«La bataille en Irak ne fait que commencer» by généraux baasistes résistants Monday, Jun. 28, 2004 at 11:39 AM |
Trois anciens hauts officiers de l'armée baasistes, dirigeants de la résistance ont accordé une interview exclusive où ils expliquent
"Nous savions que si les Etats-Unis décidaient d'attaquer l'Irak, nous n'aurions aucune chance face à leur puissance technologique et militaire. La guerre étant perdue d'avance, nous avons donc préparé l'après-guerre. En d'autres mots: la résistance.
Plus d'un an après le début de la guerre, l'insécurité et l'anarchie dominent toujours le pays. A cause de leur incapacité à contrôler la situation et à tenir leurs promesses, les Américains se sont mis toute la population à dos. La résistance ne se limite pas à quelques milliers d'activistes. Septante-cinq pour-cent de la population nous soutient et nous aide, directement et indirectement, en recueillant des informations, en cachant des combattants ou des armes. Et tout cela malgré le fait que beaucoup de civils tombent comme dommage collatéral lors d'opérations contre la coalition et les collaborateurs."
Essentiellement composée de baasistes (sunnites et chiites), la résistance regroupe actuellement "tous les mouvements de lutte nationale contre l'occupation, sans distinction d'ordre religieux, ethnique ou politque. Contrairement à ce que vous pensez en Occident, il n'y a pas de guerre fratricide en Irak. Nous avons un front uni contre l'ennemi. De Falloujah à Ramadi, en passant par Najjaf, Kerbala et les banlieues chiites de Bagdad, les combattants parlent d'une même voix. Quant au jeune dirigeant chiite Moqtada al-Sadr, il est, tout comme nous, en faveur de l'unité du peuple irakien, multiconfessionnel et arabe. Nous l'appuyons dans une perspective tactique et logistique."
Que pensent-il de l'éventuel rôle de l'Otan? "Si l'Otan intervient, ce n'est pas pour aider notre peuple, mais pour aider les Américains à quitter ce bourbier. Ce que les troupes américaines ne peuvent pas faire aujourd'hui, les troupes de l'Otan n'en seront pas capables plus tard. Tout le monde doit le savoir: les Irakiens considèreront les troupes occidentales comme des occupants. La grande bataille n'a pas encore commencé."
Source: Asia Times, 'The liberation of Baghdad is not far away', 24 juin 2004