arch/ive/ief (2000 - 2005)

Référendum virtuel chez AGC ; procédure contestable et résultat non-significatif
by Christian Viroux & Jean-Pierre Boninsengna Friday, Jan. 21, 2005 at 5:02 PM

Les conciliateurs sociaux ont pris une drôle de responsabilité en organisant un soi-disant référendum sans l'accord des interlocuteurs sociaux que sont les organisations syndicales représentatives des travailleurs.

Les conciliateurs sociaux ont pris une drôle de responsabilité en organisant un soi-disant référendum sans l'accord des interlocuteurs sociaux que sont les organisations syndicales représentatives des travailleurs.

Car quel en est le résultat ?

Ils ont eu à peine 51% des travailleurs qui ont répondu à leur initiative.
Parmi ceux là, une minorité du personnel, c.à.d. 213 (ou 28 % seulement du personnel) ont répondu favorablement au plan de restructuration de la direction, légèrement amélioré par les conciliateurs.
Ce chiffre de 213 est d'autant plus étonnant que la direction a déjà annoncé que 200 personnes auraient repris le travail (sous protection policière) depuis mercredi ; et que sur le site web de la direction celle-ci se vantait que 249 travailleurs au moins avaient déclaré vouloir reprendre le travail.
Donc toutes ces personnes ne se seraient même pas exprimés pour le plan de la direction. Etonnant, non ?

392 réponses sur 766 envois. Ce chiffre est même inférieur au nombre de présents à l'assemblée générale organisée par les délégations syndicales, mercredi dernier (452 présents pour être exacts). Alors qu'il faudrait au moins y ajouter les 200 personnes qui auraient repris le travail ce jour là (selon la direction). Pour être crédible il fallait donc au moins qu'il y ait 650 réponses. Mais ce n'est même pas le cas.

Peut être que le problème se trouve dans l'envoi du courrier même. C'est la direction qui a fourni les noms et adresses. De façon unilatérale et sans contrôle aucun des organisations syndicales. Selon les conciliateurs il y a là-dedans les cadres (25), les employés (103) et puis les ouvriers CDI. Cela veut aussi dire que les ouvriers sous contrat CDD, licenciés par la direction pendant la grève et qui sont concernés et impliqués par le plan de la direction n'ont pas eu droit au chapitre. On peut supposer qu'eux n'auraient certainement pas marqué leur accord sur le plan de la direction de les licencier, ainsi 80 votes de ces travailleurs ont été écartés volontairement.
Personne ne doute que ceux qui ne font pas grève depuis le début du conflit, se trouvent parmi les partisans du oui.

Par contre les conciliateurs n'ont pas tenu compte de la liste de 36 ouvriers (voir fax envoyé) qui déclarent sur l'honneur ne jamais avoir reçu de courrier des conciliateurs. Comme l'envoi n'a pas été fait par recommandé, tous les doutes sont permis.
Pire encore, 18 bulletins de vote officiels, n'ont pas été retenus soi-disant par ce qu'ils n'étaient pas dans une enveloppe fermée. Ceci alors que le courrier des conciliateurs ne précise nulle part dans les modalités qu'il s'agit d'un vote à bulletin secret à remettre sous enveloppe fermée.

Pour rester dans le virtuel : 156 réponses NON + 80 CDD + 36 ouvriers sans courrier + 18 bulletins non acceptés, ça fait quand même aussi 290 fois NON au plan de restructuration ! Et ce, sans pouvoir tenir compte de ceux qui ont brûlé ou détruit le courrier des conciliateurs par dégoût du contenu et/ou de la procédure utilisée.

Dernier élément, et quid si lundi ou mardi la poste délivre encore des dizaines, voir des centaines d'enveloppes ?

Depuis le début du conflit, ce sont les travailleurs qui s'expriment en assemblée générale organisée par la FGTB et la CSC. Ce sont eux seuls qui peuvent décider du mandat à donner aux délégués syndicaux et de la poursuite du mouvement.

Un référendum virtuel, contestable et non-représentatif complique l'expression démocratique. Depuis le début, les syndicats n'ont jamais cautionné cette procédure de référendum.

Après des astreintes de 5000 EUR, une intervention policière disproportionnée, voilà une autre tentative de mettre à genoux des travailleurs après 51 jours de grève.
Pour protester contre toutes ces ingérences inacceptables et pour défendre les libertés syndicales, la CSC de Charleroi et la FGTB de Charleroi organiseront, chacun de leur façon, des actions de protestation et des mobilisations lundi et mardi prochain.

Pour les organisations syndicales FGTB d'AGC-Fleurus

Christian Viroux
Secrétaire régional
Centrale Générale FGTB Charleroi

Jean-Pierre Boninsengna
Secrétaire permanent
SETCa Charleroi