arch/ive/ief (2000 - 2005)

aventure policière
by ae Thursday, Mar. 03, 2005 at 4:10 PM
aehenao@yahoo.fr

Témoignage personel relatant de faits peu reluisants lors de la manifestation du 22 février contre la venue de Bush.

Mardi 22 février 2005 – La Manifestation pour la paix et l’avenir de la planète organisée dans le cadre de la venue du Président George W. Bush était confinée entre le parc du Cinquantenaire et le rond-point Schuman… Petites tensions émergeantes devenant de grosses tensions. Projectiles improvisés, en mou, en dur, en feu… Oui un cocktail Molotov ou assimilé comme tel. Bravo à l’auteur de cet acte résolument idiot car enfin ce fut un prétexte en béton permettant à la force policière d’agir. Merveilleux exercice digne de grands bergers rassemblant le troupeau rebelle : les policiers font reculer les manifestants dans le Parc pour les encercler. Mes amis et moi restons en périphérie du cercle bouclé. Des policiers en civil exigent de façon autoritaire que nous bougions de là où nous étions et nous donnent la possibilité de rejoindre le reste des manifestants coincé entre les boucliers ou bien de quitter les lieux. Nous ne comprenons ni ne voyons la raison apparente de cet ordre et nous nous permettons d’ouvrir la discussion. Parmi mes amis, un garçon marocain, excusez du cliché, se fait violemment embarquer par deux policiers. Arrestation brutale purement arbitraire qui nous choque. Nous accompagnons notre ami en essayant de raisonner nos citoyens policiers. Quelle erreur ! Et voilà que c’est autour d’une autre amie violemment traînée au sol afin de la faire entrer dans la camionnette. D’une pierre deux coups, c’est à mon tour. Jamais deux sans trois dit-on… Nous rejoignons deux autres manifestants, coleçons démesurément serrés à nos mains coincées derrière notre dos. 1h30 de tours gratuits autour du cinquantenaire pour enfin nous « relaxés » sur l’esplanade du cinquantenaire. Alors pourquoi vous demanderai-je ? Quel fut notre délit ? Ou peut-être était-ce une simulation faite à notre insu ? Ni l’un ni l’autre. Dans un état de droit comme la Belgique, les policiers se comportent telle une force omnipotente qui exerce au gré de son humeur violence et intimidation comme bon lui semble. Ce témoignage n’a pas pour but de faire de la politique ou de remettre en question la fonction première de la police, à savoir, assurer la sécurité des citoyens, mais de dénoncer les écarts de celle-ci. Des bavures policières sont trop souvent commises et trop peu reconnues. Nous refusons d’accepter et de nous soumettre sans protestation à ce type de pratique. Je profite de notre système démocratique et de mon droit à la parole pour exprimer ce que d’autres n’ont pu malheureusement faire par leur manque de droits. A.-E. H.