Un baxter pour des hautes écoles en phase terminale by Renaud Maes (FEF) Monday, Nov. 15, 2004 at 8:24 PM |
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Telles deux infirmières attentionnées au chevet des Hautes Ecoles, les Ministres Simonet et Arena ont communiqué cet après-midi le montant octroyé par le Gouvernement de la Communauté française aux Hautes Ecoles. Cinq millions d’euros seront ainsi débloqués, alors que la Communauté ne dispose, d’après les dires du ministre du budget, que de vingt millions de marge. La Fédération des Etudiant(e)s Francophones voit dans ce geste une avancée obtenue grâce au mouvement mené conjointement par les étudiants et leurs professeurs.
Telles deux infirmières attentionnées au chevet des Hautes Ecoles, les Ministres Simonet et Arena ont communiqué cet après-midi le montant octroyé par le Gouvernement de la Communauté française aux Hautes Ecoles. Cinq millions d’euros seront ainsi débloqués, alors que la Communauté ne dispose, d’après les dires du ministre du budget, que de vingt millions de marge. La Fédération des Etudiant(e)s Francophones voit dans ce geste une avancée obtenue grâce au mouvement mené conjointement par les étudiants et leurs professeurs. Néanmoins, il paraît évident à la Fédération que ce montant, s’il est relativement conséquent, ne pourra pas résoudre toutes les situations problématiques qui se posent pour l’ensemble de l’enseignement supérieur. Au contraire, par rapport à l’ampleur des besoins, il semble dérisoire. Tout au plus s’agit-il d’un bol d’air pour les Hautes Ecoles, qui ne fera que retarder d’une année l’asphyxie du secteur, puisque le montant débloqué ne sera pas pérennisé. La Fédération s’étonne par ailleurs que la répartition des montants n’ait pas fait l’objet d’une concertation avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur avant d’être diffusée largement dans la presse et les médias. Nous ignorons en effet sur quelles bases objectives le cabinet de la Ministre Simonet a décidé des clefs de répartition. La « photographie » des Hautes Ecoles ne permet en effet pas de comprendre directement ces arbitrages.
De plus, nous sommes perplexes quant à la conclusion du communiqué de presse du cabinet, qui impose plusieurs conditions pour la prolongation des contrats des professeurs engagés sur base de ce montant débloqué en urgence, dont « l’optimalisation de l’offre d’enseignement » et « les synergies entre Hautes Ecoles et Académies universitaires ». Nous tenons à rappeler que l’ensemble de ces mesures doit faire l’objet d’un débat de fond, en concertation avec tous les acteurs de l’enseignement supérieur. Comment la Ministre Simonet, qui se retranche régulièrement derrière l’évaluation pour lancer une réforme de l’enseignement supérieur, peut-elle assortir le maintien de postes à ces conditions ? Nous espérons qu’une telle attitude n’est en rien annonciatrice d’un manque de transparence dans les discussions qui accompagneront ladite évaluation. Faute d’un réel débat de fond et de fonds, notamment dans le cadre des 28 propositions lancées par la Fédération, nous considérons cette mesure comme un baxter insuffisant pour sauver l’enseignement supérieur de l’agonie. |