Elections 2004 : "Le Soir" réinvente la Statistique by Laurent Duprès Monday, May. 17, 2004 at 6:35 PM |
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"Le Soir" prend un ton scientifique et publie ses statistiques électorales. Le ridicule ne tue pas.
Le quotidien "Le Soir" ne fait pas que décevoir. Il sait aussi adresser des coquines plaisanteries statistiques à ses lecteurs et lectrices, ses meilleurs clients et consommateurs sur qui heureusement, il ne compte pas pour survivre. Voyant son lectorat fondre avec les législatures, le journal du pouvoir tente d'introduire un ton plus "scientifique" dans ses pages. Je qualifierais volontiers cette manoeuvre de fourberie. Il s'agit de la dernière explication statistique au sujet des intentions de vote pour les élections 2004.
Le questionnaire électoral, sensé donner un aperçu sur la qualité - ou la médiocrité - dudit questionnaire se compose en deux parties. En avant-goût, une description est donnée au sujet de l'échantillonage statistique. Ensuite vient une série de questions, dont je dois souligner qu'elles sont évidemment très bien tournées.
A. La statistique réinventée par "Le Soir"
"Le Soir" nous propose une nouvelle statistique : celle de Madame Soleil. Elle est toute simple. Elle ne prend en compte aucun caractère sociologique propre à la société belge mais se borne - si "Le Soir" ne ment pas - à quelques lapalissades dont on se passerait bien. Selon "Le Soir", la société se diviserait en Flamands, Wallons et Bruxellois, qui sont d'âge différents. Et d'en conclure que pour sonder l'opinion, il suffit de suivre ce schéma.
Le plus médiocre des sociologues - fût-il aveugle - se doute bien que l'électorat (et non la population, puisque certains ne votent pas) ne se subdivise pas du tout en couches d'âge, ni en fonction de leur origine linguistique. L'explication donnée par "Le Soir" sur son échantillon statistique n'explique en fait rien du tout à propos des méthodes pseudo-scientifiques utlisées... si ce n'est le fait que finalement, après toutes ces discussions, "Le Soir" va quand même chercher ses sondages à partir du bottin téléphonique. Et nous de nous demander à quoi riment ces jérémiades...
Donc à ce stade, nous pouvons dire que l'échnatillonage du "Soir" n'a servi à rien, ou presque puisque ceux qui n'ont pas le télélphone fixe n'entrent déjà plus en compte. Nous pourrions même nous demander d'où peut sortir la marge d'erreur caluclée par "Le Soir" qui ne se base sur aucun critère scientifique ou sociologique. En outre, on se demande bien comment "Le Soir" a deviné à partir du bottin de téléphone l'âge, l'origine linguistique et la profession des gens ayant été sollicités... à moins de téléphoner à plus de dix mille personnes (en comptant que "Le Soir" doit donner dix fois plus de coups de téléphone pour trouver les personnes ayant le profil), ou schéma plus simple, en demandant à la police de réaliser le sondage - ce qui n'est pas du tout exclu.
B. La question qui tue
La notice précédente au sujet des curieuses méthodes du "Soir" apparaît tout à fait lumineuse, lorsqu'on suit le cheminement du questionnaire.
Question du Soir : "[...]pour lequel des partis suivants voteriez-vous s'il se présentait ?" => Cette question qui peut nous sembler tout à fait anodin est très bien tournée. Vous ne devez même plus rélféchir : on vous propose les partis. On ne vous demande pas pour qui vous allez voter... non ! On vous demande pour lequel des partis suivants vous voteriez. C'est une question tournée de telle sorte que les petites gens fatiguées que nous sommes, n'avons plus qu'à cocher la case. Ce petit procédé est fallacieux et ridicule.
Par exemple, rien que pour rigoler un peu, voici une liste de partis et demandez-vous pour quel parti vous noteriez s'ils se présentent :
1. PD
2. Pépé
3. Caca-boudin-je-pue
4. Trou-du-cul
5. PS
6. Aucun
Comme Madame Soleil, je vous prédit le résultat : Le PS (choix 5e)arrive en tête avec les sans avis (choix 6e). Pourquoi ? Parce que le questionnaire est idiot. Il ne demande à aucun moment l'avis de l'électeur. Il ne demande pas non plus la sensibilité de l'électeur. Il teste uniquement un rélfexe moteur de reconnaissance de l'électeur. En fait, l'électeur peut vouloir voter pour un ami ou un parti inconnu, mais il a le réflexe de choisir le plus proche de lui. Et comme les choix 1 à 4 sont curieux, il choisit le 5 ou le 6. CQFD. Bravo la statistique du Soir. Nous pouvions le faire en épargnant au citoyen la facture du téléphone, qui revient en définitive encore sur nos pauvres têtes puisque l'Etat finance "Le Soir"....
Encore la statistique
Pour entrer encore un peu mieux dans la science-fiction du quotidien chéri, nous soulignons en grand ce que "Le Soir" a daigné mentionner en petit : c'est que trente pourcent des gens n'ont pas accepté de répondre, signe que le questionnaire est vraiment mauvais, ou qu'ils se méfient de ce genre d'appel téléphonique... mais les gens du Soir n'en n'ont cure. Il ne faut prendre en compte que les vrais démocrates : ceux qui s'exécutent par le "réflexe".
