arch/ive/ief (2000 - 2005)

Quelle image avons-nous du hip hop? Pour certains, cela se résume aux chanteurs en baskets avec grosse chaîne en or. La variété télévisuelle, le rap et R'n'B du moment, ont forgé des clichés tenaces sur la musique hip hop. Fortement médiatisé, ce phénomène reste toutefois mal perçu par le grand public.

Voilà ce qui a motivé Souterrain Production, un label hip hop belge (CNN, Pitcho, Défi J...) à créer le festival Urban Stories l'année passée. Dema, le coordinateur du projet explique: “Cela fait 2, 3 ans qu'il existe des festivals de films hip hop en Hollande et en Allemagne, et j'avais envie de montrer aux gens ce qu'il se passe dans le monde à ce niveau là. Grâce aux nouveaux moyens légers d'enregistrement, beaucoup se lancent dans la réalisation de documentaires, reportages ou fictions sur les cinq continents.”

“Le hip hop est le succès international de notre génération. Il existe partout mais nous, chez Souterrain, on veut éviter le hip hop tel qu'il devient aux États-Unis et en Europe, c'est-à-dire un pur produit de consommation.” Par ce festival, les organisateurs veulent également rappeler que ce phénomène était d'abord un mouvement de revendications sociales, et dans les pays guidés par des régimes autoritaires, il l'est toujours. Il y a bien sûr un côté artistique mais le contexte politique n'est pas à négliger. “ Dans certaines régions du monde, les rappeurs dénoncent les politiques de leur pays malgré une répression très forte, pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement” déclare Dema.

Du 15 au 17 avril prochain, Urban Stories ferra donc découvrir une culture, un mouvement bien plus qu'une mode. Les activités seront réparties entre Bruxelles (cinéma Nova) et Gent (Backstage) les vendredi et samedi; et Bruges (Cactus@MaZ) le dimanche avec une animation graffiti et musicale. À travers des documentaires, des extraits et des courts métrages, ce festival a l'ambition d'être ouvert à tous. “Pour tous nos événements nous avons toujours été ouverts à ceux qui ne connaissent pas le hip hop afin qu'ils puissent s'ouvrir à autre chose que ce qu'ils voient à la TV. Nous invitons aussi les fans à prendre conscience des réalités d'ailleurs. Ici, la vie est quand même très facile en comparaison avec les artistes africains, d'Amérique latine et d'Asie.” disait encore Dema le coordinateur.

Cette année, certains réalisateurs seront présents pour ouvrir le dialogue sur ce sujet. Le hip hop est universel et doit le rester, il relie des millions de personnes à travers le monde. La langue de bois n'est donc pas de mise, le hip hop permet de clamer haut et fort toutes les idées, les colères et souffrances. Ce n'est pas une façade, c'est un mouvement engagé.

Pour plus d'infos et le programme: http://www.urbanstories.be