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Communique du collectif Indymedia Nantes
by IMC Nantes Sunday, Oct. 31, 2004 at 5:48 PM

Le site indymedia nantes (http://nantes.indymedia.org) est de retour, la saisie du serveur qui l'hébérgeait est indépendante de notre volonté. Elle résulte, sans doute, de l'action conjointe des gouvernements suisses, anglais, américains et italiens qui nient cependant toutes partipations à cette saisie.

A l'heure ou nous écrivons ce communiqué, les raisons de la saisie des serveurs anglais du réseau Indymedia demeurent obscures. Nous nous retrouvons dans la situation invraisemblable d'être l'objet d'une attaque des autorités gouvernementales citées précédemment sans en connaitre ni la raison, ni le but.

Deux pistes, sans doute complémentaires, s'offrent à nous. Il pourrait s'agir d'une attaque provenant des autorités suisses. En effet, une plainte contre X a été déposée à Genève, suite à la publication sur notre site de photos de deux individus, prenant la pose, présentés comme policiers membres de la cellule anti-G8. Le FBI était intervenu auprès de notre Fournisseur d'accès internet (voir http://boycott-rackspace.com) pour nous demander de retirer cette contribution. La seconde piste proviendrait d'Italie. En effet, l'Alliance Nationale (un partie d'extrème droitre au pouvoir) a déposé plainte contre Indymedia italie suite à la publication de texte anti-militariste. D'autre part, le parquet de Bologne a demandé une commission rogatoire à propos des communiqués publiés par la Fédération Anarchiste Informelle sur le site IMC Italie. Cependant le parquet de Bologne ne semble pas avoir demandé la saisie des serveurs.

L'action du FBI est de toute évidence une manoeuvre d'intimidation visant à fragiliser le réseau Indymedia. Ces derniers mois, le gouvernement fédéral des USA a attaqué de nombreuses fois les médias indépendants. En juillet, un membre de IMC Chypre était espionné par la CIA suite à la publication sur leur site, de documents prouvant l'ingérence américaine dans le référendum sur la réunification de Chypre. En août, les services secrets ont employé une injonction afin de faire pression sur IMC New York avant la Convention Républicaine, en essayant d'obtenir les logs d'IP des fournisseurs d'accès aux Etats-Unis et aux Pays-Bas. Le mois dernier, la Commission Fédérale des Communications US a fermé les stations radio communautaires à travers les USA. Il y a deux semaines le FBI a fait pression pour la suppression un article sur IMC Nantes, et des bénévole d'IMC Seattle ont reçu la visite du FBI au même sujet. Par la saisie des serveurs, les autorités américaines ont réussi à faire taire une vingtaine d'indymedia de par le monde.

La démarche du FBI ressemble clairement aux pratiques en cours dans des pays connus pour leur longue tradition "démocratique" tels que la Corée du Nord ou la Tunisie. En effet, le FBI a agi à la demande d'un pays tiers, dans une démarche à priori illégale puisqu'il a suffit à l'Electronic Frontier Foundation (association américaine luttant pour la liberté d'expresion sur internet) de souligner ce caractère illégal pour que les serveurs soient restitués (ces serveurs ne sont pas remis en ligne car considérés comme "hackés"). De plus il ne viendrait à l'esprit de personne de fermer plusieurs dizaines de sites pour un message génant dans un forum. Cette action s'inscrit dans une stratégie globalisante de repression vis-à-vis des médias libres (voir la LEN en france, le Patriot Act aux états-unis et d'autres...).

Utilisateurs-ices et modérateurs-ices nous avons étés privé-e-s de moyen d'expression et d'information. Pendant ce temps les medias dominants justifiaient l'intervention de la police, ou ne tiraient pas les conséquences d'une telle pratique discrétionnaire et arbitraire. Que se passerait-il si le FBI fermait une vingtaine d'imprimeries ? Lorsque la police censure, les chiens de garde aboient. Le balais de la désinformation a au moins le mérite de prouver l'utilité et l'urgence d'un développement des medias libres. Nous publierons bientôt une analyse des articles parus à propos de cette histoire.

Nous saluons au passage les journalistes qui ne se sont pas limités à rabacher les mensonges de la police et de la justice et qui ont senti toute la portée d'une telle pratique. Nous remercions aussi pour leur réaction rapide la ligue ODEBI, Reporters Sans Frontières, la Fédération Internationale des Journalistes, la Fédération Anarchiste, le Syndicat Interprofessionnel de la Presse et des Medias-CNT...

Nous tenons à remercier chaleureusement Canal Ty zef de Brest, le CIRC de Bretagne, le collectif IMC Lille et toutes les personnes qui à un moment ou à un autre nous ont exprimé leur soutien. Enfin nous remercions particulièrement le collectif IMC Nice notamment pour nous avoir hébergé provisoirement, samizdat.net pour sa réaction rapide et son soutien logistique, et l'ensemble des technicien-ne-s bénévoles qui ont travaillé d'arrache-pied pour rétablir les sites.

Nous avons également été touché-e-s par la solidarité du réseau Indymedia.

NOUS SOMMES PARTOUT ! NOUS SOMMES NOMBREUX-SES ! ! RIEN NE NOUS ARRETERA ! ! ! ho yeah !

Le collectif des modérateur-ice-s d'Indymedia Nantes

Post scriptum : Vous pouvez apporter votre soutien à Indymedia en signant la pétition.

Et aussi pour s'amuser et se détendre un petit jeu vidéo sur cette histoire.

Enfin des actions de soutien ont aussi lieu un peu partout dans le monde.

Pour en savoir plus sur cette histoire vous pouvez vous reférer aux articles suivants :

Le FBI saisit des serveurs IMC au Royaume-Uni

L'Italie et la Suisse ont fait saisir des serveurs Indymedia

"Bas les pattes" d'Indymedia aux autorités US, Anglaises, Suisses et Italiennes

Le matériel informatique d'Indymedia a été restitué, mais les questions restent

Résumé de l'affaire : Indymedia-AHIMSA