C. La comparaison qui tue
Comme si le brouillage électoral ne suffisait pas à nous convaincre, le Soir décide de proclamer une autre thèse sur la statistique, toujours aussi étonnante. Une comparaison est établie entre les différents sondages d'opinion. "Le Soir" interprète depuis des années ces chiffres comme la substance qui permet de remplir la boule de cristal qui va prédir notre avenir politique. Foutaise !
Vu que le sondage s'effectue aléatoirement, les chiffres de ce sondage n'expriment scientifiquement qu'une seule chose : une variation du compteur électronique que "Le Soir" prétend utiliser pour chercher des personnes à contacter par téléphone. Il ne reflète en rien une variation d'opinion dans l'électorat ! (à moins évidemment que "Le Soir" nous cache encore sa formule magique issue de la nouvelle statistique)
Le même procédé est utlisé dans les pages qui suivent, à propos de vaguelettes politiciennes sur Bruxelles-Hal-Vilvoorde et sur le Vlaams Blok. Question de travailler un peu les esprits qui rentrent du boulot et qui sont trop fatigués pour se poser des questions : qui est l'ennemi ? Allons-y, répétons, répétons encore que sans le PS-MR-cDh-Ecolo, le Vlaams Blok va arriver en tête... même s'il ne se présente pas en Wallonie. Pas grave. Si vous n'aimez pas le pouvoir, alors vous n'aurez qu'à voter pour le Vlaams Blok, même s'il ne se présente pas en Wallonie. Il y a plusieurs questions sur le Vlaams Blok, toutes aussi bêtes mais elles permettent de bien répéter la leçon.
D. Que faut-il conclure de la statistique nouvelle du Soir ?
La statistique du Soir doit nous faire réfléchir. Pourquoi dépense-t-on tant d'argent à réaliser ce sondage ? Dans quel but ? Pourquoi masque-t-on les critères réels sur lesquels sont basés ces sondages ?
Pour ceux qui possèdent une connaissance approfondie de l'informatique commandée, il est de notoriété publique que les générateurs de variables aléatoires réelles n'existent pas. En d'autres termes, si vous demandez à un ordinateur de chercher un numéro au hasard et que vous ne prenez même pas la peine d'effacer ses registres, vous téléhponerez statistiquement toujours aux mêmes personnes. C'est mathématique.
Si "Le Soir", quotidien en difficulté financière depuis plus de dix ans et qui recopie presque tous ses articles sur Internet, si ce quotidien prend la peine de financer ce type de vaste tromperie, c'est qu'il en retire une plus-value certaine. Ma réponse est la suivante. "Le Soir" cherche au travers du marché belge à maintenir sa position de porte-parole de l'Etat (en concurrence avec la DH ??), en crédibilisant des faux sondages (comme ce dernier), des faux rapports (Guerre du Golfe, Timisoara, Congo, Dutroux, etc.), en propageant des demi-vérités (avec Bénédicte Vaes par exemple qui interroge son correspondant du service de renseignement policier, Pierre-Yves Lambert qui se cache comme "chercheur indépendant" !) dans les conflits sociaux. Aucun procédé utilisé n'est digne du qualificatif journalistique, pour autant que ces messieurs sachent de quoi il en retourne.
La farce statistique que nous sert "Le Soir" montre combien ce petit bureau de mauvaise presse connaît des difficultés à dissimuler le mal-être d'une profession totalement soumise - à quelques exceptions près (citons Anne Morelli, Michel Bouffioulx, M-J Van Heeswijck, Michel Collon, Peter Franssen et Herwig Lerouge)- aux diktats financiers et maffieux de l'Etat. "Le Soir" et ses détracteurs peut sans doute se convaincre que la Belgique est petite et qu'ils sont encore à même de cadenasser les petits esprits qu'ils jugent faibles, à défaut de les menacer via leurs petites combines habituelles, mais mises à mal par le procès Dutroux et Consorts. Car une statistique fiable nécessiterait d'interroger la population sur ses aspirations et non sur des étiquettes, ou alors, des les interroger sur l'étiquette des citoyens - ce qui serait une statistique au moins bien plus honnête.
En définitive, je ne peux que souligner qu'une fois de plus, derrière la mystification du système, se cache une nouvelle fourberie, chaque fois un peu plus sophistiquée. Que voulez-vous ? L'authenticité ne dérange que les faussaires ! C'est à nous d'en sortir.
PhD. Laurent Duprès
Harvard Medical School
Boston MA09114
U.S.A.
"correspondant du service de renseignement policier" by pierre-yves lambert Tuesday, Aug. 10, 2004 at 11:49 PM |
pylambert@yahoo.fr |
"Bénédicte Vaes par exemple qui interroge son correspondant du service de renseignement policier, Pierre-Yves Lambert qui se cache comme "chercheur indépendant" !"
Décidément, les PTBistes ont vraiment des sources d'informations particulièrement perspicace... on voit que la sigurimi a changé de camp (maintenant elle est simplement mafieuse, avant elle était mafieuse et stalinienne, comme le PTB adulateur de feu Enver Hoxha et Kim Jong Il).
Je rectifie donc :
1) ça fait plus d'un an que Le Soir me boycotte parce que j'ai osé dénoncer leur copinage avec un des attachés de presse de Laurette O.: http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/1402
2) si un "service de renseignement policier" existe (lequel, je serais bien curieux de le savoir), il n'utilise probablement pas des policiers en uniforme...