arch/ive/ief (2000 - 2005)

Bolkestein? L'Europe sociale! Réactions#2
by raf Saturday, Jun. 05, 2004 at 9:13 PM
raf@indymedia.be 0476-954290

Réactions de manifestants anti-Bolkestein: Andre Poitoux, CGSP RTBf; Christian Dhanis, Union Chrétienne des Pensionnés; Nathalie Piens SETCA Bruxelles.

Andre Poitoux, CGSP RTBf

Poitoux: Nous manifestons parce que la directive peut effectivement toucher l'audiovisuel. Nous sommes encore dans un service publique. Mais ce service publique est de plus en plus soumis aux influences dans les activités culturelles, donc soumis aux influences du privé. Et il est très possible qu'une société extérieure à la Belgique vienne implanter en concurrence directe des activités, puisque nous sommes polyvalents dans nos activités. Je ne pense pas sur le domaine des informations, mais sur toute autre activité, il est possible que nous soyons soumis aux pays extérieurs et aux travailleurs extérieurs. Donc, cette directive elle peut être interprêtée, nous demandons une lisibilité plus grande de cette directive et nous verrons.

Voyez-vous des pratiques qui existent déjà actuellement et qui pourront être généralisées?

Poitoux: Mais nous sommes en pleine réforme à la RTBf pour essayer justement d'être en concurrence. Nous savons que la concurrence est dûre, et dans le secteur plus particulièrement du divertissement, nous allons créer à Liège un centre de divertissement qui sera probablement mixte, probablement avec des travailleurs aussi du privé mais probablement avec des travailleurs venant d'autres pays. Rien n'exclut que ce futur centre de divertissement à Liège, soit il peut être mixte, il peut prendre aussi une configuration avec des travailleurs étrangers.

Christian Dhanis, Union Chrétienne des Pensionnés

Dhanis: Nous venons manifester parce que la directive Bolkestein met en péril la sécurité sociale, met en péril en ce sens que l'on veut promouvoir beaucoup plus le bien-être des financiers que celui des travailleurs et ceux qui touchent par exemple des remboursements de sécurité sociale.

Avez-vous une idée comment ça va dans la réalité affecter le secteur des soins de santé par exemple?

Dhanis: Le secteur des pensions par exemple! C'est-à-dire qu'on est en train maintenant de promouvoir le deuxième et le troisième pilier de pension, ça veut dire des pensions complémentaires, mais qu'on oublie de revaloriser et de lier au bien-être les pensions de premier pilier. Donc, le risque il est rès grave évidemment qu'on oublie entre guillemets de lier au bien-être les prestations sociales, que ce soient des prestations de santé, ou de pensions. C'est ça le problème qui se pose, c'est qu'on veut faire l'Europe des finances mais on ne veut pas faire l'Europe sociale.

Nathalie Piens SETCA Bruxelles

Piens: On risque de se retroiuver demain devant une concurrence illimitée. On pourra se retrouver devant une doiscrimination grave en matière de salaires au sein de tous les secteurs. Aujourd'hui, si nous sommes là en grand nombre, et que même la FEB (Fédération des Entreprises Belges - patronat ndlr.) soutient notre manifestation, c'est parce qu'ils se rendent compte que la concurrencie qui va être lancée si cette directive passe, irait vers un appauvrissement de la population. Il y a des risques pour nos enfants et pour notre avenir. Et nous sommes là en masse aujourd'hui pour justement demander à nos politiciens de réagir. Et à 8 jours des élections, c'est aujourd'hui que nous devons demander des promesses. Puisque dans 10 jours il sera trop tard.

Est-ce que vous voyez déjà des pratiques qui vont être généralisées?

Piens: Mais on parle surtout dans les matières comme le bâtiment par rapport aux ouvriers où il y aurait peut-être des délocalisations, où il y aurait application de contrats précaires, étant donné que la société qui émet le contrat pourrait se trouver à l'étranger et imposerait ici en Belgique des règles de travail que nous ne maîtrisons absolument pas. Nous avons aussi des craintes par rapport à l'inspection sociale qui serait devant une multitude de dispositions internationales qu'ils ne pourraient absolument pas maîtriser. Et à partir de ce moment-là, le contrôle sur le respect des travaileurs est totalement précarisé.