arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement de l'ONU
by Morgane Delaisse Monday, Apr. 04, 2005 at 4:54 PM

À l'occasion du nouveau millénaire, l'Assemblée générale des Nations unies a pris la décision d'agir fermement pour lutter contre la pauvreté. Les chefs d'État et du gouvernement de 189 pays ont signé la Déclaration solenelle pour le nouveau millénaire et se sont engagés à réaliser huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d'ici l'an 2015.


    1) Réduire l'extrême pauvreté et la faim:
    Réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour et réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim

    2) Assurer l'éducation primaire pour tous
    Donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires

    3) Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
    Éliminer les disparités entre les sexes dans tous les niveaux d'enseignement

    4) Réduire la mortalité infantile
    Réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

    5) Améliorer la santé maternelle
    Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle

    6) Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies
    Stopper la propagation du Sida et inverser la tendnace actuelle et maîtriser le paludisme ou d'autres grandes maladies et inverser la tendance actuelle

    7) Assurer un environnement durable
    Intégrer les principes de développement durable dans les politiques nationales et réduire de moitié le pourcentage de la population qui n'a pas accès à un approvisionnement en eau potable

    8) Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
    Appliquer un programme d'allègement de la dette des pays pauvres très endettés, l'annulation des dettes bilatérales et l'octroi d'une aide publique plus généreuse aux pays qui démontrent leur volonté de lutter contre la pauvreté. Créer des emplois décents et productifs pour les jeunes. Rendre les médicaments disponibles et abordables dans les pays en développement et mettre les avantages des nouvelles technologies, en particulier de l'information et de la communication, à la portée de tous.

L'importance de ce texte réside dans le fait qu'il a été établi autour d'un consensus général. Un ensemble a été convenu et réorganise tous les accords antérieurs sur base de résultats concrets, mesurables et limités dans le temps. Tous doivent prendre des mesures pour atteindre ces buts. Les pays en développement ont la responsablité d'entreprendre des réformes afin de libérer leurs peuples. Mais ils ne pourront pas y arriver sans recevoir de nouvelles aides, un commerce équitable ou l'allègement de la dette de la part des pas développés.

En 2005, sonne l'heure d'une première évaluation et marque une année charnière pour la réalisation des OMD. Les objectifs restent à notre portée, c'est maintenant qu'il faut agir. Ils ont l'avantage d'être clairs et compréhensibles pour tous, chaque citoyen peut en mesurer et en saisir l'importance. Or, un sondage en 2004 a démontré que la grande majorités des belges ne connaît même pas le terme OMD. Kofi Anan, secrétaire des Nations unies, a désigné une représentante, Evelyne Herfkens, chargée de mener une campagne mondiale pour mieux faire connaîttre ces objectifs du Millénaire.. L'économiste américain Jeffrey Sachs, lui, a pour mission d'identifier les réalisations les plus favorables aux OMD et a effectué des études sur les coûts, les mesures et les conditions pour les atteindre. Il a souligné les insuffisances des progrès par rapport aux objectifs et fait voir toute l'ampleur des efforts à accomplir pour 2015. Par ailleurs, ce rapport estime que les objectifs du Millénaire sont réalisables si les pays donateurs élèvent leur aide à 0,7% du Produit National Brut pour l'échéance finale.

Aujourd'hui, le suivi des progrès accomplis dans la réalisation du développement mondial est un élément indispensable du partenariat entre les pays riches et les pays en voie de développement. Il faut garder un oeil vigileant sur l'accomplissement des OMD tant au niveau national qu'international. Il est également primordial que ces objectifs du Millénaire soient au coeur du débat médiatique afin de maintenir l'attention de tous sur cette problématique. Espérons que les OMD aideront à mobiliser les populations du Sud comme du Nord, les ONG, les médias et les leaders politiques pour évoluer ensemble vers un monde meilleur.

Lire plus sur:

ONU
by Monsieur Y Tuesday, Apr. 05, 2005 at 5:23 AM


Tout cela est très bien, mais ce texte manque singulièrement d'une réflexion sur les rapports de force géopolitiques.

Vous parlez de l'ONU, mais pensez-vous que cette organisation, dans l'état actuel des choses, puisse amener quelque chose de bien ? Tout le monde sait bien que non. L'ambassadeur US récemment nommé, John Bolton, est un adverse particulièrement réactionnaire de cette organisation certes souhaitable, mais franchement malade. Comme vous le savez peut-être, cet homme n'hésite pas à dire que seuls les USA devraient avoir le droit de veto (on se demande pourquoi) et que de toute façon elle doit servir les intérêts US, et c'est tout (merde quoi, la planète nous appartient). Nous avions pu le voir avec la guerre en Irak, puisque l'Administration du crétin-en-chef a décidé de passer outre l'ONU et l'opinion mondiale. Cela ne m'avait pas étonné, bien évidemment, mais cela démontre la naïveté de certains qui croient encore en les belles déclarations de certains dirigeants. Après tout, si j'avais du respect pour Kofi Annan, je dirais que Bush lui crache à la figure en envoyant Bolton. Mais je n'aime Annan, et vous devinez aisément pourquoi.
Les problèmes que vous soulevez, certes à juste titre, ne peuvent être solutionnés dans l'état actuel des choses, car le monde tourne à l'envers. Les 3/4 de la population mondiale crèvent, la Bolivie (un des pays les plus pauvres du monde) doit envoyer des hydrocarbures à la Californie pour assouvrir ses besoins, alors qu'elle est la 5° puissance mondiale.
Ce que la guerre d'Irak a démontré, c'est l'unidrectionnalisme du monde, avec son cortège de mépris pour le Tiers-Monde. Au-delà du développement, c'est bien la question de notre prise de conscience des "relations Nord-Sud" où on demande effectivement au Sud de payer sa dette, mais pas seulement çà.
Le Nord doit s'excuser, et plus pour ce qu'il a fait. Il ne le fera pas si on gagne la bataille des idées où les nôtres serait de dénoncer constamment l'hypocrisie de ces relations, avec pillage, chantage, subversion, invasion et discours humanitaires.
L'anti-impérialisme, cette idéologie "dépassée" a toujours tendu à montrer cela. Aujourd'hui, ces paroles de Lénine n'ont jamais changé :
"Aussi, sans oublier ce qu'il y a de conventionnel et de relatif dans toutes les définitions en général, qui ne peuvent jamais embrasser les liens multiples d'un phénomène dans l'intégralité de son développement, devons-nous donner de l'impérialisme une définition englobant les cinq caractères fondamentaux suivants : 1) concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé qu'elle a créé les monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie économique; 2) fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce "capital financier", d'une oligarchie financière; 3) l'exportation des capitaux, à la différence de l'exportation des marchandises, prend une importance toute particulière; 4) formation d'unions internationales monopolistes de capitalistes se partageant le monde, et 5) fin du partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes. L'impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s'est affirmée la domination des monopoles et du capital financiers, où l'exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts internationaux et où s'est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les plus grands pays capitalistes."

Partant de cela, nous savons ce qu'il nous reste à faire.