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L'homosexualité : Politiquement récupéré
by Laurent Duprès Tuesday, May. 25, 2004 at 2:20 AM
laurent_dupres@hotmail.com

Encore un thème très à la mode. Beaucoup de bruit, pas de progrès. Les politiciens dansent et les droits élémentaires toujours baffoués.

Y a-t-il, après les Droits de l'Homme, une section spéciale pour les Droits des homosexuels ? Y a-t-il matière à légiférer. Non, évidemment. Tout ces discours ne tiennent pas la route.

Cinquante années de gouvernements successifs d'après guerre n'ont pas résolu cette question. Demain n'apportera rien. Il va de soi pour celui qui accepte de considérer les gays et les lesbiennes comme ses égaux, qu'une simple mise en application de l'Egalité des droits pour tous suffirait à assurer une existence tout à fait digne pour celles et ceux qui ont fait un choix différent.

L'actuel système capitaliste ne peut déjà pas attribuer ni assurer l'égalité pour les "étrangers", les "bronzés" (comme on dit dans les commissariats français), les handicapés, les réfractaires, et enfin, pour une majorité qui n'appartiennent pas socialement de la "classe", c'est à dire les petites gens. Comment pareil système politique de castes parviendrait-il à imposer un système de droits égaux aux gays et lesbiennes ? Là se trouve la question. Lorsque nous lisons dans les gazettes de chiens écrasés et de chats noyés une "personnalité politique" affirmer sa différence, c'est avant tout dans un but clairement affiché d'attirer à lui des sentiments de sympathie.
Monsieur Jack Lang en France ne manque aucune occasion de laisser entendre sa préférence gay (paraîtrait-il avec un acteur de cinéma ! De quoi faire caqueter les commères de Paris), comme son compère Delanoë, maire de cette belle ville de Paris, où se trouve le Fouquets, beau restaurant aux trois étoiles où nos compères se font photographier avec le grand sourire, en belle compagnie féminine.

Aussi, en Belgique, le sieur Di Rupo a quant à lui mimmé des airs de chiens battus, en affirmant que certains lui en voulaient pour sa "préférence". Dans toutes ces informations de très grandes valeur, il n'est en réalité nul part question de droits égaux. Non, il est question que les politicards sont d'accords avec de prétendues réformes, qu'ils vont aussi se faire photographier avec des gays qui voudraient bien affirmer leur union. Le seigneur Antoine Duquesne, bien connu pour sa tolérance frisant le niveau de la mer à Ostende, qui trône aujourd'hui à l'hôtel de Ville, ne manque pas non plus le rendez-vous de la gay pride. Lui aussi... voudrait que vous lui accordiez votre petite croix électronique...

Qu'en est-il des droits ?

Bonne question. Voilà quelques années, je marchais dans les rues de cette même belle capitale fédérale, au nom des droits égaux. Mais à ce moment, je ne distinguais pas l'ombre de ces politiciens qu'on voit sur les petits écrans. Y a-t-il une loi qui punirait la discrimination à l'embauche ? Oui ! mais elle n'est pas appliquée... même pas pour le quidam de la rue (par exemple, les délégués syndicaux de Clabecq ont justement été exclu de l'embauche. Merci les politicards du PS-MR-Ecolo-humaniste). Alors, pour les gays ? Eh bien, pour eux, il faudrait que comme Di Rupo ou Duquesne, la télévision en fasse la promotion. Logique de marché oblige.

Nul ne pourrait mieux souligner comment une simple revendication justifée peut être récupérée, déformée et instrumentalisée par une classe de presse-boutons toujours plus avide de monopoly télévisé. Pour éviter de tomber dans ce petit jeu de circulation circulaire dont seuls quelques faux-culs tirent profit, nous devrions refuser de débattre de ce genre de sujet avant d'avoir obtenu simplement une garantie et une mise en oeuvre des droits égaux pour tous... N'est-il pas ?

Laurent Duprès
Harvard Medical School
Boston MA 02114
U.S.A.