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Elections Américaines : Gagnants et perdants
by Laurent Duprès Thursday, Nov. 04, 2004 at 7:23 PM
laurent_dupres@hotmail.com FruitStreet, 30 / Boston MA02114 USA

Bush a gagné. Et alors...

Bush a gagné. C’est un fait accompli. Ceux qui se sentent tristes ou qui sont déçus ont attendu trop d’un candidat démocrate défaitiste et au fond des choses peu différent de son rival républicain. Ce mardi soir, le candidat indépendant a eu sur C-Span News une phrase correcte au vu des élections : « Si les urnes ont été si disputées, c’est parce que les deux candidats ne sont pas assez différents. Ils sont même trop similaires. »

Une élection jouée d’avance

Les Américains ont bâti ce pays sur des concepts profondément réactionnaires. Les colons se sont battus voilà deux siècles pour ne pas à payer les taxes de la Couronne britannique et non pour des idéaux que sans doute, Jefferson seul semblait approcher – et d’assez loin, il faut le souligner. Le triomphalisme et l’optimisme sont deux caractéristiques de la politique locale. Quand John Kerry passe plus d’un tiers de son temps à vilipender la candidature de Nader, il ne lui reste guère le temps que de répondre à un Bush qui a pris soin de toujours demeurer positif sur son bilan. La vérité importe peu de ce côté de l’Atlantique. Pour ceux qui vivent ici, il est clair depuis un mois que Kerry ne gagnerait pas la Maison Blanche. On ne peut entrer par la grande porte avec un programme qui comporte plus de critiques que de triomphalisme.

D’un point de vue politique et économique, il est même évident depuis près d’un an que le parti démocrate ne disposait pas de levier suffisant dans les administrations et dans les états majors financier que pour s’imposer. En effet, les années fastes de Bill Clinton ont avant tout été marquées par une forte croissance dans des domaines très spécifiques, tels que les télécommunications, les services bancaires, les assurances et les hautes technologies non-sensibles. Ce temps est révolu. A moins de créer une nouvelle brèche avec des maisons qui lui sont fidèles (Microsoft par exemple), le parti démocrate est isolé. Il s’agit là d’un deuxième élément très évocateur. Les secteurs très disputés en ce moment à l’Organisation mondiale du Commerce, tels que la construction aéronautique (essentiellement Boeing avec Mc Donnell Douglas), l’agriculture, l’industrie pharmaceutique et le complexe militaro-industriel demeurent tous très favorables à la politique du parti républicain, qui depuis longtemps mène une politique dont le fil conducteur s’articule sur des taxes indirectes, qui ont l’avantage incomparable de ne pas provoquer trop de vagues dans la population. Etant donné que le patronat américain dispose d’une option réelle et puissante sur ses employés en terme d’influence politique, la victoire de Bush était à ce titre attendue.

Pour être complet, je vais soulever un troisième aspect, plus profond selon moi et de nature plus idéologique. La deuxième partie du mandat de Bush fils a été le témoin d’un changement profond dans la géostratégie américaine. On trouve déjà aujourd’hui des preuves irréfutables que le centre mondial des décisions pourrait fort bien se déplacer de l’Atlantique (donc de l’axe Etats-Unis Europe) vers le Pacifique. Jamais, les Etats-Unis n’ont autant soutenu le Japon, l’Australie et ses petits soldats (Taiwan, Singapour, la Corée du Sud et les Philippines) vers l’accession au statut de puissances mondiales pour les deux premiers et régionales pour les suivants. En effet, ces gouvernements (fantoches ou pas) ont soit financé, soit participé à la guerre actuelle qui sévit en Irak. Le Japon a obtenu le consentement américain pour la révision de sa constitution. L’entrée du Japon au conseil de sécurité permettrait certainement à ce pays pourtant profondément négationniste et raciste de disposer à nouveau d’une armée d’invasion et de construire un armement offensif. Avec l’Australie et les Philippines, les Etats-Unis ont construit une nouvelle ligne de défense qui s’étend du Nord au Sud de l’Asie et prévoit aussi de concurrencer une éventuelle zone de libre-échange asiatique, certainement en vue de contenir les géants chinois et indiens.
A cette politique dans le Pacifique, Kerry a répondu à maintes reprises qu’il continuait de voir le monde sur l’autre océan. On ne peut pas mieux comprendre le désarroi des politiciens européens (non moins pourris…) par l’intermédiaire de quotidiens tels que « Le Monde », « Le Soir », et même « Le Monde diplomatique ». Tous ces journaux, d’horizons politiques peu similaires, communient cependant le rêve de continuer à vivre sous le parapluie du maître…. L’optique adoptée par Bush fils ne pouvait dans ce état de faits que réaliser l’unanimité des observateurs politiques américains, si idiot et rustre soit-il !

