L'Italie et la Suisse ont demandé la saisie de serveurs Indymedia by indymedia.org Sunday, Oct. 10, 2004 at 4:26 PM |
Le 8 octobre 2004, Indymedia a appris que la demande de saisir des serveurs Indymedia hébergés par une société américaine au Royaume-Uni provenait d'administrations publiques en Italie et en Suisse. Plus de 20 sites Indymedia (dont les sites belges de Liège, Anvers, Flandre orientale et occidentale), plusieurs streamings radio Internet et d'autres projets étaient hébergés sur les serveurs. Ils ont été mis hors ligne le 7 octobre après que Rackspace, Inc., un des hébergeurs web d'Indymedia, a reçu une injonction en ce sens.
Indymedia ignore toujours les raisons de l'injonction et qui détient actuellement les serveurs.
Selon des dépêches d'une agence de presse italienne et une interview de l'Agence France-Presse (AFP) avec Joe Parris, porte-parole du FBI, le FBI a agi à la demande de l'Italie et de la Suisse. «Ce n'est pas une opération du FBI,» a déclaré Parris à l'AFP. «L'assignation était pour le compte d'un pays tiers, via un traité d'assistance légale.» (1)
Le 8 octobre, Rackspace a publié un communiqué indiquant qu'ils avaient remis les serveurs suite à une injonction relevant du Mutual Legal Assistance Treaty (traité d'assistance légale mutuelle). Ce traité établit des procédures d'assistance mutuelle entre pays pour des enquêtes relatives à des faits de terrorisme international, de kidnapping et de blanchiment d'argent.Le tribunal interdit à Rackspace tout autre commentaire à ce sujet. (2)
Un administrateur système d'Indymedia a indiqué: «Nous ne savons pas si Rackspace a reçu injonction de se taire, ni quelles restrictions légales leur ont été imposées pour qu'ils agissent ainsi, ni si leur service juridique a eu assez de temps pour étudier la demande.»
Aidan White, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (IFJ), a déclaré: «Nous sommes les témoins d'une opération internationale de police intolérable et intrusive contre un réseau spécialisé dans le journalisme indépendant. La manière dont ceci a été mené sent plus l'intimidation contre l'enquête journalistique légitime que l'investigation criminelle.» (3)
Indymedia condamne le fait que, 24 heures après la mise hors ligne de deux serveurs complets, Indymedia n'obtient toujours aucune information sur les raisons de l'injonction.
La déconnexion des 2 serveurs a affecté plus de 20 sites Indymedia de différents pays ainsi que plusieurs projets sans lien avec Indymedia. Indymedia considère que cette opération extrêmement intrusive est une menace sérieuse contre la liberté d'expression dans le monde entier.
Indymedia insiste pour que les serveurs soient restitués, parce que chaque jour où ils sont inopérants et où les données irremplaçables d'Indymedia sont inaccessibles augmente le préjudice matériel subi par Indymedia dans le monde entier.
Notes :
(1) Compte-rendu de l’AFP
(2) Déclaration de Rackspace, le 8 Octobre 2004: "In the present matter regarding Indymedia, Rackspace Managed Hosting, a U.S. based company with offices in London, is acting in compliance with a court order pursuant to a Mutual Legal Assistance Treaty (MLAT), which establishes procedures for countries to assist each other in investigations such as international terrorism, kidnapping and money laundering. Rackspace responded to a Commissioner’s subpoena, duly issued under Title 28, United States Code, Section 1782 in an investigation that did not arise in the United States. Rackspace is acting as a good corporate citizen and is cooperating with international law enforcement authorities. The court prohibits Rackspace from commenting further on this matter."
Pour plus d’information sur la MLAT, cliquez ici
(3) Déclaration de l’IFJ http://www.ifj.org/default.asp?Index=2734&Language=EN
(4) Les volontaires d’Indymedia ne sont capables que de produire des spéculations actuellement sur les raisons de la saisie. Indymedia Suisse imagine que l’ordre peut être lié à la publication sur un site français (Nantes) de photos de deux policiers en civil chargés de suivre les évènements lié au G8 en Suisse en 2003. Ces dernières semaines, il y avait eu des contacts entre les gouvernements suisse, particulièrement les autorités genevoises et le FBI. Ce dernier a également pris contact avec Rackspace récemment et le centre Indymedia de Seattle en liaison avec cette affaire, mais selon des communications entre Rackspace et Indymedia ce mardi 5 octobre, l’affaire semblait être close.
Pour sa part, Indymedia Italie peut imaginer que la demande italienne peut être motivée par l’attitude du gouvernement italien envers Indymedia, qui lui est ouvertement hostile depuis le sommet du G8 à Gênes.
(5) Plus d’infos sont disponibles à cette adresse : http://indymedia.org/en/static/fbi
Contact:
au niveau mondial : imc-press(a)indymedia.org ou +1-415 867 9472 (en anglais uniquement)
Belgique: 0032 476 533 188 (han)