arch/ive/ief (2000 - 2005)

Ces derniers mois, la CRER a poursuivi son travail en contribuant à la construction d’un mouvement de Sans Papiers doté d'une identite propre, à la fois national et international.

Ces efforts méritent d’être partagés afin d’envisager les perspectives existantes, tant de notre organisation que de toutes celles qui s’identifient à la lutte Digne et Legitime pour le respect des Droits Humains et la Régularisation de tous les Sans Papiers.

Après analyse, il nous semble important de signaler les éléments suivants ;

En effet, d’énormes contradictions existent au sein des communautés vers lesquelles nous dirigeons notre travail, alors qu’ils sont les principaux concernés à être appelés à s’organiser et à réagir, nous constatons aujourd’hui qu’ils sont les premiers absents.

Ces difficultés ne seront pas surmontées tant que ces communautés n’assument pas leurs responsabilités !!!

La fameuse Régularisation passée a été pour beaucoup un cadeau tombé du ciel. Toutefois, on parle peu de la manière dont celle-ci a été progressivement façonnée, de la manière dont la lutte décidée par les Sans Papiers et la solidarité a ce moment-là ont peu à peu gagné du terrain, avec beaucoup de peine : des églises et des bâtiments publics occupés, des grèves de la faim, des manifestations et des actions fortes, qui ont culminé par l’assassinat de Samira Adamu, une jeune africaine qui –au moment d’être expulsée- meurt asphyxiée par le coussin dont se sont servis les policiers pour la faire taire.

Voici donc les difficultés et le prix chèrement payé, un lourd tribut pour qu’environ 35.000 personnes aient pu être reconnues et leurs situation légalisés.

Ce n’est qu’ainsi que les droits sociaux et politiques peuvent se conquérir.

Ceux qui croient que ce gouvernement ou tout autre d’Europe offrira une autre Régularisation gratuitement se trompent amèrement et continueront à attendre longtemps, peut-être jusqu’à ce qu’ils se fassent arrêter et qu’ils soient Expulsés, sans même avoir tenté de lutter pour leurs papiers.

Cette bataille a des alliés stratégiques, telles que les classes sociales les plus touchées par le système, en commençant par les travailleurs belges, victimes –comme les travailleurs sans papiers- d’un système néolibéral qui exclut et exploite.

C’est et ce sera donc cette alliance entre travailleurs belges et travailleurs sans papiers qui permettra aux uns et aux autres de reconnaître leurs besoins communs et de conquérir leurs droits.

À ce propos, nous assistons à des phénomènes similaires au sein même du monde associatif, les différentes organisations lancent chacune des initiatives independantes qui, la plupart du temps, se convertissent en objectif en soi. En ce qui concerne les plus critiques au système, ils ont été neutralisés par les mécanismes répressifs et les peines qui leurs ont été appliqués.

Et pour ce qui est des autres, le manque de mobilisation et de protagonisme politiques les maintiennent dans un processus de réflexion qui génère avec certitude des fruits, mais pas en faveur du groupe des SANS : « SANS papiers », « SANS logement », « SANS travail ».

La plupart de ces associations dépendent de subsides publics ou institutionnels, qui conditionnent leur campagnes et politiques, leur objectif n’est pas de créer une relation de forçe qui permettrait de conquérir des solutions à long terme, ex ; " La Regularisation ".

Nous avons vu, en Espagne, en France et aux Pays-Bas, comment les groupes s’organisent en dépassant leurs différences, ils parviennent à mobiliser les différentes communautés de Sans Papiers et à conquérir la solidarité des travailleurs, mettant ainsi à la lumière du jour et sur la table des négociations la lutte pour la Régularisation, ce qui contribue à génèrer la confiance en de futures conquêtes.

Nous ne pouvons pas dire la même chose de la situation ici en Belgique et il nous semble important de souligner que la responsabilité n’incombe pas seulement les Sans Papiers, mais chacun de nous, de la classe Ouvriere, du monde Politique de Gauche et sourtout l'Associatif.

Les dernières élections du 13 juin ont conduit les partis fascistes d’extrême droite -le Vlaams Blok et son complice francophone , le Front national- à créer des conditions racistes et à dépasser massivement leurs résultats précédents : ainsi, ils occupent des postes importants dans le paysage politique belge, qui se trouvait déjà dans une position difficile, et qui changera encore moins aujourd’hui grâce au soutien de la racaille fasciste.

Au niveau de la Forteresse de l’Union européenne et de sa “Constitution”, des décisions que chaque pays peut appliquer ont été prises. Ainsi, la Belgique, voulant montrer l’exemple, se distingue chaque fois mieux : charters d’expulsions massives, loi sur la suspicion terroriste, loi sur l’extradition européenne, pour ne citer que quelques exemples.

Cette situation n’engendrera pas l’avenir auquel de nombreux progressistes aspirent, celui de l’harmonie et de la communication, de l’équilibre social qui nous amènerait finalement à vivre tous dans un climat de bien-être où il ne ce serait rien passé ici et où nous tournerions la page… Ici rien n’a changé !!!, bien au contraire, les droits humains continuent à être violés et chaque fois plus, les blessures de Samira Adamu demeurent ouvertes en réclamant Justice, et les jeunes militants des collectifs contre les expulsions continueront à être criminalisés par ces mécanismes inventés pour faire taire toute révolte.

Cela fait à peine 3 semaines dans la commune de St-Gilles, un petit mineur de l’âge de 2 ans et demi a été arrêté chez lui, emmené à un poste de police et aux environs de minuit, il a été conduit au centre fermé 127bis. Une telle chose n’arrive pas dans un état de droit et encore moins dans un pays qui se dit démocratique. Les mineurs ne peuvent et ne doivent pas être soumis à des tortures, ni physiques ni psychologiques, ils méritent un respect total, ici et dans n’importe quelle partie du monde. Le bébé aurait sûrement été expulsé s’ils ne s’étaient pas rendus compte « APRÈS » qu’il était né en Belgique et que ses papiers étaient en règle !!!!!

Le rapport annuel 2004 d’Amnesty International dénonce la Belgique pour torture et mauvais traitements dans des cas survenus l’année dernière ou bien avant. Mais que se passe-t-il avec ceux qui arrivent en ce moment ?!... Et ceux qui arriveront demain ?!... N’oublions pas que ce sont durant les mois d’été 2003 qu’ont eu lieu les rafles les plus agressives contre les Sans Papiers, profitant des mois de juillet et d’août -lorsque la plupart du monde est parti en vacances- pour frapper et éviter toute réaction sociale.

C’est pour cette raison et aujourd’hui plus que jamais, que nous et ceux qui avons assumé ce choix de Lutter, devons combattre les déchets de l’extrême droite et leurs idées racistes.

La fatigue, la déception et l’indécision, laissons-les pour plus tard, Aujourd’hui il est temps de doubler d’efforts et de dépasser nos différences !

- Une fois encore, nous revendiquons l’Action et la Mobilisation comme front de lutte,

- La Discussion, le débat et l’analyse comme outil générateur de Conscience et d’Identité,

- La Coordination comme stratégie d’Unité et de renforcement .


RÉGULARISATION INCONDITIONNELLE DE TOUS LES SANS PAPIERS !!!

COMBATTONS LA RACAILLE FASCISTES D’EXTRÊME-DROITE !!!

FERMETURE IMMÉDIATE DES CAMPS DE CONCENTRATION, PLUS CONNUS COMME CENTRES FERMÉS !!!