arch/ive/ief (2000 - 2005)

CGSP: Non au projet de constitution européenne et à l'Europe libérale
by CGSP-ACOD Friday, Mar. 25, 2005 at 2:01 PM

Le mercredi 23 mars 2005, la CGSP a tenu son congrès fédéral statutaire. Le refus vigoureux de l’orientation libérale que prend actuellement l’Union européenne a occupé une position centrale au sein de ce congrès. Les militants CGSP de tout le pays y ont rejeté l’actuel projet de traité constitutionnel européen.

Résolument pro-européenne, la CGSP refuse de participer à la construction d’une Europe dont le modèle est exclusivement économique. Il est pour le moins curieux et sans doute unique qu’une constitution cite l’économie de marché et la libre concurrence parmi ses fondements. C’est ce que fait ce projet de constitution européenne alors que cela n’est le cas d’aucune des constitutions des 25 Etats–membres !

Si la Constitution est adoptée dans sa forme actuelle, le risque d’une régression sociale s’accroîtra. La CGSP remarque également que ce projet témoigne d’un mépris certain pour la laïcité (pas de séparation claire entre l’Eglise et l’Etat) et que la solidarité et la fraternité entre les peuples européens n’y trouvent pas leur place. En tant que syndicat des services publics, la CGSP est déçue de constater également que l’existence des services publics est presque intégralement ignorée, et plus encore leur rôle important dans la société, y compris au plan socio-économique.

Nous ne pouvons bien évidemment pas avaliser l’accroissement des budgets militaires et la référence à l’OTAN comme point d’ancrage militaire le plus important sans que soit évoquée l’éventualité d’une alternative sur le plan européen.

Nos militants ont marqué leur opposition unanime au démantèlement de la sécurité sociale. Par ailleurs, la CGSP demeure attachée aux pensions du secteur public. Nonobstant les nombreuses tentatives de manipulations de l’opinion, celles-ci restent parfaitement finançables, particulièrement au vu de la croissance constante du produit national brut.

Le congrès statutaire fédéral de la CGSP a également souligné l’importance et le rôle de services publics forts. Seuls des services publics fonctionnant correctement permettent une redistribution équitable de la richesse et renforcent la cohésion sociale entre les Flamands, Wallons et Bruxellois, les Belges et les non Belges, les jeunes et les personnes plus âgées, les hommes et les femmes.

Enfin, Karel Stessens a été officiellement élu président de l’ACOD et vice-président de la CGSP fédérale, fonction qu’il exerçait ad intérim depuis le départ à la pension de Frans Fermon au 1er février 2005.

nederlandse vertaling
by luk Tuesday, Mar. 29, 2005 at 5:24 PM

kan er iemand de nederlandse vertaling van deze acod-verklaring erbij zetten?

Non au projet de constitution européenne et à l'Europe libérale
by Jean-Marie Lison Tuesday, Apr. 12, 2005 at 2:32 PM

Pour se faire une idée plus précise de l'avenir que nous prépare le traité constitutionnel européen, visitez le site d'Etienne Chouard, professeur de droit constitutionnel à Marseille.

A LIRE DE TOUTE URGENCE !

 http://etienne.chouard.free.fr/Europe/

Et un article de l'Huma qui nous le présente:
Journal l'Humanité
Rubrique Politique
Article paru dans l'édition du 9 avril 2005.

Evénement

Et si Étienne Chouard faisait gagner le « non »

Novice en politique et pro-européen, ce professeur est tombé de haut en découvrant le contenu de la constitution européenne. Il en publie une critique, sur Internet, qui se répand comme une traînée de poudre.

