Foyer ULB : Quelques infos sur l'AG et la réunion du conseil d'administration by Philippe Tuesday, Nov. 23, 2004 at 1:28 AM |
Quelques infos sur l'AG tenue ce lundi midi à l'ULB et sur la réunion du conseil d'administration également lundi à 16h30. A compléter
Il a entre autres été décidé par l'AG (la pluie venant et n'ayant pas d'endroit convivial où s'asseoir) de "réenvahir" le foyer où l'AG s'est poursuivie notamment pour faire la liste des principales revendications des étudiants envers les autorités de l'ULB.
De mémoire, et en résumant (j'oublie peut-être quelque chose), les revendications sont :
- des excuses des autorités pour avoir envoyé la police fédérale au foyer, ainsi que des explications sur l’utilisation de moyens aussi extrêmes ;
- la suspension de toutes les poursuites judiciaires entamées contre un étudiant-artiste qui participait au concert, c'est-à-dire bris de clôture (si vous trouvez quelque part une clôture brisée, signalez-le-nous, mais nous on sait pas où elle se trouve...), "vol d'énergie" (il faudrait peut-être penser à mettre une caisse à côté des prises du foyer?!?). Pour info cet étudiant avait été arrêté alors qu'il s'apprêtait à quitter le campus avec son matériel de sono dans sa voiture et a passé toute la nuit au cachot... Bouc-émissaire, vous avez dit ?
- et bien sûr un lieu (et les garanties qui vont avec) pour le foyer autogéré, que ce soit à court terme ou à long terme.
L'AG a demandé aux étudiants administrateurs (les seuls habilités à être présent pendant un CA de l'ULB) de présenter ces revendications lors de la réunion du conseil d'administration de l'ULB qui avait lieu dans la même journée à 16h30.
A 16h00, une centaine de personnes s'est donc retrouvée dans le grand hall du 1er étage du bâtiment S (bâtiment administratif, institut de sociologie...) devant la salle de réunion du CA, attendant les résultats des négociations.
Moins de deux heures plus tard, les étudiants apprenaient que leurs revendications n'avaient pas eu un écho très favorable (c’est un euphémisme, bien sûr) à leurs demandes (dans un conseil d'administration qui, rappelons-le, ne compte parmi ses 40 membres que 8 représentants étudiants).
Les autorités ont cependant affirmé qu'elles voulaient trouver un compromis, affirmation reçue avec un grand scepticisme par une bonne partie des étudiants (m'a-t-il semblé).
Les étudiants, ne voulant pas interrompre le CA pendant qu'il parlait des affaires sociales (si j’ai bien compris), ont alors opérer un repli vers le foyer et une autre assemblée générale se tiendra demain au foyer à 12h30.
Voilà, je n'ai pas tout dit, notamment en ce qui concerne les arguments de chacune des parties, si quelqu'un veut compléter, moi je vais dormir...
Mouais by N.G. Tuesday, Nov. 23, 2004 at 11:33 AM |
Il me semble , que peu de personnes parmi les participants aux A.G.s veulent vraiment écouter ce que l'autorité académique reproche aux membres autoproclamés du foyer auoproclamé autogéré , et que de plus ces m^emes personnes,peut-^etre en fais-je partie aussi après tout, refusent de chercher des solutions pouvant faire l'objet d'un compromis entre les multiples acteurs impliqués dans cette cause perdue... Enfin voilà , je penses pas que la situation soit bien grave pour qui que ce soit , j'attends juste qu'on arrete de perdre du temps en considérations anti-autoritaristes et qu'on agisse contrairement...il me semble qu'il y'ait tout de meme des causes plus nobles à défendre qu un lieu de liberté pour les étudiants , ou personne ne veut prendre les responsabilités qui s'imposent(nettoyage, approvisionnement,sécurité,etc..).Bon ben on en discute là bas à l'occasion
Quoi foutre à l'univ ? by John Tuesday, Nov. 23, 2004 at 12:11 PM |
Mais que foutez-vous à l'université ? Les écoles et les univ sont depuis déjà plus de 20 ans au service de l'idéologie capitaliste. L'ULB en particulier depuis le rectorat de Hervé Hasquin.
