La CSC au FSE: "Tous ensemble à la recherche d'alternatives" by Ann Van Laer (CSC) Monday, Oct. 18, 2004 at 9:10 AM |
Le mot d’ordre des forums sociaux, qu’ils soient mondiaux ou européens est désormais connu et partagé par tous les participants de la société civile ou du monde syndical : TOUS ENSEMBLE A LA RECHERCHE D’ ALTERNATIVES … (speech au Forum Social Européen)
ALTERNATIVES à quoi ? A une pensée unique, néoliberale, nourrie par la mondialisation et la globalisation de l’ économie. ALTERNATIVES à la pression économique libérale qui pousse les états et les gouvernements à se désintéresser de leur mission première : la défense des intérêts généraux et à se désintéresser de leur devoir d’ investissement dans la justice, éducation, formation, santé, déplacements… Cette recherche commune d’alternatives n’est pas un projet éloigné dans le temps ou dans l’espace : elle doit se concrétiser, aujourd’hui, au niveau européen surtout au moment de la mise en place de la nouvelle Commision Européenne et du nouveau Parlement Européen. Les nouvelles sur ces deux fronts ne sont pas bonnes : trois commissaires au moins sont sujets à critiques de la part du parlement Européen…. Mais le président de la future Commission ne s’en inquiète pas !!! Plus que jamais, aujourd’hui et demain, l’ Europe a besoin de SES citoyens pour progresser : or l’ Europe n’ a jamais été aussi loin de ses citoyens à un point que ces mêmes citoyens ne s’intéressent plus à l’Europe. Et une Europe sans les citoyens, ce n’est pas une Europe !!! ou en tout cas une Europe que nous ne voulons pas !!!! Dans ce contexte, nous lançons un appel à poursuivre la mobilisation pour l’ Europe mais une Europe ‘citoyenne’ davantage civique et sociale !!! Car L’ Europe est un soccle de base
L’ Europe d’ aujourd’hui reste confrontée a de nombreux défis. Défis qui sont notamment liés au décrochage entre les engagements pris par les Etats membres et leurs réalisations concrètes. Et c’est le domaine social qui en est malheureusement la victime. L’Europe continue également à souffrir de nombreux déficits… Tout d’abord, un déficit démocratique : A ce titre, les élections européennes de juin 2004 sont exemplatives. Leurs résultats permettent de dresser un triple constat maudit :
Ce déficit devient même un cercle vicieux puisque 13% des sièges ont été alloués à des europhobes. On est bien loin du projet Europe. La société civile ne peut pas rester sans réaction contre cette situation. Elle doit prendre ses responsabilités et réveiller les démocrates de tous bords. Ce déficit démocratique provient sans doute des visions divergentes sur le rôle de l’Europe au sein des différents Etats membres. Ceux qui veulent une Europe sans frontières pour le marché l’emportent actuellement sur ceux qui plaident pour un progrès constant via une intégration européenne plus forte et plus soucieuse des droits des travailleurs et des citoyens. Cette querelle est classique mais ses effets se renforcent au fil du temps. Ensuite, un déficit social En 2000 à Lisbonne, les chefs d’Etats et de gouvernements s’étaient fixé des objectifs ambitieux en termes de compétitivité, d’emploi, d’inclusion sociale et d’environnement. Aujourd’hui, nous constatons que le gros des réformes ont surtout pesé sur les travailleurs et travailleuses qui ont été malmenés. Et ceci, sans résultat sur la croissance et l’emploi. Il n’est donc pas étonnant que les électeurs, qui sont également des travailleurs, aient émis un vote de protestation contre une Europe dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Une Europe des restructurations, du chômage, de la flexibilité, des délocalisations, de la précarité. Une Europe qui risque de dresser les travailleurs les uns contre les autres en permettant que des grands groupes industriels se servent de l’élargissement comme d’un moyen de pression pour diminuer les acquis sociaux. A titre d’exemple, la société DHL qui a pris en otage trois pays : la France, l’Allemagne et aussi la Belgique dans un seul but : le profit… Donc, pour assurer demain un soutien populaire à l’Europe, il est essentiel de développer une Europe sociale. MAIS l’Europe sociale, ce n’est pas qu’un constat d’échec et cela doit être dit également... Les conditions existent pour revendiquer un vrai système de relations industrielles en Europe, un système qui serait garant d’une société socialement durable. La volonté syndicale de le développer existe… Le dialogue social sectoriel et interprofessionnel en Europe existe incontestablement. Il a d’ailleurs permis de faire progresser le socle des protections minimales à garantir à tous les travailleurs. Des exemples forts, récents et citoyens nous ont été donnés cette semaine encore : la manifestation de la fédération des transporteurs européens (temps de travail et sécurité routière) mais également la formidable mobilisation aux Pays-Bas contre le gouvernement qui propose tout simplement la régression sociale. Face à tout cela, que devons-nous faire à présent ? Continuer à lutter pour une politique sociale forte au niveau européen. Continuer à s’opposer à cette dynamique de libéralisation à tout-va (Bolkestein, OMC, FMI) dont les effets-pervers au niveau de l’écologie et du tiers-monde sont désastreux. Seule une coalition de tous les travailleurs, les allocataires sociaux, les hommes, les femmes pourra combattre ce déficit social. Tous, nous devons réaffirmer notre confiance dans le dialogue social comme outil de progrès. Et nous devons le faire savoir au monde politique. La solution est en nous. Tous ensembles, nous devons construire une autre Europe. Cette Europe sociale que nous voulons et pour laquelle nous nous battrons. Tous ensemble !!!! |