arch/ive/ief (2000 - 2005)

Petit photo/reportage sur la première action de barbouillage au grand jour à Liège.
Le reportage complet se trouve sur:
http://jcc.lautre.net/article.php3?id_article=738
Ptit Pierre

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Au travail

11h précise ce samedi 5 mars, nous arrivons sur le lieu de notre barbouillage public. Deux 36m2 situés au bout du "boulevard de l'automobile". Nous sommes une dizaine de militants du RAP. Premiere étape : montage des échelles.

Début du barbouillage

11h10, le barbouillage débute, 5/6 militants vétus de combinaisons "de décontanination (idéologique)" blanches se lancent à l'assaut d'un panneau de 36m² consacré à l'actuelle campagne mensongère d'ELECTRABEL « L'énergie verte est dans notre nature ».

Barbouillage suite

59,6% de l'électricité produite par ELECTRABEL est d'origine nucléaire. Nous décidons donc de modifier l'affiche afin de la rendre plus en rapport avec la réalité. On ajoute quelques futs de stockage des déchets nucléaires (durée de vie des déchets : 3000 ans !) et des tours de refroidissements

Coucou nous voilou

Très vite (moins de 10min après que nous ayons "attaqué le panneau") une voiture banalisée et deux inspecteurs qui ne le sont pas moins débarquent. La presse est présente et le ton est correct. On prend les cartes d'identité de tout le monde. J'ai droit a un "aaaahhhh c'est vous monsieur XXX" qui me fait chaud auj coeur. La police plus proche du citoyen, cela existe. On nous explique que "les grandes oreilles" étaient au courant de l'action mais que pour le lieu c'est grace à une denonciation que l'on nous a retrouvé si vite. Vrai /faux ? Les ptits hommes bleus qui s'occupent sans relache de sauver l'image de marque du moindre panneau ELECTRABEL savent que ce sont le genre de mots qui sont la pour mettre du baume au coeur.

Coucou nous voilou (bis)

Petit coup de fil et 5 min plus tard c'est la cavalerie qui débarque. Le ton est un peu plus viril ("tout le monde descend !") mais on décide, sous le conseil de nos deux banalisés chefs et histoire de ne pas décevoir les photographes de presse auxquelles nous bousillons déja le samedi de nous laisser achever notre oeuvre.

La fin du barbouillage

11h45, le lifting panneautal s'achève. Un passant vient nous expliquer que nous sommes de vilains poussins et que le nucléaire c'est super. Les plus motivés tentent de lui dire que si on confiait la gestion de ressources vitales comme l'électricté à une entreprise qui pensait à un peu plus long terme et s'occupait d'autre chose que de ses plantureux bénéfices, tout irait mieux. Que des solutions existent (éoliennes, géothermie, solaire,...) mais qu'il n'y a pas moyen que l'on mette un franc dans cette recherche parce que les lobbys du pétrole et du nucléaires ce ne sont pas des lopettes. Que 3.000 ans c'est long comme durée de vie pour des déchets radioactifs. Il nous parle de balancer tout ca dans dans l'espace (refiler la merde plus loin c'est apparement dans la nature humaine). Je tente une derniere approche et lui demande combien de kérozene ont doit bruler pour chaque kilo de merde radioactive balancée aux petits hommes verts (lesquels risquent effectivement de le devenir). Il part sur la solution miracle : les ascenceurs de l'espace. J'abandonne les plus motivés a leur combat et m'en vais réfléchir à la propagande, aux braves types, aux vrais idéalistes qui revent aux ascenseurs de l'espace.

Les banalisés laissent les petits hommes bleus nous auditionner. Cela dure 2 heures, il neige, on est dehors ... mais le thé des potos bruxellois est excellent.

Une oeuvre éphémère

A peine deux heures après le début du barbouillage, deux types de BelgoPoster débarquent. BelgoPoster, c'est JC Decaux. Ils ne semblent pas émus par notre relookage artistique. Ils demandent aux flics (qui seraient bien rentrés boire un pot) pour porter plainte directement au nom de BelgoPoster.

Le panneau ne survivra que quelques heures. (Vous l'avez vu ?). Loin des journalistes, on viendra sans doute nous demander un maximum de pognon comme ce fut le cas pour les barbouilleurs francais. C'est la facon très "air du temps" dont en tente d'étouffer ce mouvement de contestation. C'est le prix d'une liberté assumée que nous voulons nous réapproprier. On fera une bénéfit et on repartira à l'abordage de cette tromperie intellectuelle, de ce bras droit du capitalisme le plus imbécile (pléonasme) qui voudrait nous faire croire que le bonheur est derrière la porte de la (sur)consommation. Mais derrière cette porte, il y a juste une planète sucée jusqu'a la moele qui crève chaque jour un peu plus et quelques types en costard cravate qui retardent le moment ou eux aussi crèveront en nous marchant dessus.

Copyleft Ptit Pierre