arch/ive/ief (2000 - 2005)

Quand l'administration de la CFWB de mêle de politique d'asile..
by FEF, Thomas Héricks Wednesday, Aug. 18, 2004 at 5:28 PM
thomas.hericks@fef.be

La Fédération des Etudiant(e)s Francophones a pris connaissance de la circulaire 000929 du 12 juillet 2004. Elle considère que les conséquences de ladite circulaire sont hautement dommageables, tant dans une perspective de démocratisation de l’enseignement que dans une perspective de coopération au développement.

Les étudiants, candidats réfugiés, inscrits sous la réserve d’un recours au Conseil d’Etat se verront refuser leur inscription avant même de connaître la décision définitive de cet organe. Et ceci, sans compter les étudiant(e)s déjà inscrit(e)s et/ou qui ont un cursus déjà accompli sous ce même statut, et qui se verront injustement suspendus (dans le meilleur des cas), et ce potentiellement à leurs dépends financiers. Etrange lorsque l’on sait que les candidats réfugiés en recours devant le Conseil d’Etat conservent leurs droits notamment au revenu d’intégration sociale…



La FEF s’insurge de cette mesure discriminatoire qui n’est qu’une étape de plus dans le renforcement d’une politique d’asile en total désaccord avec le principe de solidarité internationale. Cela est d’autant plus regrettable que la problématique du séjour des étudiants étrangers est à remettre dans le cadre d’une politique de coopération au développement. En effet, les étudiants formés iront, pour une partie, enrichir le capital humain de leur pays d’origine.



Par ailleurs, il est troublant de constater que l’accès des étudiants étrangers à l’Enseignement soit restreint par voie d’une circulaire prise pendant les vacances - soit à une période où les gens sont le moins aptes à réagir[1] - d’une part, et d’autre part alors que la ministre précédente était en affaires courantes (le 12 juillet 2004). Nonobstant cela, ce texte ne se contente pas, malgré ce qu’il laisse entendre, d’interpréter la précédente circulaire, mais donne une orientation politique claire sur le sujet, même si elle est discutable. Poser un tel acte dans une période pareille, et ce sans concertation des acteurs est vivement inquiétant sur la manière dont l’administration conçoit l’exercice de la démocratie dans notre belle communauté…



Enfin, la FEF demande à la Ministre Arena de prendre officiellement et politiquement position sur cette problématique, voire de suspendre l’application de cette circulaire. Quant à notre nouvelle Ministre de l’Enseignement supérieur, la Fédération attend qu’elle pose comme acte politique le désaveu pour l’enseignement supérieur de plein exercice des éventuelles implications du contenu de cette circulaire, étant donné que les textes sur lesquels celle-ci se base, notamment l’AGCF du 25 septembre 1991[2] ne concernent pas que l’enseignement de promotion sociale !




[1] Coïncidence troublante, la même chose s’était produite il y a deux ans : une circulaire interdisant l’inscription des étudiant(e)s étranger(e)s dans des filières n’ayant pas d’équivalent dans l’enseignement de plein exercice avait été prise là aussi pendant l’été. Certaines mauvaises habitudes refont périodiquement surface…


[2] portant exécution des articles 59, 60 et 61 de la loi du 21 juin 1985.