L'enseignement est un lieu de conditionnement social visant à formater des petits cadres dociles et obéissants, tel N.G. le flic facho de service.
Internet vous donne accès à bien plus de savoir que l'école et les universités (cf http://www.wikipedia.org ). Tu veux une formation ?, alors forme toi par ton propre travail et l'échange de points de vues avec d'autres personnes.
Ceci dit, je félicite les activistes étudiants de l'ULB et espère qu'ils vont radicaliser leur action.
Compromis ? by Monsieur Y Tuesday, Nov. 23, 2004 at 2:46 PM |
Que les choses soient claires : il est hors de question d'accepter un compromis à la mords moi le noeud syndicaliste, comme si on avait 2% de plus de salaires et en échange devoir travailler plus.
Pas de compromis ! Foyer autogéré ! Les étudiants sont l'université ! Les administrateurs ne sont rien, sauf des représentants des lobbies capitalistes qui gouvernent le monde, une petite minorité d'accapareurs qui dictent la loi aux pauvres de ce monde. Contre le mépris, pas de compromis !
responsabilité(s)? by manu Friday, Nov. 26, 2004 at 12:13 PM |
Personne ne voudrait prendre les responsabilités qui s'imposent?
Qu'est-ce que c'est que ces responsabilités qui s'imposent? Pourquoi faut-il toujours des responsables que l'on puisse montrer du doigt? Et quelle est la part de responsabilité qu'ils prennent?
L'idée de l'autogestion semble difficile à comprendre, autant pour les autorités académiques que pour bon nombre d'étudiants, habitués qu'ils sont à être pris par la main, à être entouré de responsables qui les déchargent de leur propre responsabilité. Ces même responsables qui s’imposent, imbus d’eux-mêmes, fort des responsabilités qu’ils prennent à notre place pour nous imposer leur façon de voir les choses.
Je suis responsable, Tu obéis! c’est peut-être bien cette logique qui est remise en cause par les agitateurs du foyer.
Nettoyage : il faudrait donc des responsables de la propreté de ce foyer autres que ceux qui l'utilisent, le souillent, un délégué balai à qui tous pourraient s'en prendre plutôt que de faire sa vaisselle, de constater que le sol est sale et de prendre une fois le balai. Déresponsabilisons les utilisateurs afin qu'ils dépendent de nous, ceux qui se bouge pour eux. ça permet d'avoir une bonne image de soi.
Approvisionnement : il faudrait aussi des responsables approvisionnement, histoire de laisser les utilisateurs du foyer dans leur état de client, pouvant se plaindre à raison de ce qu'il n'y a plus de bière, de café... s'il manque quelque chose dont tu as besoin, bouge toi le cul, prends toi en main!
Sécurité : des responsables sécurité enfin, flicons-nous les un les autres alors. Un beau monde où on reproche à un responsable sécurité une bagarre entre deux cons, il est vrai que les deux cons, eux, n'y sont pour rien, "on les a laissé se battre"
Apprendre à être responsable de ce qu’on fait comme de ce qu’on ne fait pas, et uniquement de cela, en aucun cas des autres, de leurs actes comme de leur passivité.
Ce foyer à vu fleurir plus d’activités en un mois qu’en cinq ans. Il n’y a eu aucun “problème” si ce n’est la seule incursion qu’autorise les autorités académiques : la police (ce sont en effet les seul “villageois” qui puissent entrer sur le cite universitaire sans carte d’étudiant, étonnant non?).
La responsabilité est l’affaire de chacun
après l'expulsion du 14 décembre by omer Monday, Dec. 20, 2004 at 5:00 AM |
omerbalsam@bruxxel;org |
après la descente de la milice d'état du 14 décembre sur le campus, voici la lettre envoyée par le conseil d'administration aux membres du personnels ulb... c'est obscène...
