Noël devant le centre fermé de Vottem

70 personnes pour faire la lumière à Noël devant le centre fermé de Vottem

Par Arnaud Leblanc, Friday, Dec. 24, 2004 at 7:52 PM
arnaudleblanc@swing.be

Ce 24 décembre, près de 70 personnes se sont rassemblées de 17 à 19h à Vottem avant le réveillon pour soutenir les prisonniers du centre fermé et pour rappeler, en ce jour symbolique, leur opposition à la politique d’asile menée en Belgique et en Europe.

Les participants avaient apporté des bougies pour « faire la lumière sur le fait que des personnes n’ayant commis aucun crime sont enfermés, sur les effets désastreux de la politique belge en matière d’asile et sur les expulsions qui se poursuivent encore tous les jours, avec violence ainsi que l’usage de déportations collectives ». En plus des bougies, ils se sont rassemblés pour crier leur solidarité et chanter des chansons directement issues du répertoire de l’OMC (Orchestre pour Militer en Chantant entre autres…).

Cette année a vu arriver de nombreux nouveaux participants à ce rendez-vous de Noël qui avait été lancé l’année passée. Outre la participation plus importante des « habituels », une grande délégation de sans-papiers liégeois a fait son apparition.

En effet, les sans-papiers liégeois ont commencé à s’organiser pour montrer leur présence dans la société liégeoise, belge et européenne. Ils ont mis sur pied un groupe sous le nom de UDEP (Union pour la défense des sans Papiers) et ils organisent des réunions de sans-papiers qui regroupent entre 60 et 100 sans-papiers en cité ardente. Selon eux, près de 1.000 sans-papiers séjournent actuellement à Liège et il est bien de leur intention de les rassembler autour de leur mouvement. A l’instar des sans-papiers français qui avaient fait un tour à Liège en juin passé, et suite à leur rencontre avec les sans-papiers liégeois (notamment à la Croix rouge), ce groupe souhaite être la voix des sans-papiers pour qu’on ne puisse plus faire comme si ils n’existaient pas. Ils souhaitent interpeller le gouvernement, la population belge pour qu’on leur reconnaisse un statut, le droit de travailler et de toucher le minimex pour éviter de nourrir l’économie clandestine et la criminalité. En effet, à l’heure actuelle, faute de statut, leur seul moyen de glaner de l’argent est de rentrer dans la clandestinité alors que nombre d’entre eux ont une richesse à apporter. Ils ont des compétences, des diplômes et la société pourrait en profiter si on les reconnaissait. L’UNDP aimerait bien faire avancer ce message et proposer un réseau d’entraide et de formation pour et par les sans-papiers liégeois.

Le rassemblement n’est pas spécialement attractif pour la plupart des personnes en raison des fêtes. Il est cependant bien suivi et le simple fait de venir apporter sa bougie, même si cela ne dure que 5 minutes est un signe fort dans l’indifférence quasi général en ce qui concerne les étrangers.

Le rendez-vous de ce 24 décembre était encourageant et il sera renouvelé l’année prochaine.

Aussi, une fois de plus, nous pouvions retrouver les éternels bénévoles du CRACPE qui n’arrêtent pas de dépenser leurs énergies à contre-courant du désintéressement général sur le sujet. Une belle image qu’on ne retrouve pourtant plus guère que dans les contes… de Noël.

Contact avec l’UNDP : 0474 79 38 63 (français/anglais) ; 0497 16 95 87 (français)

arch/ive/ief (2000 - 2005)