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les OMD constituent un pas en avant: c'est la première fois
que des tels objectifs sont mesurables et limités par un
agenda,
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c'est un pas sur le côté: les OMD représentent
une progression minimaliste,
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c'est un pas en arrière: il manque tout un tas de
propositions à propos de la démocratie, du privé,
du droit des femmes...
Le
fond et la forme Le premier objectif ne prévoit pas
une diminution du nombre absolu de pauvres, seulement du
pourcentage. Mais du fait de l'augmentation de la population
mondiale, la diminution du chiffre absolu est plus basse que la
moitié. La faim n'est pas une question de sous production
mais de contrôle de la production, de partage et surtout de
volonté politique. Il a déjà été
prouvé qu'il existe sur le globe assez de vivres pour
nourrir la population mondiale.
L'objectif
deux ne peut être mesuré que sur base de l'inégalité
entre les hommes et les femmes sur le plan de l'enseignement. Mais
la scolarisation en soi n'est pas réductrice des disparités
car parfois elle véhicule des stéréotypes,
selon Hélène Ryckmans (Commision Femmes et
Développement) La question des genres n'est citée
que dans l'objectif trois sans retenir d'autre indicateur que
l'enseignement. Or, il aurait fallu retenir en plus la
participation au marché du travail, l'éducation
humaine et sexuelle et la participation politique. D'après
la Commission Femmes et Développement, le fait que le genre
soit absent des autres OMD constitue un frein à leur
réalisation. De plus, la justice sociale et l'équité
hommes/femmes est indispensable à un développement
durable.
Il
n'y a aucune référence aux droit des femmes, aux
droits sexuels et reproductifs, à la violence, à la
traite des femmes et des fillettes et aux inégalités
raciales. (Hélène Ryckmans) Rien n'est dit des
autres facteurs de développement comme les progrès
social, les droits des travailleurs, les conditions de travail, la
démocratie, les libertés... En effet, on cite
souvent la Chine comme pays qui "s'en sort" le mieux.
Mais sur le plan des droits civils et sociaux, ce pays n'est
certainement pas un exemple.
"Trop
peu trop tard" Ces objectifs ne sont pas nouveaux.
C'est plutôt un assemblage d'objectifs formulés lors
d'autres Sommets. De plus, c'est un recul par rapport aux
engagements de 1974 (Déclaration sur le nouvel ordre
économique international) C'est surtout le développement
économique qui est pris en compte. Ces objectifs ont été
formulés après consultation de la Banque Mondiale,
du FMI et de l'OESO. Mais on peut se demander si ces institutions
ne sont justement pas responsables de la politique économique
des années 80 si désatreuse pour les pays pauvres?
Ces objectifs ne sont pas assez ambitieux. Modestes, ils ne font
que diminuer les précédents engagements.
Il
y a un risque de transformer la question de développement à
des statistiques ( détermination de seuils et de critères
de pauvreté). On prend en compte comme indicateur d'extrême
pauvretéle revenu de 1 dollar par jour. La pauvreté
est beaucoup plus complexe, elle ne concerne pas uniquement les
revenus: elle est aussi reliée aux questions de pouvoir, de
droit de décision, de propriété, de sécurité
et de bien être. L'important est que chacun puisse prendre
son destin entre ses mains. Ce qui est OK d'un point de vue
statistique ne se traduit pas forcément dans la réalité.
Le
commerce mondial et la dette du Tiers Monde Le montant
d'aide publique au développement des pays du Nord par
rapport au PNB diminue chaque année. Il faut également
signaler qu'elle est nettement inférieure (jusqu'à
7 fois!) au remboursement de la dette. Aussi longtemps que les
rapports commerciaux inégaux seront maintenus grâce à
l'OMC, l'aide au développement sera insuffisante. Rien
n'est dit sur la dette publique, pourtant son annulation serait le
meilleur soulagement pour les budgets de la plupart des pays du
Tiers Monde. En 2000, pour ces Etats, la part du budget allouée
à la dette était plus importante que la part
réservée aux services sociaux, selon Arnaud
Zacharie. (CNCD) Le traitement global de la dette n'est pas
suffisant. Il faut résoudre ce problème avant toutes
choses car la dette est une contrainte non négligeable qui
empêche la croissance. La chute des prix des matières
premières exportées des pays en développement
constitue un véritable piège international depuis 20
ans. Les produits importés, eux, créent une
concurrence déloyale avec les produits locaux. On insiste
sur l'aide, pas sur la politique internationale. Or, ce qu'il faut
instaurer, c'est un commerce équitable au niveau mondial.
