Bolivie : la bataille du référendum by fab Friday, Jul. 09, 2004 at 9:42 PM |
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Avec le soutien de l'ambassade des Etats-Unis et l'accord du leader cocalero Evo Morales, le gouvernement néolibéral de Carlos Mesa a recours à l'armée et à la police pour préserver le référendum du gaz du 18 juillet et ainsi faire échec au boycot qu'organisent les syndicats et les organisations sociales et populaires qui réclament la nationalisation.
Redaction de Econoticiasbolivia.com
La Paz, 5 juillet 2004
Avec la Cour Electorale, les ministres et principaux collaborateurs de Mesa sont en train de mettre au point avec les militaires et les policiers un plan détaillé pour arrêter les dirigeants qui tentent de saboter la consultation, pour ouvrir les routes qui sont menacées d'être bloquées et pour garantir le vote dans la région de l'Altiplano et les vallées, où se concentre l'opposition au référendum, taxé de "piège" parce qu'il ne comporte pas la demande de nationalisation du gaz et du pétrole.
Les syndicats et organisations paysannes, regroupés autour de la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB) ont appelés à empêcher l'ouverture des lieux de vote, à bloquer les routes et à marcher sur La Paz pour liquider le "tramparendum" (référendum piégé), et dont le résultat, que l'emporte le OUI ou le NON, ne servira qu'à légitimer le contrôle total des entreprises étrangères sur le gaz et la pétrole de Bolivie.
LE BOYCOT S'ORGANISE
"Le peuple n'a pas peur : Que Mesa et Evo sortent leurs militaires et policiers (...) nous serons prêts les travailleurs et la peuple à les affronter", a dit le dirigeant de la COB, Jaime Solares, après avoir connu l'intention officielle d'empêcher par la force la protestation populaire.
Jusqu'à maintenant, les syndicats et les organisations populaires avaient exigé que Mesa change ses cinq questions pour une seule, la nationalisation ou non des hydraucarbures, demande qui serait positive pour plus de 80 % de la population, comment le montrent les enquêtes les plus confiables et indépendantes. Mais précisément pour cela, et face à l'évidence que la nationalisation gagnerait largement, cette question n'a pas été introduite dans le référendum. Bien que tentant de se différencier de la politique de privatisation et antinationale de l'ex président Gonzalo Sánchez de Lozada, expulsé en octobre 2003, Calos Mesa mène cependant une politique très similaire dans son contenue et projection. Ces deux politiques favorisent largement les transnationales en leur octroyant la totalité des réserves de gaz et de pétrole, évaluées à plus de 100 milliards de dollars. .
Le référendum de Mesa ne vise pas les contrats des entreprises pétrolières ni ces réserves, et permet même leur libre exportation vers les marchés des Etats Unis et du Méxique. Ce n'est pas par hasard que les compagnies étrangères aient soutenu la consultation, de même que l'ambassade des Etats Unis, tous les organismes internationaux et quasi tous les partis néolibéraux, l'Eglise catholique, les secteurs entreprenariaux et les grands médias de communication. Dans le camp adverse, opposé au référendum qui ne change rien, on trouve les syndicats d'ouvriers et de paysans, la classe moyenne paupérisée.
Dans les campagnes, selon les instuctions du "Mallku" Felipe Quispe, leader des paysans de l' Altiplano, "va se déclarer l'état de siège contre le référendum. Il y a déjà des mobilisations (...) il va y avoir des blocages de routes, un boycot organisé ; dans beaucoup d'endroits ils ne recevront pas de bulletins de vote, ils vont les brûler, dans d'autres ils ne vont pas participer", a-t-il affirmé en avertissant que les paysans affronteront les militaires. Dans les régions de la vallée de Cochabamba, les instructions sont identiques, selon le dirigeant paysan Alejo Véliz. La fermeture de lieux de vote et le blocage des routes commenceront le 16 juillet, deux jours avant la consultation, période durant laquelle se réaliseront "cabildos", assemblées et marches sur La Paz.
Dans les villes est aussi prévu une résistance et une désobéissance civile. A El Alto ont commencé les explications de la Centrale Ouvrière Régionale et est prévu à partir du 16 juillet une grève civique de la part des assemblées d'habitants. A La Paz et Cochabamba, le boycot est en charge des professeurs, des chômeurs, des étudiants et des assemblées d'habitants. Dans d'autres villes plus petites, l'organisation du boycot repose sur les COB régionales. .
DROITISATION DU MAS (Mouvement vers le Socialisme)
De la même facon que lors des journées insurrectionnelles d'octobre, les boliviens s'apprêtent à retrouver les mêmes tranchées, à l'unique exception du MAS du leader cocalero Evo Morales, qui a décidé de défendre le référendum. Obséder par le pouvoir à n'importe quel prix, le MAS a demandé que les paysans de la vallée, les cocaleros et toutes les organisations sociales qu'il contrôle soutiennent le référendum et votent oui pour les trois premières questions et non pour les deux autres. Selon Morales, un soutien massif permettra de mettre la pression pour que les entreprises pétrolières payent immédiatement plus d'impôts (jusqu'à 50%), et non dans un délai de huit ans comme le propose Mesa.
De mème que Mesa, le MAS de Morales refuse totalement la nationalisation du gaz et l'expropriation des pétrolières, parce qu'il croit que ce n'est pas viable dans cette époque de domination impérialiste et parce que cela lui femera toute possibilité d'accéder au pouvoir lors des prochaines élections de 2007. Le MAS s'est droitisé au point de combattre et de saboter les grèves et manifestations des travailleurs et des syndicats, ce qui lui a généré de profonds problèmes internes et le refus de vastes secteurs de travailleurs et de classes moyennes. Mais ceci ne gêne pas Morales qui compte sur le soutien des classes moyennes favorisées, des entrepreneurs, de l'Eglise et des organismes internationaux.
D'autres qui sont prêts aussi à combattre les travailleurs sont les militaires et les policiers. A eux, et spécialement aux militaires, le gouvernement de Mesa a promi d'incorporer un nouvel article dans la nouvelle Loi des Hydraucarbures pour destiner un pourcentage des revenus d'exportation aux Forces Armées, slon le ministre de la Présidence José Galindo.
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