From: ulb-autorites@ulb.ac.be
Subject: Mesures suite aux actes délictueux récents commis sur nos campus
Date: 18 December 2004 04:05:28 GMT+01:00
To: ids@ulb.ac.be
Cher(e) Collègue,
Le Bureau de l'Université réuni en séance extraordinaire ce 17 décembre a pris connaissance des actes délictueux qui ont amené les forces de l'ordre à intervenir sur nos campus ces derniers jours.
Effractions, déprédations, perturbations des cours, coups et blessures ont été condamnés sévèrement par le Bureau. Vu l'urgence, l'appel aux forces de l'ordre était indispensable.
Le Bureau a aussi constaté que l'Université était la cible d'actions émanant d'un mouvement s'attaquant au système démocratique (« La démocratie est l'ennemie », « Que crève le monde »).
Certains tracts annonçant des opérations « coup de poing » visant à la « déstabilisation du système », le Bureau a formé en son sein un comité chargé de prendre toutes les mesures appropriées pour permettre le déroulement normal de l'enseignement et de la recherche et le fonctionnement démocratique de nos institutions.
Nous vous invitons à nous signaler toute perturbation dont vous pourriez être l'objet au 02 650 26 14.
Soyez assur(é)e, Cher(e) Collègue, de notre volonté de défendre nos valeurs et recevez l'expression de nos sentiments les meilleurs.
Jean-Louis VANHERWEGHEM
Président du Conseil d'administration de l'ULB
Pierre DE MARET
Recteur de l'ULB
voici la lettre d'un étudiant, votre serviteur, passablement énervé par toute cette affaire :
Je suis un étudiant qui fut témoin, à la fois proche et à la fois lointain, des événements au foyer, je ne veux pas déstabiliser le système et n'espère pas que le monde crève bientôt. Je crois en la démocratie parce qu'elle me rend plus intelligent que je ne le suis :
- une dynamique s’était installée, qui fonctionnait. Lors d’une assemblée générale avec mr. Nayer (la première et dernière je pense) à laquelle j’ai participé, celui-ci semblait accepter la marche des choses, puisqu’à aucun moment il n’y avait de volonté de la part des occupants (toute personne passant le volet ouvert du foyer) d’empêcher ce pour quoi le foyer était occupé... c’est-à-dire les travaux qui devaient commencer en décembre et en faisait un lieu abandonné. Le début d’une “entourloupe” me semblait néanmoins présente dans son insistance lors de cette réunion sur l’idée de responsabilité, de “cohérence” du mouvement etc... cependant, là où le dispositif fonctionnait se matérialisait dans la manière même dont l’assemblée se déroulait, certains signes conventionnels permettant de jauger l’adhérence ou la récalcitrance des personnes présentes aux choses qui étaient en train de se dire, sans pour autant que ne soit mobilisée la parole (signe des mains etc...) Ce qui amenaient deux conséquences, pas de joutes personnalisées dans le débat et donc, une densité des propos multiples et déployés "de fait" ; la deuxième conséquence, que mr. Nayer est peut-être le seul à n’avoir pas remarqué, c’est que sa qualité de représentant du conseil d’administration ne lui donnait aucune autre prérogative que celle de participer à l’assemblée générale ouverte du foyer occupé (utilisé), ce qui retournait subrepticement l’argument de cohérence puisque s’il le voulait, il pouvait participer tous les jours à cette assemblée, en tant qu’usager du lieu, et apporter ce qui pour lui pouvait être important en terme de cohérence, par là-même le conseil d’administration avait l’occasion de prendre une part active au processus...
Promesse a été faite de donner les clés et de permettre l’occupation du lieu jusqu’au début des travaux, etc... L’accord fut passé de prévenir en cas d’événements organisés... Le mot “sécurité” avait été cependant lâché, comme une ombrageuse augure de la manière dont le conseil d’administration décidât finalement de participer à la démocratie en ce lieu.
