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Maxi-Livres France, licenciements de syndicalistes
by cgt maxilivres Thursday, May. 13, 2004 at 9:29 AM

Maxi-Livres France, ...
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13 mai 2004
Communiqué CGT Maxi-Livres

LA CFDT MAXI-LIVRES DIT OUI AUX LICENCIEMENTS
BERTRAND DELANOË DIT NON

Les 5 élues CFDT au grand complet, majoritaires au Comité d'entreprise de l'UES Maxi-Livres (5 sièges sur 6), ont donné, sans surprise et sans aucun scrupule, un avis favorable au projet de licenciements des grévistes du Maxi-Livres de la Gare de Lyon à Paris, élus et mandatés CGT, au cours du CE Extraordinaire organisé à cet effet le 12 mai 2004 au siège de l'entreprise.

Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris et son adjoint à l'économie, Monsieur Christian Sautter, ont respectivement interpellé, par courrier, le 10 mai, plusieurs personnalités dont Monsieur le Préfet de Paris en soutien aux grévistes Maxi-Livres dénoncant "la progression regrettable des atteintes aux droits et aux libertés syndicales dans la capitale" (voir courrier ci-dessous)

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Cette grève qui aura duré 40 jours sans paiement d'aucun jour de grève s'appuyait, dans ses revendications, sur des injonctions et mise en demeure de la Médecine et de l'Inspection du travail ignorées depuis des mois par la direction de Maxi-Livres, ce qui lui vaut depuis peu le saisissement du Procureur de la République par l'Inspection du travail.

Pour justifier leur position, l'une de ces élues CFDT a déclaré simplement ceci : "Quand le vers est dans le fruit, il vaut mieux l'éliminer avant que le fruit ne soit pourri"

Les élues qui se prévalent de l'étiquette CFDT à Maxi-Livres affichent une fois de plus la couleur : leur choix = le patron, leurs actes = des licenciements !

L'attitude abjecte de ces personnes qui n'ont de syndicalistes que le nom, et qui n'en sont pas à leurs premiers "dérapages", jette le discrédit non seulement sur l'Organisation Syndicale dont elles se prévalent, sur la Fédération (SCID) à laquelle elles sont rattachées, par ailleurs parfaitement au courant de leurs agissements depuis longtemps, mais surtout sur le syndicalisme tout entier, au-delà de tout choix d'étiquette. Car il ne s'agit pas ici de guéguerre syndicale, ni de rivalité de personnes (arguments bidon derrière lequel certaines personnes se retranchent par lâcheté) mais bien de détournement de mandats syndicaux à des fins contraires à l'intérêt des salariés, quel qu'en soit l'appartenance, ici syndicale. Ce CE en est la nouvelle preuve.

Le CE était exceptionnellement présidé par le PDG de Maxi-Livres, Monsieur Xavier Chambon, invisible durant la gréve et absent à toutes les séances de négociation.

Outre la présence également exceptionnelle de deux autres élus généralement absents aux CE, on notait la présence pour la première fois du salarié se définissant lui-même comme pro-direction, à l'origine de la campagne de mobilisation contre Latifa Abed durant la grève (voir [->http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=20153]), oppoturnément mandaté depuis quelques jours par la CFTC en lieu et place d'une salariée indépendante dont le mandat était contesté par la direction au Tribunal d'Instance mais qui ignore tout de son sort puisqu'en vacances à l'étranger. La direction de Maxi-Livres ne conteste pas le mandat du nouveau "délégué syndical" CFTC. Qui s'en étonnera ?

Les grévistes, quant à eux, ont refusé de se prêter à cette pathétique pantalonnade.

Un élu CGT a simplement lu le communiqué suivant avant de quitter la salle :

"Madame la Secrétaire du Comité d’Entreprise,

Nous vous adressons cette déclaration afin d'en faire lecture au comité d'entreprise extraordinaire et d'acter l'intégralité de son contenu au procès verbal rédigé par vos soins et d'en remettre une copie à chaque membre du comité d'entreprise de l'UES Maxi-Livres.

Mardi 11 mai 2004 à 09h30, la direction de la société MAXI-LIVRES soumettra au Comité d’Entreprise un " projet de licenciement pour faute lourde " concernant Mme ABED Latifa. Le CE aura donc a se prononcer par " avis " sur le " projet " de la direction au regard de sa double qualité de déléguée syndical CGT et de membre titulaire de CE.

Par ailleurs un second projet de licenciement également pour faute " lourde " concerne M. D... Stéphane en sa qualité de représentant CGT au CE.

Vous connaissez les motifs avancés par la direction largement exposés au sein de la convocation pour la réunion du 11 mai 2004.

