Article 45, M-D Simonet peut mieux faire ! by Renaud Maes (FEF) Wednesday, Mar. 30, 2005 at 3:18 PM |
L’approbation de l’avant-projet de décret « fourre-tout » par le gouvernement de la Communauté française ce vendredi 25 mars a retenu toute l’attention de la Fédération des étudiant(e)s Francophones, seule organisation pluraliste et représentative des étudiants de la Communauté française. Dans ce cadre, la FEF a pris connaissance via le communiqué du gouvernement de la Communauté française, des lignes directrices dudit avant-projet. D’ores et déjà la FEF tient à mettre en exergue certains éléments de réflexion principalement sur les amendements « techniques » au décret du 31 mars 2004.
En ce qui concerne l’article 45 du décret du 31 mars 2004, la demande de la FEF a été partiellement rencontrée puisque le décret « fourre-tout » prévoit un amendement qui permet l’étalement du minerval jusqu’au 1er février. Cette mesure constitue une avancée par rapport à la situation actuelle qui limite cette possibilité jusqu’au 1er décembre. Toutefois, la FEF réitère sa demande de retour à la situation antérieure au décret du 31 mars 2004 qui n’imposait aucune date-butoir et rendait possible le fractionnement du minerval tout au long de l’année académique. La ministre de l’enseignement supérieur ne devrait donc pas s’arrêter en si bon chemin…
Au niveau de l’organisation des cours en langue étrangère, la FEF prend acte de la volonté du gouvernement de supprimer les limites existantes à l’organisation des masters complémentaires en langue étrangère.
Sur la question de l’extension de cette « dérégulation » aux masters de base, la fédération marque un refus de principe net et définitif. Il lui semble en effet plus que crucial de maintenir le libre choix pour l’étudiant qui le souhaite de suivre une formation en français, équivalente à toute autre dispensée par son institution dans une langue étrangère. Sans cela, c’est le spectre de la dualisation de l’enseignement qui pointe à l’horizon avec d’un coté les masters « rentables », sensés garantir sur le plan international l’ « attractivité » des institutions et, de l’autre, les masters amenés à n’être que des sous-filières visant à diplômer les étudiants moins aptes à concourir avec l’élite mondiale. « Parano étudiante ! » diront certains. Mais comment ne pas l’être, al
ors que
les idées méritocratiques de certains recteurs sont de notoriété publique, et au vu de la teneur du volet de l’accord de gouvernement prévoyant un « test » sur l’ « exigence du type d’études envisagé dans l’enseignement supérieur ». Nul doute que ce mélange puisse s’avérer pour le moins détonant ! Une fois de plus, il est bon de rappeler l’opposition ferme de la FEF à toute disposition visant à limiter l’accès même à une partie de l’enseignement supérieur et à accroître la logique de sous-filiarisation dans les cursus dispensés au sein de nos institutions.
Par ailleurs, la FEF regrette l’absence de dispositions relatives aux académies universitaires. Celles-ci constituent pourtant en l’état des aberrations sur le plan démocratique et participatif. Au vu de l’issue défavorable du recours contre le décret du 12 juin 2003, la ministre Simonet aurait pu saisir l’opportunité de ces amendements « techniques » pour transposer certaines dispositions, notamment en matière de désignation des représentants étudiants dans les instances internes des académies.
Pour conclure, la FEF tient à rappeler à la Ministre qui s’atèle de la sorte à une adaptation du décret du 31 mars 2004, que ses tiroirs regorgent d’une multitude d’amendements « techniques »… La Fédération serait heureuse, en sa qualité d’interlocuteur constructif, de pouvoir les lui proposer pour peu qu’elle accepte d’y prêter une oreille attentive !