Le
site indymedia nantes (http://nantes.indymedia.org)
est de retour, la
saisie du serveur qui l'hébérgeait est
indépendante de notre volonté.
Elle résulte, sans doute, de l'action conjointe des
gouvernements
suisses, anglais, américains et italiens qui nient cependant
toutes
partipations à cette saisie.
A
l'heure ou nous écrivons ce communiqué, les raisons de la
saisie des
serveurs anglais du réseau Indymedia demeurent obscures. Nous
nous
retrouvons dans la situation invraisemblable d'être l'objet d'une
attaque des autorités gouvernementales citées
précédemment sans en
connaitre ni la raison, ni le but.
Deux
pistes, sans doute complémentaires, s'offrent à nous. Il
pourrait
s'agir d'une attaque provenant des autorités suisses. En effet,
une
plainte contre X a été déposée à
Genève, suite à la publication sur
notre site de photos de deux individus, prenant la pose,
présentés
comme policiers membres de la cellule anti-G8. Le FBI était
intervenu
auprès de notre Fournisseur d'accès internet (voir
http://boycott-rackspace.com)
pour nous demander de retirer cette
contribution. La seconde piste proviendrait d'Italie. En effet,
l'Alliance Nationale (un partie d'extrème droitre au pouvoir) a
déposé
plainte contre Indymedia italie suite à la publication de texte
anti-militariste. D'autre part, le parquet de Bologne a demandé
une
commission rogatoire à propos des communiqués
publiés par la Fédération
Anarchiste Informelle sur le site IMC Italie. Cependant le parquet de
Bologne ne semble pas avoir demandé la saisie des serveurs.
L'action
du FBI est de toute évidence une manoeuvre d'intimidation visant
à
fragiliser le réseau Indymedia. Ces derniers mois, le
gouvernement
fédéral des USA a attaqué de nombreuses fois les
médias indépendants.
En juillet, un membre de IMC Chypre était espionné par la
CIA suite à
la publication sur leur site, de documents prouvant l'ingérence
américaine dans le référendum sur la
réunification de Chypre. En août,
les services secrets ont employé une injonction afin de faire
pression
sur IMC New York avant la Convention Républicaine, en essayant
d'obtenir les logs d'IP des fournisseurs d'accès aux Etats-Unis
et aux
Pays-Bas. Le mois dernier, la Commission Fédérale des
Communications US
a fermé les stations radio communautaires à travers les
USA. Il y a
deux semaines le FBI a fait pression pour la suppression
un article sur IMC Nantes, et des bénévole d'IMC Seattle
ont reçu la
visite du FBI au même sujet. Par la saisie des serveurs, les
autorités
américaines ont réussi à faire taire une vingtaine
d'indymedia de par
le monde.
La
démarche du FBI ressemble clairement aux pratiques en cours dans
des
pays connus pour leur longue tradition "démocratique" tels que
la Corée
du Nord ou la Tunisie. En effet, le FBI a agi à la demande d'un
pays
tiers, dans une démarche à priori illégale
puisqu'il a suffit à
l'Electronic Frontier Foundation
(association
américaine luttant pour la liberté d'expresion sur
internet) de
souligner ce caractère illégal pour que les serveurs
soient restitués
(ces serveurs ne sont pas remis en ligne car considérés
comme
"hackés"). De plus il ne viendrait à l'esprit de personne
de fermer
plusieurs dizaines de sites pour un message génant dans un
forum. Cette
action s'inscrit dans une stratégie globalisante de repression
vis-à-vis des médias libres (voir la LEN en france, le Patriot Act aux
états-unis et d'autres...).
Utilisateurs-ices
et modérateurs-ices nous avons étés
privé-e-s de moyen d'expression et
d'information. Pendant ce temps les medias dominants justifiaient
l'intervention de la police, ou ne tiraient pas les conséquences
d'une
telle pratique discrétionnaire et arbitraire. Que se
passerait-il si le
FBI fermait une vingtaine d'imprimeries ? Lorsque la police
censure,
les chiens de garde aboient. Le balais de la désinformation a au
moins
le mérite de prouver l'utilité et l'urgence d'un
développement des
medias libres. Nous publierons bientôt une analyse des articles
parus à
propos de cette histoire.
Nous
saluons au passage les journalistes qui ne se sont pas limités
à
rabacher les mensonges de la police et de la justice et qui ont senti
toute la portée d'une telle pratique. Nous remercions aussi pour
leur
réaction rapide la ligue ODEBI, Reporters Sans Frontières, la Fédération Internationale des
Journalistes, la Fédération Anarchiste, le Syndicat
Interprofessionnel de la Presse et des Medias-CNT...
Nous tenons à remercier
chaleureusement Canal Ty zef de Brest, le CIRC de Bretagne, le
collectif IMC
Lille
et toutes les personnes qui à un moment ou à un autre
nous ont exprimé
leur soutien. Enfin nous remercions particulièrement le
collectif IMC Nice
notamment pour nous avoir hébergé provisoirement, samizdat.net
pour sa réaction rapide et son soutien logistique, et l'ensemble
des
technicien-ne-s bénévoles qui ont travaillé
d'arrache-pied pour
rétablir les sites.
Nous avons également
été touché-e-s par la solidarité du
réseau Indymedia.
NOUS SOMMES PARTOUT ! NOUS
SOMMES NOMBREUX-SES ! ! RIEN NE NOUS
ARRETERA ! ! ! ho yeah !
Le collectif des
modérateur-ice-s d'Indymedia Nantes
Post
scriptum : Vous pouvez apporter votre soutien à Indymedia en signant la
pétition.
Et aussi pour s'amuser et se
détendre un petit jeu vidéo sur cette histoire.
Enfin des actions de soutien ont aussi lieu un peu partout dans
le monde.
Pour en savoir plus sur cette
histoire vous pouvez vous reférer aux articles suivants :
Le FBI saisit des serveurs IMC au Royaume-Uni
L'Italie et la Suisse ont fait saisir des serveurs
Indymedia
"Bas les pattes" d'Indymedia aux autorités US,
Anglaises, Suisses et Italiennes
Le matériel informatique d'Indymedia a
été restitué, mais les questions restent
Résumé de
l'affaire :
Indymedia-AHIMSA