Vous constaterez que la direction entend poursuivre une vindicte personnelle en tentant d’obtenir le licenciement des acteurs et animateurs de la grève unanimement décidée par les salariés du magasin de la gare de Lyon.

Vous savez que cette grève était légitime en ce qu’elle visait à obtenir de notre employeur le respect de droits parmi les plus élémentaires et qu’elle n’a jamais franchi les limites de l’exercice normal de ce droit constitutionnel. Cette nouvelle attaque de la direction est tellement basse qu’il convient de la considérer par le plus profond mépris.

C’est pourquoi nous ne nous prêterons pas à cette "mascarade" organisée par la direction de la société MAXI-LIVRES et nous vous informons que nous ne souhaitons pas " subir " une " audition " devant le CE pour, en réalité, avoir à nous expliquer sur notre participation à une grève totalement justifiée et légitime.

Il va de soi que je conteste les allégations fantaisistes et mensongères de la direction qui porte, à elle seule, l’entière responsabilité de la grève et notamment de sa durée.

Nous vous informons des faits suivants :
Avant la grève, la Médecine du travail, l'Inspection du travail, la Direction départementale du travail ont interpellé par écrit, à de nombreuses reprises la direction de Maxi-Livres depuis plusieurs mois, concernant le non respect du code du travail en matière d'hygiène et de sécurité (mise en demeure et procès-verbal en cours auprès du Procureur de la République), et ce sans aucun effet.

Veuillez agréer Madame la Secrétaire nos salutations les meilleures."

Il y a peu de chances que cette déclaration soit actée au PV de CE puisque, jusqu'à maintenant, seuls les communiqués de la direction y ont droit.

Le processus de licenciement de ces salariés est une atteinte manifeste au droit de grève et à la liberté syndicale. Il est plus que déplorable qu'un syndicat s'en fasse volontairement le complice. Les grévistes sont déterminés, forts des soutiens qu'ils recoivent de toutes parts, à faire valoir leurs droits.

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LE MAIRE DE PARIS DÉFEND LES GRÉVISTES ET LE DROIT SYNDICAL

Le 29 avril dernier, jour de leur entretien de licenciement, les grévistes de Maxi-Livres étaient reçus à la Mairie de Paris.
([->http://paris.indymedia.org/article_propose.php3?id_article=19827]) Depuis, Monsieur Christian Sautter, adjoint au Maire de Paris chargé du développement économique des finances et de l'emploi a entrepris plusieurs actions en leur faveur, dont l'interpellation par courrier de Monsieur le Préfet de Paris sur les "conditions de travail indignes" des grévistes, insistant sur "l'illégalité" de la position de la direction de Maxi-Livres, et attirant son attention sur "l'urgence de faire cesser ces troubles". Il s'est également adressé à Madame la Directrice Générale de la RATP ainsi qu'au PDG de Maxi-Livres.

Le même jour, Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris, adressait notamment un courrier à Monsieur le Préfet de Paris. Nous le reproduisons ci-dessous. Il est plus qu'intéressant de noter qu'au dernier paragraphe, s'apputant sur la grève Maxi-Livres, Monsieur le Maire de Paris entend alerter sur la "progression regrettable des atteintes aux droits et libertés syndicales" à Paris.

"Le Maire de Paris
Paris, le 10 mai 2004

Monsieur le Préfet,

Les salariés du magasin Maxi-Livres situé dans les locaux commerciaux de la Gare de Lyon sont en grève depuis plusieurs semaines. Ils dénoncent leurs conditions de travail (absence de sanitaires, de point d'eau et de vestiaires) et tentent d'obtenir des négociations afin de voir aboutir leurs légitimes revendications.

Bien que n'ayant pas compétence pour intervenir directement dans un conflit du travail, je suis, vous le savez, particulièrement attentif aux conditions de vie et de travail des Parisiens ou des salariés qui travaillent dans notre ville.

Aussi, au nom du Conseil de Paris qui a adopté un voeu en ce sens, je vous demande de bien vouloir examiner la légitimité de ces doléances et de favoriser la conciliation entre la Direction du magasin Maxi-Livres et ses salariés.

Plus généralement et me faisant là aussi l'interprète du Conseil de Paris, je souhaite appeler votre attention sur la progression regrettable des atteintes aux droits et libertés syndicales dans la capitale. Dans le contexte économique actuel préoccupant pour les salariés, il importe que la vigilance des pouvoirs publics pour le respect du droit syndical dans les entreprises ne faiblisse pas.

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'assurance de ma considération distinguée.
Très cordialement

Bertrand Delanoë"

A suivre...

Contact = Latifa Abed tel. 06 83 56 34 57
TOUT SUR LA GRÈVE [->http://lemaxisyndicat.site.voila.fr]
Mail = [->cgtmaxilivres@voila.fr]