Bolivie : la ville de El Alto toujours rebelle by fab Friday, Mar. 18, 2005 at 11:23 AM |
Mercredi soir 16 mars 2005, s'est réalisé une Assemblée Générale de Présidents et d'Habitants dans les locaux de la Fédération des Assemblées de Quartier (FEJUVE) de la ville de El Alto pour définir une position sur trois thèmes : l'eau, Carlos Mesa et les hydrocarbures.
LA FEJUVE DE LA VILLE DE EL ALTO VEUT LA NATIONALISATION DES HYDROCARBURES ET QUE MESA S'EN AILLE.
Mercredi soir 16 mars 2005, s'est réalisé une Assemblée Générale de Présidents et d'Habitants dans les locaux de la Fédération des Assemblées de Quartier (FEJUVE) de la ville de El Alto pour définir une position sur trois thèmes : l'eau, Carlos Mesa et les hydrocarbures.
Après quelques exposés et plusieurs courtes interventions durant lesquelles on a pu entendre la condamnation unanime des actitudes du président Mesa et des parlementaires, un dirigeant de FEJUVE a décrit le contexte dans lequel se sont produit les changements politiques du gouvernement.
“Nous avons pu voir de manière très claire qu'auncun habitant de El Alto ne s'est prêté au jeu de Carlos Mesa lorsqu'il a fait cette grande fête la semaine dernière sur la Place Murillo (à La Paz). Une fête qui a signifié que le pays continue de mendier au capital étranger. Une fête oú il s'est dansé, oú il s'est chanté sur les 60 morts et plus de 400 blessés (en octobre 2003 pendant la dite "guerre du gaz") de la ville de El Alto qui ont lutté pour nos ressources naturelles. Parce que le sang a coulé, nous ne pouvons y renoncer”.
Puis ont été lues les résolutions suivantes qui ont été applaudies en signe d'approbation :
- Au sujet de la démission de Mesa ou de l'anticipation des élections générales : “Qu'il s'en aille mais qu'ils s'en aillent tous, le président, les ministres et leurs parlementaires”.
- Nous devons rechercher des mécanistes pour nous auto-gouverner nous-mêmes et pour cela rechercher l'unité de tous les secteurs appauvris et marginaux.
- Nous devons former la base sur tous les sujets.
- Au sujet de l'approbation de la Loi des Hydrocarbures par les députés : il y a un refus unanime des 18% de "regalías" et des 32% des impôts (1). C'est faux, c'est la même loi que celle de l'ex-président Gonzalo Sánchez de Lozada (en fuite après les émeutes et la répression d'octobre 2003). La proposition directe de El Alto est la nationalisation des hydrocarbures.
- Sur Aguas del Illimani (concession de distribution de l'eau de El Alto et de La Paz, aux mains de Suez-Lyonnaise des Eaux (2)) : on n'écarte pas la prise des installations.
- On ne payera pas les factures et pour ne pas souffrir de coupûres, dans chaque zone doivent se constituer des comités d'auto-défense. Il a aussi été indiqué qu'il n'y avait aucune raison pour payer des indemnisations à l'entreprise. Qu'a-t-elle investi ? La connexion de l'eau a même été opérée grâce à la participation des habitants. C'est elle qui doit payer une indemnisation au peuple de El Alto pour tous les dommages et les abus.
- Nous exigeons la démission de José Luis Paredes pour avoir trahi la ville de El Alto.
A la fin des interventions, un étudiant de l'Université Publique de El Alto a dénoncé qu'un universitaire qui s'était uni à la grêve de faim au Parlement avait été expulsé de la dite université.
Indymedia Bolivia.
((i)) la paz (17/03/2005 13:57)
Notes :
1- les "regalias" correspondent à la valeur estimée du pétrole ou du gaz à sa sortie de puit. Les multinationales doivent payer 18% d'impôts à l'Etat sur cette valeur (auparavant c'était 50%). Mais il y a deux "problèmes" :
- personne ne contrôle ce que les entreprises sortent,
- il n'y a pas d'impôts sur le pétrole "travaillé", c'est à dire quand le brut se transforme en essence alors que c'est à partir de ce moment que les profits sont énormes (c'est ce qui s'appelle du pillage de ressources). (NdT)
2- En janvier dernier, les habitants de El Alto s'étaient mobilisé pour l'expulsion de l'entreprise et la formation d'une entreprise publique avec gestion par les habitants. Ils ont obtenu satisfaction mais ensuite Mesa a fait marche arrière en prétextant ne pouvoir rompre unilatéralement le contrat car il devrait payer des indemnisations. (NdT)
Voir aussi "Bolivie : comprendre ce qui se passe"
http://risal.collectifs.net/imprimer.php3?id_article=1283