A Bruxelles, plus de 70 personnes accompagnées
par la députée Ecolo Zoé Genot se sont
rendues au commissariat central. A Gand, 80 personnes ont mené
une procession musicale à travers les rues de la ville
avant d'atteindre le bureau de police. A Liège, la
conseillière provinciale Murielle Frenay s'est déclarée
"Bombe-spotter".
Toutes ces personnes ont porté
plainte contre les armes nucléaires illégales
stationnées sur la base militaire de Kleine Brogel et
contre la politique illégale d'armement nucléaire de
notre gouvernement et de l'OTAN.
C'est la deuxième
fois qu'un dépôt massif de plaintes contre les armes
nucléaires est organisé dans notre pays. Ces
dernière années, des milliers de plaintes ont été
déposées. La justice ne réagit pas et
n'entame pas d'enquête. C'est pour cette raison que la
plainte d'aujourdhui contient également un deuxième
volet. Etant donné que les autorités n'interviennent
pas contre la politique illégale d'armement nucléaire,
nous déclarons à la justice que nous menons
nous-même des actions pour mettre un terme à ces
crimes ou que nous soutenons ces actions. Nous sommes tous des
Bombe-spotters. Nous préférons être complices
des actions visant à empêcher des crimes de guerre
que de fermer les yeux sur une politique criminelle.
Le
dos au mur Nous sommes inquiets et en colère. Les
armes nucléaires, les armes les plus destructrices jamais
créées, jouent à nouveau un rôle
cynique sur la scène politique internationale. Mohammed El
Baradei, le chef de l'Agence internationale de l'énergie
atomique, a répété à plusieurs
reprises ces derniers mois que le monde n'a jamais été
aussi peu sûr qu'aujourdhui. Les Etats-Unis envisagent la
construction darmes nucléaires plus petites et plus
facilement utilisables et de missiles supersoniques plus rapides.
La Russie développe de nouvelles armes nucléaires en
réponse au bouclier anti-missiles américain. Des
pays comme la Corée du Nord et peut-être lIran
développent des armes nucléaires en réponse à
la politique interventionniste américaine. Israël,
l'Inde et le Pakistan continuent à moderniser leur arsenal
nucléaire. Le Traité de non-prolifération, le
traité qui contrôle la prolifération des armes
nucléaires, est sur le point dêtre renié. La
cause principale de cette situation est le refus constant des
états nucléaires de concrétiser leurs
obligations : le désarmement nucléaire total. La
Belgique doit prendre ses responsabilités. Le retrait de
toutes les armes nucléaires de l'OTAN hors d'Europe et une
dénucléarisation de la stratégie de l'OTAN
sont une première étape indispensable pour recréer
un minimum de crédibilité au niveau international et
placer à nouveau le désarmement nucléaire à
l'ordre du jour.
La politique d'armement nucléaire est
illégale La Cour internationale de Justice de La
Haie, le plus haut organe juridique au monde, a déclaré
dans son jugement du 8 juillet 1996 que l'utilisation ou la menace
d'utilisation darmes nucléaires est de manière
générale en contradiction avec les règles du
droit international contenues dans le droit de la guerre. Dès
lors, la politique de défense de l'OTAN et de la Belgique
est une politique criminelle. Le débat sur les armes
nucléaires nest pas seulement un problème politique,
mais également juridique. Notre plainte est un appel au
pouvoir judiciaire pour qu'il applique également le droit
international à nos propres autorités.
Empêcher des crimes de guerre Soutenus
par les principes de Nuremberg, nous n'avons aujourd'hui pas
d'autre choix que de porter plainte contre la présence
darmes nucléaires sur notre territoire et de dénoncer
le caractère criminel de tous ceux qui soutiennent la
stratégie de l'OTAN, dans laquelle les armes nucléaires
jouent un grand rôle. Nos autorités refusent de
mettre un terme à ces crimes de guerre. Nous nous trouvons
donc dans une situation de nécessité juridique.
Toute personne qui a connaissance de crimes de guerre est obligée
d'intervenir. Ni les ordres d'un supérieur, ni une
législation nationale ne sont une justification pour ne
rien faire. C'est ce qu'affirment noir sur blanc les principes de
Nuremberg. Nous déclarons que nous menons des actions pour
mettre un terme à ces crimes ou que nous soutenons ces
actions. Nous sommes tous des Bombe-spotters. Nous sommes
complices des actions visant à empêcher des crimes de
guerre.
La campagne Bombe-spotting continue Des
actions de Bombe-spotting Small sont menées à
intervalles réguliers. Ces actions non violentes de
désobéissance civile tentent dempêcher la
préparation de crimes de guerre. Le 16 avril 2005, juste
avant la Conférence de Révision du Traité de
Non-Prolifération, aura lieu Bombe-spotting XL. A tous les
lieux en Belgique impliqués dans la politique illégale
darmement nucléaire, la base militaire de Kleine Brogel,
lOTAN à Bruxelles et le SHAPE à Mons, l'asbl
Bomspotting organisera à nouveau une action massive et non
violente visant à empêcher la préparation de
crimes de guerre.
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