Dès
1955 et la conférence de Bandung, les pays du Tiers Monde
revendiquaient la décolonisation et l'indépendance;
l'autonomie de gestion, bien connue sous le nom de “trade
but not aid” et enfin la paix. Ils vont se présenter
comme non alignés car les pays du Sud ne voulaient pas se
ranger sur le modèle capitaliste ou communiste. Très
vite, ils deviennent majoritaires à l'Assemblée
générale des Nations unies. Leurs voix et leurs
problèmes commencent doucement à se faire entendre
et deviennent reconnus par la communauté internationale.
En
1974, la Déclaration sur le nouvel ordre économique
international s'engage à éradiquer la pauvreté
d'ici 2000. En 1986, c'est la Déclaration sur le droit au
développement. La différence Nord-Sud attire enfin
l'attention avec la fin de la guerre froide. Un nouvel axe est
créé à cause de la crise de la dette du Tiers
Monde. Déjà à cette époque, les
représentants des autorités planchent sur des
politiques d'ajustements structurels.
Le
Sommet de la Terre à Rio, en 1992, avait débouché
sur l'engagement des pays développés à
destiner 0,7% de leur PNB en aide publique pour résorber
cette différence. Les années 90 verront fleurir
beaucoup de conférences sur les droits de l'homme et le
développement.
L'ONU Tout
a commencé en 1919 par la création de l'OIT
(Organisation Internationale du Travail). La conférence de
paix réunie à Versaille adopte une Charte
internationale du travail. Composée de 150 états,
cette réunion vise à améliorer les conditions
de travail, augmenter le niveau de vie et garantir la stabilité
économique et sociale. Le 26 juin 1945 marque la naissance
de l'ONU à San Francisco. Pour succéder à la
Société des Nations, 51 pays adoptent la Charte des
Nations Unies, fondée sur le principe d'égalité
souverraine de ses membres. Elle vise à maintenir la paix
et la sécurité à tous prix et à
instituer une coopération économique, sociale et
culturelle entre les États.
C'est
en 1946 que l'ONU va fonder trois institutions majeures dans le
paysage mondial. Tout d'abord l'OMS (Organisation Mondiale de la
Santé). Cet organe à vocation médicale et
humanitaire a pour but d'améliorer le niveau de santé
(et de vie) des nations. 1946 est également l'année
de la création de l'UNESCO (Organisation des Nations Unies
pour l'Education, les Sciences et la Culture). La Charte est
signée par 37 états membres avec pour ambition de
promouvoir l'éducation, les sciences et la culture à
travers le monde. Enfin, l'UNICEF (fonds des Nations Unies pour
l'enfance) voit aussi le jour en 1946. En effet, après la
deuxième guerre mondiale la faim et la maladie menacaient
de nombreux enfants et cet organisme a vu le jour pour leurs
procurer une aide d'urgence. Aujourd'hui ces trois agences se sont
développées et épanouies pour fournir une
aide adaptée et toujours nécessaire sur le plan
mondial.
En
1948, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est
adoptée par l'Assemblée Générale de
l'ONU à Paris. L'histoire de l'ONU est associée à
celle d'Israël, pays créé après la
scission de la Palestine promue par les Nations Unies elles-mêmes.
C'est à cette époque que les premiers Casques Bleus
interviennent dans un conflit. Depuis, leurs missions évoluent
au cour de leurs participations pour protéger les civils et
distribuer l'aide humanitaire. De nombreuses chartes verront le
jour pour renforcer les droits de chacun, enfants, femmes,
travailleurs, agriculteurs... Aujourd'hui l'ONU c'est 22
organismes spécialisés, 62 000 fonctionnaires et 5,3
milliards de dollar de budget annuel.
Soixante
années plus tard, le secrétaire général,
Kofi Annan désire évoluer pour répondre aux
besoins du 21ème siècle. Ignorées par les USA
pendant la guerre en Irak et après une année de
scandales (corruptions au sein de programme “pétrole
contre nourriture”, abus sexuels des casques bleus au Congo)
les Nations Unies doivent rafraîchir leur image et devenir
plus transparentes. “Nous ne jouirons pas du
développement sans sécurité, nous ne jouirons
pas de la sécurité sans développement et nous
n'aurons ni l'un ni l'autre sans respect pour les droits de
l'homme.” Le 21 mars dernier, Kofi Annan a
proposé un rapport intitulé «
Dans une liberté plus grande : développement,
sécurité et respect des droits de l'homme pour tous
». Un plan de réforme basé sur trois pilliers:
Développement:
Pour réussir à atteindre les OMD, Monsieur
Annan élabore une double stratégie. Les pays riches
devraient augmenter leur aide au développement et y
consacrer 0,7% de leur PNB en 2015 au plus tard. Les pays en voie
de développement, eux, s'engageraient à adopter
d'ici 2006 un programme pour réduire l'extrême
pauvreté de moitié.
Sécurité:
Le recours à la force est un thème clé.
Actuellement, la Charte de l'ONU donne autorité au Conseil
de sécurité pour déployer les forces armées.
Le secrétaire général voudrait conclure une
résolution reprenant une série de critères
évaluant la gravité de la menace et la légitimité
d'une intervention. Les états adopteront une convention
contre le terrorisme et le renoncement de l'arme atomique.
Droits
humains: Il faut réformer totalement la Commission des
droits de l'homme, de moins en moins crédible et la
remplacer par un Conseil des droits humains, aux membres moins
nombreux mais permanents. Il faudra également créer
un fonds pour encourager les pays qui cherchent à
instaurer ou stimuler la démocratie.
Une
remise en question de l'Organisation des Nations Unies est
indispensable pour aboutir à une meilleure efficacité.
Kofi Annan voudrait que les réalités géopolitiques
actuelles soient mieux prises en compte. Mais plus qu'une simple
remise à neuf, le secrétaire général
désire rassembler en consensus les États membres
divisés sur l'intervention en Irak. Il propose une vision
du futur qui donne sa chance à la paix pour le 21ème
siècle. Il laisse à présent le soin aux
gouvernements d'étudier ses propositions jusqu'au Sommet
mondial (qui se déroulera du 14 au 16 septembre), avec
l'espoir qu'elles soient acceptées en bloc.
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