arch/ive/ief (2000 - 2005)

Communiqué de presse du CRACPE :
Communiqué (20/8): Rassemblement samedi à 16 heures devant le centre fermé de Vottem

Cela fait maintenant 40 jours que Monsieur UYAR, détenu au centre fermé de Vottem, poursuit sa grève de la faim. Son état est de plus en plus préoccupant. Hier jeudi il a été emmené à l'infirmerie.
Monsieur UYAR, d'origine kurde, vit en Belgique depuis 1990. Ses attaches sont ici et il a introduit une demande de régularisation en 2000, suite à la loi adoptée en 1999. Il n'y a pas eu de réponse positive et le dossier se trouve actuellement au Conseil d'Etat.
Monsieur UYAR a été arrêté et placé en détention au centre fermé de Vottem le 12 juillet. Il a entamé dès le début de sa détention une grève de la faim parce qu'il craint la répression, la prison , les persécutions, en tant que Kurde, en cas de rapatriement vers la Turquie et parce qu'il veut obtenir la régularisation (sa procédure est toujours en cours).

Nous avons lu les déclarations de l'Office des Etrangers qui expliquent le refus de régularisation par le casier judiciaire de Monsieur UYAR qui a purgé une peine en 2002.
Dans ce contexte, nous tenons à préciser:
- que la peine a été purgée, comme pour n'importe quel citoyen belge, et qu'il ne faut pas sanctionner une deuxième fois. Depuis sa libération, Monsieur Uyar a cherché à s'intégrer au mieux à la population liégeoise
- que nous demandons que Monsieur UYAR puisse mener sa procédure à terme: la réponse du Conseil d'Etat n'est pas encore tombée. Nous nous battons depuis longtemps pour que ce recours soit un droit effectif, c'est-à-dire suspensif de l'expulsion. Rappelons que la Belgique a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (arrêt Conka qui a fait suite à la déportation collective des Tziganes en 1999), notamment sur ce point.
Nous sommes ici dans le cadre d'un dossier de régularisation; mais nous tenons à souligner que beaucoup de demandeurs d'asile sont dans la même situation et se retrouvent dans les centres fermés alors que leur recours est toujours pendant.
- que jusqu'à présent les rapports d'Amnesty International et de Human Rights Watch font toujours état de condamnations sévères, de détentions arbitraires, de tortures, d'atteintes à la liberté d'expression et de manifestation pour les Kurdes en Turquie, malgré les promesses de réformes annoncées par le gouvernement turc en vue d'une future adhésion à l'Union Européenne. C'est la raison pour laquelle nous nous mobilisons depuis plusieurs années déjà contre les expulsions vers la Turquie.

C'est la crainte d'un rapatriement dans de telles conditions qui renforce la détermination de Monsieur UYAR à poursuivre sa grève de la faim. C'est pour cela que nous estimons qu'aujourd'hui il y a urgence pour la libération de Monsieur UYAR, qui a été de toute façon jugé intransportable par les médecins, et est donc, dans les faits, inexpulsable.


Depuis dimanche, Monsieur UYAR a été rejoint dans sa grève de la faim par un groupe de 15 personnes détenues au centre fermé de Vottem qui sont solidaires, mais qui protestent aussi contre leur détention arbitraire: les personnes qui sont incarcérées dans les centres fermés n'y sont pas à cause d'actes délictueux, mais parce qu'elles ne sont pas en ordre de papiers.
Ces centres sont des centres chargés d'organiser le rapatriement, or beaucoup de personnes détenues sont toujours en recours.
Beaucoup de personnes aussi passent 8 mois et au delà en centre fermé, alors que la loi de 1980 limite la possibilité de détention à 5 mois. La prolongation de la détention approche parfois un an! Parce que l'on remet les compteurs à zéro lors de chaque refus face à une tentative d'expulsion.

Pour apporter notre solidarité à ces personnes, pour rompre leur isolement, pour faire connaître leurs revendications, pour que Monsieur UYAR soit libéré et puisse poursuivre sa procédure,
nous appelons à un rassemblement aux côtés du CRACPE ce samedi à 16 heures face aux grilles du centre fermé de Vottem.
Rassemblement pour les bruxellois gare du midi près de eurostar à 13 h

Nous vous remercions de l'attention portée à ce communiqué et vous adressons nos salutations les meilleures.

Pour le CRACPE, France Arets.