- Je n’étais pas là quand la police a débarqué deux fois de suite un samedi... Néanmoins, par les différents échanges que j’eus le lundi suivant, c’est bien au nom de la “sécurité” que la police fût “réquisitionnée”... Je défie quiconque chercherait à trouver jusqu’à ce moment-là le type de prose funeste qui fut proférée après l’utilisation du bras armé .... L’échange était jusque là civilisé. Au nom de la sécurité des occupants (ceux qui avaient décidé de poser un matelas en ayant accepté de quitter le lieu quand les travaux commenceraient, ceux qui avaient décidé de passer la soirée pour écouter de la musique), la police débarqua donc deux fois pour une expulsion “manu militari”... Question : en terme de sécurité, le conseil d’administration aurait pu proposer à l’assemblée des alternatives, telle qu’une assurance collective, il n’est même pas certain que les personnes et le lieu n’étaient pas couverts, au sens juridique du terme... à voir...
C’est donc par une décision inepte des désormais “autorités” que les évènements prirent le tournant par lequel cela a aboutit finalement à une troisième descente de police, beaucoup plus musclée celle-là, et non plus dans un bâtiment mais sur l'avenue Paul Héger, à une heure où des personnes sortent des cours ou de la bibliothèque....
Ce mardi, je devais aller faire un peu de musique pour enterrer le foyer. J’avais rendez-vous avec mes deux compères. Je suis arrivé juste après la descente. Comme il a été dit ailleurs, les garde-chiournes des “responsables administratifs” de l’université ont débarqué quelques minutes après l’allumage de trois planches au milieu de l’avenue. Un de mes compères musiciens s’est fait arrêté dans un cercle devenu alors très peu folklorique (en effet, d’autres accords entre gens civilisés avaient débouché sur les volontés communes de poursuivre la soirée, en musique et politiquement, à l’abri d’un cercle... nous savons maintenant que les abuseurs d’autorité voient les cercles comme un lieu où on peut boire beaucoup de bières en insultant les plus jeunes pour les initier à leur prochain rôle social mais pas comme un lieu où l’on délaisse un peu ce pseudo-folklore pour tenter d’autres manières d’être ensemble)...
Si l’on peut trouver déplorable les manières de dire de quelques désespérés quant à la démocratie et au monde, une mise en lumière des évènements est vivement recommandée pour étayer le fait que ces phrases n’ont fleuri qu’après qu’une certaine idée de l’autorité ait remplacé le dialogue entre gens civilisés qui avait prévalu jusque là... Poussé à bout dans le “foutage de gueules” et le mépris, je trouve qu’il ne faut pas trop se scandaliser ou faire semblant de s’effrayer de ce type de propos ; pour ma part, c’est plutôt l’inquiétude réelle face à ce que cette situation a pu transformer chez certains, peut-être une deux ou trois personnes maximums, qui les a rendus capables de maudire la terre entière...
Je voudrais terminer / résumer ce petit mot qui, dois-je m’en confesser, est le résultat d’une certaine fureur de ma part face au mépris de ceux qui rêvent d’une université-supermarché de la formation, par une petite précision sur ce que j’entends par mépris justement et de ce qui fait l'objet de ce mépris.
Tout au long du processus, ceux qui se réunirent là le faisaient en partageant un optimisme et un espoir, déclinés sous différentes formes, quant à ce que l’on appelle la démocratie, l’université, la liberté et le savoir... ces valeurs justement rappelées par ceux qui, travaillant à l’ulb, ne peuvent rester indifférents à ce qui s’est passé... Parmi ces personnes, des jeunes têtes qui affirment dès lors qu’ils prennent au sérieux le rôle formateur de ce lieu qu’est l’université.... Que la tournure des choses finisse par un contingent armé coursant des jeunes adultes pour avoir posé un matelas, joué quelques notes ou fait proliférer toute sortes d’idées optimistes quant au devenir de la matière grise dans ce monde, et qu’elle ne soit reprise, de manière terrorisée et terrorisante, qu’à travers la désespérante floraison surgie en bout de course sur le terreau déversé par les-dites autorités, vaut en tout cas que l’on se pose la question des conséquences de cette gestion désastreuse, et ce au-delà de la réthorique habituelle du gérant de supermarché protégeant la bonne marche d’affaires qui le dépassent (vous savez la production, la consommation etc.), ou celle de la dénonciation du supermarché par une collectif de consommateur.
Sur ce, ma plainte va à ceux qui poseront cette question...