des droits des femmes a présenté hier la "Campagne Nationale pour le Droit à l'Avortement Légal, Sûr et Gratuit", dans le cadre de laquelle se réuniront des signatures pour une loi de dépénalisation. Se développeront également des activités de diffusion, dans les universités par exemple.
La nécessité de coordoner une initiative de ce type a surgit lors de la Rencontre Nationale de Femmes réalisée à Rosario en 2003. María José Lubertino, de Espacio Abierto, a signalé que l'idée est de "coordonner une campagne avec des actions dans toutes les provinces et des stratégies de conscientisation".
Dans ce sens, elle a ajouté qu'il y aura des coordinations de conférences et de débats dans les universités et des ONG. La Campagne a été présentée hier lors d'une conférence de presse à laquelle ont participé des membres des assocaitions Catholiques pour le Droit à Décider de Córdoba, et des membres du Mouvement de femmes Autoconvoquées de Rosario. Etait également présente Marta Rosemberg, du Forum pour les Droits Reproductifs, qui a indiqué que "c'est la première fois" qui s'impulse une initiative à caractère nationale sur le droit à l'avortement.
Une autre tâche prévue dans le cadre de la Campagne est la collecte de signatures d'adhésion à des projets législatifs qui sont déjà déposés au Parlement. Selon Lubertino, “la stratégie vise à parvenir à réglementer des cas d'avortement non punissable pour que la femme qui va à l'hôpital recoive une attention immédiate”. La campagne vise aussi à "ouvrir le débat sur les cas d'avortement qui ne font pas partis de la législation”. Les signatures se rassembleront du 18 mai -Jour d'Action pour la Santé des Femmes- jusqu'au 28 septembre, qui est le Jour de Lutte pour la Légalisation de l'Avortement en Amérique Latine et dans les Caraïbes.
Le travail sera en charge des organisations sociales de plusieurs provinces. "Nous allons sortir dans les quartiers et les espaces publics" a anticipé Lubertino. Même s'il n'est pas encore défini ce qu'il sera fait des signatures, ce qui se décidera "dans les prochains jours lors d'une réunion de coordination”, a expliqué Rosenberg.
Mabel Bianco, présidente de la Fondation d'Etude et d'Investigation de la Femme (FEIM), a ajouté qu' “actuellement il y a beaucoup d'initiatives qui se développent dans ce sens, non seulement dans la capitale mais aussi dans les provinces. Il y a dix ou douze ans, nous étions peu à parler sur le thème : en ce moment il y a une multiplicité de voix et c'est très important et positif" a-t-elle jugé.
Autour de la nécessité d'impulser le débat sur la dépénalisation, Bianco a affirmé que cette discussion "est en train d'avoir lieu, ce qui se passe est que tout le monde ne lui donne pas le même poids".
L'initiative est impulsée par le Forum pour les Droits Reproductifs, la Commission pour le Droit à l'Avortement, Femmes de Gauche, le Groupe la Vertiente de la Faculté de Sciences Sociales et des féministes indépendantes. Elle est également soutenue par la Secrétariat de Genre du syndicat CTA, Indeso de Rosario, Adeuem, Femmes dans le Mouvement Patriotique 20 Décembre, la Fondation Agenda des Femmes, Espacio Abierto et l'Association pour les Droits Humains.


Pagina12 (Argentine), 13 avril 2005