C’est un conseil amical livré à toute l’assemblée réunie dimanche dernier sous le dôme au siège national du PCF. « Il faut absolument que vous lisiez un texte capital sur la constitution, enjoint un participant à la rencontre européenne pour le « non » coorganisée par la Fondation Copernic et Espaces Marx. Son auteur s’appelle Chouard, Étienne Chouard. Souvenez-vous, ça commence comme « chouan », mais ça finit comme « tête de lard ». C’est excellent : après l’avoir lu, on ne peut que voter non au référendum ! » Ailleurs, ce sont les médecins urgentistes en grève qui, sur leurs listes de discussion, se plongent dans le document d’Étienne Chouard. Il y a aussi le romancier Martin Winckler, qui, marquant son engagement en faveur du « non » sur son site web, encourage vivement à lire cette « critique très précise de la constitution européenne, rédigée de manière lisible (contrairement à la constitution elle-même) ». Ce sont des syndicalistes du SNUIPP du Loiret qui le transfèrent à l’Humanité. D’autres qui l’envoient à tous leurs amis, avec ce commentaire : « C’est lumineux, en treize pages et une heure de lecture, vous avez tout compris, tout Français ayant lu cette analyse, qu’il soit de droite ou de gauche, ne peut plus que voter non ! » Ce sont, enfin, des centaines, voire des milliers de personnes qui, hier, aujourd’hui ou demain, mettent la main sur ce texte et se l’échangent avec enthousiasme...

Mais qui est donc cet Étienne Chouard dont tout le monde, sauf les médias dominants, parle ? Un citoyen « de base », pas un militant... Ah ça non ! vraiment pas un militant : jusqu’ici, Étienne Chouard, quarante-huit ans, quatre enfants, n’avait jamais fait de politique ! Prof de droit, d’économie et d’informatique dans un lycée à Marseille, il n’est pas syndiqué et n’a jamais fait grève de sa vie : « En vieillissant, je me sens quand même un peu merdeux de ne pas être syndiqué, parce que je sais que je profite des bagarres menées par les autres », confesse-t-il à l’Humanité. Le 25 mars dernier, c’est cet homme-là qui place sur son site personnel (1), entre les photos de sa famille et ses aventures en parapente - sa véritable passion -, une démonstration, au style sobre mais ferme, du caractère profondément antidémocratique du texte soumis au référendum du 29 mai : « Une constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible » ; « Une constitution doit être politiquement neutre : ce texte-là est partisan » ; « Une constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité » ; « Une constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là organise un Parlement sans pouvoir face à un exécutif tout-puissant et largement irresponsable » ; « Une constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties. »

« Je me demande si le fait d’être un novice complet en politique ne fait pas apparaître de façon plus claire, plus évidente le résultat inacceptable d’une très lente évolution, verrouillée aujourd’hui par cette constitution européenne, raconte-t-il encore. En lisant les centaines de pages de ce projet, ces derniers mois, je me disais : "Mais c’est ce truc-là qu’on nous fabrique à l’échelle de l’Union européenne depuis des années ?" Il n’y a pas de trahison ou de complot des élites à proprement parler, mais c’est plutôt à force de renoncements successifs aux règles démocratiques qu’ils se sont, je le crains, progressivement accoutumés à un résultat qui paraît pourtant choquant quand on n’y pas été préparé et qu’on le compare à notre système national, déjà très imparfait... Il y a encore quelques mois, j’étais sûr et certain de voter "oui", parce qu’il ne faut pas freiner l’Europe, que c’est la paix, que l’idée est très belle en soi... Mais en fait, quand les gens comme moi débarquent dans ce débat et qu’ils lisent le projet de constitution, ils se réveillent brutalement et comprennent que ce texte sert à garantir au pouvoir, et pour longtemps, qu’il ne sera pas gêné par les contrôles exercés par le peuple ! »

En une dizaine de jours, Étienne Chouard a reçu près de 2 000 courriers de lecteurs. « C’est d’une richesse merveilleuse, rapporte-t-il. Il y a une variété d’hommes et de femmes : des chirurgiens, des paysans, des profs de fac, des journalistes, ingénieurs, députés, infirmières, des militants en pagaille, des patrons de PME, des vieux briscards du syndicalisme qui m’envoient des messages émouvants... » En une dizaine de jours, Étienne Chouard est devenu une des figures du « non », un parmi les millions de visages d’un gigantesque mouvement souterrain. Et aujourd’hui il encourage chacun à prendre part à la discussion : « Fiez-vous aux idées et aux arguments ! Ce débat important appartient au commun des mortels, c’est la beauté de la démocratie. Ne le laissez pas confisquer par de soi-disant experts. Lisez, réfléchissez et prenez la parole sans complexe. »

Thomas Lemahieu