19 janvier : procès des prisonniers de clairvaux (France) by vivelesmutins! Tuesday, Dec. 21, 2004 at 11:37 AM |
ci-dessous et ci-joint un tract pour soutenir les prisonniers inculpés de l'incendie de la centrale de Clairvaux (avril 2003). Ils passent en procès (appel) à Reims le 19 janvier prochain. Soyons nombreux à les soutenir! Infos : http://vivelesmutins.freeservers.com –
CE QUI S'EST PASSÉ À LA PRISON DE CLAIRVAUX
Une première mutinerie à la centrale de Clairvaux eut lieu le 8 février
2003. Des prisonniers ont saccagé le bâtiment A pour protester contre les
sanctions infligées à deux d'entre eux. Les mutins ont résisté 7 heures
avant l'assaut des CRS et des gendarmes mobiles. Le bâtiment, devenu
insalubre, a donc été vidé de ses tumultueux occupants, transférés vers
des maisons d'arrêt. Nombre d'entre eux ont été placé en Quartier
d'Isolement, régime de détention synonyme de "torture blanche" : seul en
cellule et en promenade, le prisonnier est interdit de rencontrer
quiconque.
A la même époque, Perben, le garde des sceaux, a annoncé la création des
ERIS : des équipes de « super-matons », entraînés comme le GIGN, et
experts au maniement de la matraque. Leur tâche : tabassages,
humiliations, terreur. Ils interviennent cagoulés, ce qui leur permet de
préserver un précieux anonymat…
Une seconde mutinerie a eu lieu le 16 avril 2003. Cette fois-ci, ce sont
les ateliers de travail du bâtiment B qui ont été incendiés, notamment en
protestation contre la fermeture stricte des cellules le jour, à la
réduction des possibilités des prisonniers de se rencontrer et des
conditions honteuses des parloirs. Suite à l'intervention des forces de
l'ordre, beaucoup de prisonniers ont été placé au mitard ou transféré en
maison d'arrêt, souvent en Quartier d'Isolement. 12 prisonniers, plus ou
moins pris au hasard, ont été par la suite inculpés de dégradations de
bien public et de violences.
Jugés en première instance, en mars 2004, au tribunal correctionnel de
Troyes, 11 des 12 détenus ont quitté la salle pour protester contre la
parodie de justice qui leur est appliquée, ainsi que les 70 personnes
venues les soutenir. Car si, comme on le sait, la justice n'est pas la
même pour tous, suivant « que vous serez puissant ou misérable », elle a
là atteint la caricature, avec une instruction inexistante. Les avocats
ont demandé une nouvelle fois le report, afin d’obtenir une
requalification des faits et une véritable instruction.
Pascal Brozzoni, qui revendique ses actes, a été condamné à 7 années
supplémentaires de prison. Quelques prisonniers ont été en partie, voire
entièrement, relaxé, mais 10 détenus écopent de 18 mois à 5 ans. Les
détenus solidaires ont décidé de faire appel pour permettre que tous les
innocents soient enfin acquittés et avoir réellement la parole… en
espérant faire le procès de la prison en général et de la centrale de
Clairvaux en particulier !
DANS CE MONDE QUI SE TRANSFORME EN PRISON,
ON A TOUJOURS RAISON DE SE RÉVOLTER !
La politique anti-sociale menée partout en Europe par les gouvernements de
droite comme de gauche (rabotage des salaires, attaque contre la sécurité
sociale et les retraites, généralisation de la précarité, etc.)
s'accompagne d'une politique répressive qui vise à diffuser la terreur
chez tous les prolétaires.
Des rafles sont organisées dans les quartiers populaires où la police se
comporte comme une force d'occupation, l'âge de la responsabilité pénale
est abaissé à 10 ans et on incarcère dès 13 ans, des tribunaux sont mis en
place au cour des cités HLM afin d'appliquer une justice expéditive, le
fichage est instauré dès l'école primaire et les enseignants et
travailleurs sociaux sont encouragés à collaborer. Les flics sont dotés
d'armes de guerre et de flash-ball, flics et vigiles ont désormais le
droit de fouiller qui bon leur semble. Des tribunaux sont installés dans
les zones d'attente, le délai de rétention des sans-papiers est prolongé à
32 jours. Les piquets de grève sont réprimés, l'occupation des locaux et
toutes les formes de lutte auto-organisées sont criminalisées. La liste
est longue de l’offensive !
Il ne s'agit pas là de mesures ponctuelles, mais bien d'une logique
totalitaire de gestion sociale de la part de l'État : elle se traduit par
un programme de construction de 32 nouvelles prison, de 95 centres
éducatifs fermés (prisons pour mineurs), de 7 centres de rétention. Et les
anciens et les nouveaux établissements de se remplir.
Les conditions d'incarcération y deviennent plus invivables : remise en
cause des aménagements acquis par les luttes passées (parloirs sans
hygiaphone, rapprochement familial), surpopulation des maisons d'arrêt,
libérations conditionnelles plus rares, fermeture des portes des cellules
dans les prisons pour longues peines (centrales et centres de détention).
Cette dernière mesure signifie que les contacts entre prisonniers sont
réduits au strict minimum… et cela durant 10 ans, 15 ans. Parfois plus...
Il s'agit là d'une politique d'anéantissement psychologique, et les
prisonniers ne peuvent que se révolter contre elle.
SOYONS PRESENTS A REIMS LE 19 JANVIER 2005 POUR SOUTENIR LES
REVENDICATIONS DES PRISONNIERS !
Soutenons cette révolte ! Soyons présents à Reims le 19 janvier lors du
procès en appel des prisonniers inculpés de l’incendie de la prison de
Clairvaux. Et avec les mouvements de prisonniers, exigeons :
1- la libération immédiate des mineurs, des personnes malades, atteintes
de troubles psychiatriques et des sans-papiers
2- la réduction automatique des peines par l'attribution systématique des
libérations conditionnelles, des grâces et des remises de peine
3- l'amélioration des conditions de détention par la réouverture des
portes de cellule dans les centrales, l'abolition des Quartiers
d'Isolement, des mitards, des brigades de tortionnaires (ERIS) et des
fouilles intimes
4- des conditions de visite correctes et le rapprochement familial et
affinitaire, préservant les liens avec les proches
5- l'abandon des projets de construction des nouvelles prisons et
notamment des centrales de haute sécurité
Infos : http://vivelesmutins.freeservers.com
contact : vivelesmutins@no-log.org