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[Euromanif] Interview de Zedess
by Morgane Delaisse Saturday, Mar. 19, 2005 at 6:58 PM

Zedess en concert à l'Euromanif a fait passer son message avec légereté et bonne humeur: "l'homme n'est pas rendement, il est sentiment".

En tant qu'africain, quel est le message que vous avez voulu faire passer?

“Le sort du Nord et du Sud sont intimement liés et il est temps qu'on partage un tout petit peu. C'est tout simple, quand ça ne va pas au Sud, on remonte au Nord, l'instinct de conservation, c'est humain. Il est temps que le Nord mette tout en oeuvre pour qu'il y ait une démocratie au Sud, souvent freinée par les puissances du Nord. Il est temps quand même de s'attarder à la politique de la Banque Mondiale, il est temps de s'attaquer à la dette du Tiers Monde. Comme on dit chez nous, seul le bon Dieu sait pourquoi le caïman sort de la rivière pour lécher la rosée sur la berche.”

Est-ce que vous êtes contre l'Europe?

“Non, bien sûr à condition que ce soit une Europe à visage humain. Je pense que l'Europe a apporté beaucoup en terme de droits de l'homme à l'humanité. Mais je refuse une Europe dont le fondement sera uniquement le profit et le marché.”

Pensez vous que les médias peuvent changer quelques chose?

“Ah oui! Je le dis souvent, la musique est le cinquième pouvoir après les médias. Quelque part, j'ai envie de dire, que ce sont les mêmes fonctions car ce sont les outils seulement qui changent. Les médias, le papier et le micro, nous, la musique et le micro; on pourrait dire qu'il y a un dénominateur commun. Les médias sont un peu comme nous une caisse de résonance. Il temps que chacun arrête de vivre dans son cocon et s'inquiète de ce qu'il se passe autour de nous.”

Pensez-vous que manifester peut changer quelque chose?

“Il ne faut pas croire que c'est un rassemblement de joyeux lurons, non, on veut faire avancer les choses. Si personne ne bouge, rien ne bougera. Le système aujourd'hui, fait en sorte que nous soyons apathiques et c'est là où, il faut redoubler de vigilance. Maintenant et tout de suite, sinon on risque d'être submergés.”

Est-ce que les problèmes d'Afrique sont la conséquence de la politique europénne?

“Non, il y a des responsabilités locales. Moi, je ne suis pas de ceux qui disent que tous les problèmes viennent du Nord. Les responsablités sont à partager. Par exemple, on a des dictatures mais qui doivent souvent leurs fauteuils aux appuis qu'ils peuvent avoir dans le Nord. Heureusement qu'ici il y a des voix qui se lèvent pour dire non à ces pratiques là. Il faut supprimer la fracture Nord Sud et accepter de se mettre ensemble pour faire vivre cette planète. Quoiqu'il se passe en haut ou en bas, cela a toujours des répercussions sur le reste du monde.”

Est-ce que vous pensez que dans votre pays d'origine, le Burkina Fasso, les gens se mobiliseront aussi?

“Nous, en tant qu'africains, on n'a pas envie de suivre un modèle. Il faut qu'on ait un développement qui tienne compte de nos réalités sociales et culturelles. On n'a pas envie de se développer à l'image de l'Occident, ça n'a pas de sens. Prenons la France, c'est un pays où on consomme le plus d'antidépresseurs, si c'est un modèle de développement, moi je n'en veux pas. C'est vrai que chez nous, il y a les maladies et la faim, mais il y a aussi le sourire, qui a une valeur qu'on ne peut pas mesurer.”

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by Kenneth Rumes Saturday, Mar. 19, 2005 at 9:21 PM

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by Kenneth RUMES Saturday, Mar. 19, 2005 at 9:23 PM

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by Kenneth RUMES Saturday, Mar. 19, 2005 at 9:23 PM

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