arch/ive/ief (2000 - 2005)

Historique du droit au développement
by Morgane Delaisse Monday, Apr. 04, 2005 at 5:00 PM

Entre 1945 avec la Charte des Nations unies et 2000 avec l'adoption par 189 pays des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement, de nombreux pactes, déclarations ou résolutions ont été signés sur le plan international.



Dès 1955 et la conférence de Bandung, les pays du Tiers Monde revendiquaient la décolonisation et l'indépendance; l'autonomie de gestion, bien connue sous le nom de “trade but not aid” et enfin la paix. Ils vont se présenter comme non alignés car les pays du Sud ne voulaient pas se ranger sur le modèle capitaliste ou communiste. Très vite, ils deviennent majoritaires à l'Assemblée générale des Nations unies. Leurs voix et leurs problèmes commencent doucement à se faire entendre et deviennent reconnus par la communauté internationale.

En 1974, la Déclaration sur le nouvel ordre économique international s'engage à éradiquer la pauvreté d'ici 2000. En 1986, c'est la Déclaration sur le droit au développement. La différence Nord-Sud attire enfin l'attention avec la fin de la guerre froide. Un nouvel axe est créé à cause de la crise de la dette du Tiers Monde. Déjà à cette époque, les représentants des autorités planchent sur des politiques d'ajustements structurels.

Le Sommet de la Terre à Rio, en 1992, avait débouché sur l'engagement des pays développés à destiner 0,7% de leur PNB en aide publique pour résorber cette différence. Les années 90 verront fleurir beaucoup de conférences sur les droits de l'homme et le développement.

L'ONU
Tout a commencé en 1919 par la création de l'OIT (Organisation Internationale du Travail). La conférence de paix réunie à Versaille adopte une Charte internationale du travail. Composée de 150 états, cette réunion vise à améliorer les conditions de travail, augmenter le niveau de vie et garantir la stabilité économique et sociale. Le 26 juin 1945 marque la naissance de l'ONU à San Francisco. Pour succéder à la Société des Nations, 51 pays adoptent la Charte des Nations Unies, fondée sur le principe d'égalité souverraine de ses membres. Elle vise à maintenir la paix et la sécurité à tous prix et à instituer une coopération économique, sociale et culturelle entre les États.

C'est en 1946 que l'ONU va fonder trois institutions majeures dans le paysage mondial. Tout d'abord l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Cet organe à vocation médicale et humanitaire a pour but d'améliorer le niveau de santé (et de vie) des nations. 1946 est également l'année de la création de l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Education, les Sciences et la Culture). La Charte est signée par 37 états membres avec pour ambition de promouvoir l'éducation, les sciences et la culture à travers le monde. Enfin, l'UNICEF (fonds des Nations Unies pour l'enfance) voit aussi le jour en 1946. En effet, après la deuxième guerre mondiale la faim et la maladie menacaient de nombreux enfants et cet organisme a vu le jour pour leurs procurer une aide d'urgence. Aujourd'hui ces trois agences se sont développées et épanouies pour fournir une aide adaptée et toujours nécessaire sur le plan mondial.

En 1948, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est adoptée par l'Assemblée Générale de l'ONU à Paris. L'histoire de l'ONU est associée à celle d'Israël, pays créé après la scission de la Palestine promue par les Nations Unies elles-mêmes. C'est à cette époque que les premiers Casques Bleus interviennent dans un conflit. Depuis, leurs missions évoluent au cour de leurs participations pour protéger les civils et distribuer l'aide humanitaire. De nombreuses chartes verront le jour pour renforcer les droits de chacun, enfants, femmes, travailleurs, agriculteurs... Aujourd'hui l'ONU c'est 22 organismes spécialisés, 62 000 fonctionnaires et 5,3 milliards de dollar de budget annuel.

Soixante années plus tard, le secrétaire général, Kofi Annan désire évoluer pour répondre aux besoins du 21ème siècle. Ignorées par les USA pendant la guerre en Irak et après une année de scandales (corruptions au sein de programme “pétrole contre nourriture”, abus sexuels des casques bleus au Congo) les Nations Unies doivent rafraîchir leur image et devenir plus transparentes. “Nous ne jouirons pas du développement sans sécurité, nous ne jouirons pas de la sécurité sans développement et nous n'aurons ni l'un ni l'autre sans respect pour les droits de l'homme.Le 21 mars dernier, Kofi Annan a proposé un rapport intitu« Dans une liberté plus grande : développement, sécurité et respect des droits de l'homme pour tous ». Un plan de réforme basé sur trois pilliers:

  1. Développement: Pour réussir à atteindre les OMD, Monsieur Annan élabore une double stratégie. Les pays riches devraient augmenter leur aide au développement et y consacrer 0,7% de leur PNB en 2015 au plus tard. Les pays en voie de développement, eux, s'engageraient à adopter d'ici 2006 un programme pour réduire l'extrême pauvreté de moitié.

  2. Sécurité: Le recours à la force est un thème clé. Actuellement, la Charte de l'ONU donne autorité au Conseil de sécurité pour déployer les forces armées. Le secrétaire général voudrait conclure une résolution reprenant une série de critères évaluant la gravité de la menace et la légitimité d'une intervention. Les états adopteront une convention contre le terrorisme et le renoncement de l'arme atomique.

  3. Droits humains: Il faut réformer totalement la Commission des droits de l'homme, de moins en moins crédible et la remplacer par un Conseil des droits humains, aux membres moins nombreux mais permanents. Il faudra également créer un fonds pour encourager les pays qui cherchent à instaurer ou stimuler la démocratie.

Une remise en question de l'Organisation des Nations Unies est indispensable pour aboutir à une meilleure efficacité. Kofi Annan voudrait que les réalités géopolitiques actuelles soient mieux prises en compte. Mais plus qu'une simple remise à neuf, le secrétaire général désire rassembler en consensus les États membres divisés sur l'intervention en Irak. Il propose une vision du futur qui donne sa chance à la paix pour le 21ème siècle. Il laisse à présent le soin aux gouvernements d'étudier ses propositions jusqu'au Sommet mondial (qui se déroulera du 14 au 16 septembre), avec l'espoir qu'elles soient acceptées en bloc.