arch/ive/ief (2000 - 2005)

Fête de soutien à el Oso Marcelo



Le 19 et 20 décembre 2001, il y a eu des révoltes en Argentine. Aujourd’hui, on se rappelle plus ou moins que c’est la population argentine qui est sortie d’elle-même dans la rue.

Pourquoi ? Il serait artificiel de donner un inventaire des causes, ou d’en élire un classement. Avançons seulement qu’à cette époque, se nourrir et se soigner est devenu un problème majeur, un problème qui a joué dans cette mobilisation.



Ces révoltes, car il s’agit bien de cela, d’une multitude de révoltes qui se ont éclatés un peu partout dans le pays, ont eu lieu avant et après décembre 2001. Un de leurs axes fondamentaux fut la différentiation entre légitimité et légalité.



En effet, peut-être est-il légal, selon un code pénal particulier et selon une certaine jurisprudence, que les supermarchés « Carrefour » puissent accaparer la nourriture sans avoir aucune responsabilité envers les gens des quartiers environnants. Peut-être est-il aussi légal que l’entreprise «Benetton » possède 900.000 hectares de terres des indiens Mapuches alors que ceux-ci se retrouvent sans terre pour survivre.

Cependant il est certain que ce qui est légitime, c’est que les gens du quartier puissent manger même si cela représente des pertes (infimes) pour un supermarché, que les Mapuches récupèrent leurs terres ancestrales.

L’action réalisée par el Oso Marcelo s’inscrit dans ce mouvement.



El Oso.

Depuis les années 70, c’est-à-dire avant la dictature militaire, El Oso est un militant du quartier de Moreno. Durant toutes ces années de militance, il n’a cessé de développer des initiatives dans sa commune - la plus peuplée et la plus pauvre de la province de Buenos Aires. Il a organisé et participé à des occupations de terres dont certaines sont devenues depuis de véritables quartiers construits peu à peu par leurs propres habitants. Il a développé en 2000, au plus fort de la crise, un gigantesque réseau d’achats communautaires qui a permis à des centaines de familles pauvres de se nourrir… Raconter plus en détail ces expériences serait très intéressant, nous le ferons certainement à une autre occasion.



C’est encore dans cette logique de solidarité et de justice que El Oso a assumé une action plus répréhensible du point de vue légal. Fin 2001, il apprend qu’un médecin, ancien tortionnaire de la dictature a retiré tout son argent de la banque. En effet, afin de sauver des banques de la banqueroute, le gouvernement avait décidé de bloquer tous les comptes, tous sauf ceux des éternels privilégiés…

C’est ainsi que El Oso a récupéré environ 1 million de dollars que le bourreau avait dérobé à ces victimes pendant la dictature. Cet argent fut entièrement reparti entre des organisations populaires.

Mais suite à cette action, il dut également passer à la clandestinité. Lui, sa femme Mirta et ses quatre enfants, dont un est gravement malade, sont actuellement recherchés par une police qui n’a guère changé de méthodes depuis la dictature : tortures, menaces, intimidations, assassinats sont des pratiques quotidiennes.

Il ne s’agit pas de chercher à attendrir ou faire du pathos, mais simplement de décrire la situation que vit aujourd’hui un compañero, qui par ailleurs l’assume sans se plaindre et sans perdre courage.

Il a su prendre des risques, penser d’abord à la solidarité.



C’est en pensant aussi en terme de solidarité que nous organisons une fête de soutien qui servira tout autant…

A revendiquer son action

A aider El Oso et sa famille à affronter le coût financier de la clandestinité.

A reparler de l’Argentine après la période explosive, et regarder les différentes évolutions

A faire la fête ; des Dj’s (dont DJ Den) et des empanadas seront présents



Tout cela le 6 août est partir de 19 hs

Au centre culturel Subterra, 33 rue de Dublin