L’Europe capitaliste sort vaincue

L’Europe, par la voix de ses quotidiens s’en est donc trouvée orpheline de son poulain qu’elle porte, avec des sondages d’Européens à nonante pour cent pour Kerry. Prendre ainsi ses rêves pour des réalités relève du pathétique ! Que bush ou que Kerry soit élu ne changera pas la nature du système américain, dominateur et partial. Si l’invasion de l’Irak a pu avoir lieu, c’est avant tout parce que ces mêmes Européens ont participé au safari de 1991 contre un pays déjà mis à mal. Ce que l’Europe a montré, au travers de sa participation et son parti pris pour le candidat démocrate, c’est sa faiblesse. Assez paradoxalement, Vladimir Poutine qui a si souvent contredit publiquement l’administration actuelle, a pros le risque de se tenir officiellement du côté républicain. Ce n’est pas un hasard. Il pourrait devenir le premier fournisseur énergétique de l’Asie du Nord-est, et politiquement au moins, ne sort-il pas perdant de l’élection américaine.

En tant que Belge et Européen, j’éprouve le besoin de vouloir lancer le débat : au lieu de s’époumoner contre Bush, pourquoi ne pas préparer la riposte aux conséquences graves de la continuation de la politique d’ingérence impérialiste ? Pourquoi ne pas poser clairement la question de l’alternative au niveau de la Belgique. Ce serait au minimum constructif. Car c’est là que la bas blesse. Derrière les mots et les slogans, il ne subsiste que peu de résistance. Tout le falbala que nous servent les politiciens serviles de l’extrême-droite à la social-démocratie n’arrêteront pas le Pentagone. Je dirai même qu’une fois les centres de décision dispersés vers l’Asie, la crise économique qui nous touche durement ne va que s’approfondir.
Au premier plan, il nous faut comprendre que l’unité européenne reste un leurre, une illusion, qui ne permet que de nourrir indécemment les fonctionnaires de la Commission. L’attitude de Blair, de Aznar et de Berlusconi –sans parler de ce que seront les gouvernements d’Europe de l’Est – ont montré combien est minable l’institution qui mange nos impôts. Il nous faut d’urgence rapatrier le pouvoir de décision politique vers le gouvernement fédéral. Il nous faut donc adopter une plate-forme qui dise NON à l’Europe. Et je voudrais ouvrir un parenthèse pour exprimer ma conviction que l’Europe ne sera pas – du moins dans son état actuel – sociale. Disons donc NON tout court !
En deuxième lieu, la politique américaine vient d’obtenir à nouveau carte blanche pour une nouvelle fuite avant, au niveau social. En terme de concurrence, je doute que les partis politiques belges (bornons-nous aux nôtres…) tels qu’ils sont, puissent encore s’opposer aux assauts répétés du patronat. DHL, Clabecq et Renault, c’est trop ! Une politique viable, fût-elle libérale (!) ne pourrait se conjuguer avec un système où l’impunité s’est érigée en dogme. Le parasitisme dans notre pays a atteint un niveau tel qu’aucun (je dis bien aucun) homme politique n’a accepté d’endosser une responsabilité pour l’affaire du départ de DHL. Je ne crois pas me tromper en affirmant qu’autant le PS, Ecolo, le cdH, le MR que leurs homologues flamands préfèrent voir le pays en cendres plutôt qu’être la proie de la critique, critique qui s’avèrerait d’ailleurs plus que justifiée. Qu’on parle aujourd’hui d’une politique d’emplois, de santé ou d’éducation ne saurait taire le dilemme pour la population : la création ou la promotion d’une force politique crédible. Une alternative existe – il faut le reconnaître – au sein de plusieurs formations, mais elle apparaît tellement morcelée, minoritaire et peu ou pas organisée qu’il m’est impossible de formuler un souhait à propos. Au risque de toucher une corde sensible, je veux tout de même souligner ma confiance dans une formation, le PTB, unique parti à lier l’acte à la parole. J’ai d’autant plus confiance, que tous les observateurs avertis auront reconnu ses membres ouvriers et jeunes dans les différents mouvements, que ce soit à DHL ou dans l’Education.

Laurent Duprès,
expatrié belge aux Etats-Unis

Elections, piège à ...
by Buther Lisett Friday, Nov. 05, 2004 at 5:30 AM

C’est marrant les élections, et c’est fou le nombre de gens qui s’y intéressent, surtout qu’il s’agit du POUVOIR… C’est comme la Pôlitique, puisqu’il paraît que c’est une vôcation de vouloir s’occuper des autres, mais les « autres » y s’en ont tout doucement ras-le-bol que l’on veuille s’occuper d’eux…

Pôv gens