Le
fossé entre Nord et Sud n'est pas assez mis en avant. Il
faut mettre l'accent sur la durabilité de l'aide. Il ne
faudrait surtout pas que tout s'arrête en 2015. On aurait du
avancer deux fois plus entre 1990 et aujourd'hui pour atteindre
ses objectifs en 2015. La situation s'aggrave dans certains pays.
Là où les choses bougent, ça profite surtout
aux classes moyennes et riches, mais jamais aux pauvres. Si ça
continue comme ça, on y arrivera jamais. On passe à
côté de ceux qui en ont le plus besoin. Si on
n'inclut pas les couches les moins favorisées, ça ne
marchera jamais. L'impact des investissements est parfois nul
parce qu'on passe à côté de 60% de la
population, selon Jan van de Moortele. (PNUD)
La
paix avant tout Il faut d'abord la paix avant de penser au
développement. Il serait beaucoup plus évident
d'atteindre les 8 objectifs si l'argent de la guerre était
investi dans des domaines essentiels au développement
durable. La guerre contre le terrorisme et la montée
universelle des dépenses en matière de défense
se font au détriment du progrès social. La
focalisation sur la lutte contre l'insécurité
internationale et la “guerre préventive” porte
atteinte au budget du développement ainsi qu'à sa
réalisation concrète.
Autre
problème actuel: le commerce et la distribution de
médicaments dans les pays les plus pauvres. Beaucoup de
pays ont des ressources insuffisantes pour fournir les
infrastructures et les services nécessaires pour lutter
contre les maladies. Le problème vient des brevets des
compagnies pharmaceutiques. Les sociétés privées
locales des pays en développpement n'ont actuellement pas
le droit de fabriquer certains médicaments génériques
pourtant vitaux dans la lutte contre la malaria ou le paludisme.
Les gouvernements sont donc dans l'obligation d'acheter leur
médicaments à prix fort. Cette situation se traduit
également dans l'objectif de promouvoir l'accès aux
technologies dans les domaines de l'information et de la
communication. Les pays du Tiers Monde sont aujourd'hui incapables
de produire du matériel hardware ou software. Mais ils sont
également incapables de s'offrir les licenses
d'exploitation internationales. Si ils venaient à le faire,
se serait au profit de grandes multinationales des pays du Nord.
De nouveau, cet objectif traduit une vision occidentale de la
société et risque d'engendrer des difficultés
financières supplémentaires.
Différencier
l'aide On ne peut pas règler les problèmes de
189 pays avec des objectifs globaux sans contextualiser. Les
solutions durables sont toujours celles qui sont trouvées
sur place. Il ne faut pas imposer ses théories mais faire
preuve d'un peu plus d'humilité. Le développement ne
doit pas venir d'en haut, les gens doivent se l'approprier. Ces
objectifs se basent sur un modèle de développement
néo libéral préconisant la croissance. Cela
impliquerait même la privatisation de certains secteurs tels
que l'eau ou les chemins de fers, ce qui de nouveau, aurait des
conséquences catastrophiques pour les plus pauvres. Il
faudrait au minimum un traitement différencié.
Le
défi est de créer, au niveau national, un débat
pour savoir comment atteindre ces objectifs. Il faudra alors voir,
à ce moment là, quels sont les réels défis
de chaque gouvernement. Il faudra accepter une certaine
flexibilité et diversité, ce qui ne sera pas évident
avec un consensus. Il faudra investir plus et préconiser
une meilleure aide mais surtout un marché mondial
équitable. Actuellement, le vrai probème et le frein
majeur est le grand conflit entre la réalisation de ces
objectifs et notre système actuel de commerce. Enfin, il
n' y a pas de liens entre les OMD et pourtant, dans le domaine du
développement durable tous ces facteurs sont à
considérer ensemble.
Brochure
complète sur www.undp.org/french/mdg/MDGbooklet-f.pdf
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