arch/ive/ief (2000 - 2005)

Procès Dutroux : le cinquième accusé
by Laurent Duprès Thursday, Apr. 22, 2004 at 7:03 PM

Une réflexion sur le procès Dutroux.

Je n'ai pas eu l'occasion de suivre de près le procès du siècle qui se déroule à Arlon. Je n'en reçois des échos que par presse interposée mais avant l'heure, la presse "officielle" a rendu son verdict : à côté de trois ou quatre voyoux incroyablement diaboliques, mesquins, manipulateurs et capalbes de duper un Etat tout entier dont le seul crime réside dans son innocence candide; un nouvel accusé est apparu : l'opinion publique.
Cette opinion publique est déjà coupable de croire aux réseaux, coupable de montrer méfiance et désir de vengeance à l'égard de la Matrice, coupable de fausse accusation et de lèse majesté puisqu'il est bien question de salir la moralité du Roi, et enfin, crime suprême, coupable de'oser remettre en cause l'ordre établi dans le meilleur des mondes.
Que ne lit-on pas aujourd'hui, dans "La Libre" ou dans "Le Soir" à l'encontre de Mes Fermon et Beauthier, Bourlet et la populace venue témoigner : Les témoins flamands se seraient "ridiculisés", "invraisemblances nombreuses", "impossibilités certaines", "Bourlet aurait passé une "mauvaise journée" de plus, et enfin les avocats de Laetitia seraient de plus en plus "déroutants".

Rien que cela ! Comme si la mise en scène ne suffisait pas, comme si la non publicité du procès ne couvrait pas assez, "La Libre" se croit très subtile de consacrer sa mise en page à son oeuvre délicieuse. Le temps fort des inepties ? Numéro un, le juge. Ensuite, le monstre Dutroux, en trois des témoins certainement gênants, et puis les juristes Bourlet-Beauthier-Fermon. Tous ces gens, dont il me plaît encore de penser qu'ils suivent des idées contradictoires, sont présentées comme un véritable gang rangé autour du monstre.

Dès lors, ma question est la suivante : pourquoi ? Pourquoi ce quotidien en perte de vitesse faut-il le souligner, qui n'a sans cesse appelé à la sérénité des débats, qui dans de nombreuses affaires a appelé à laisser faire la justice, qui a loué Dehaene en 1996 pour sa récupération gouvernementale de l'affaire, pourquoi ce quotidien perd-il aujourd'hui son sang froid et prend-il la place de la justice ? Parce que des intérêts fondamentaux sont menacés ?

L'attitude du "Soir" est plus insidieuse, plus hypocrite mais non moins mesquine. Le "Soir" présente des thèses assez semblables : Dutroux contre Nihoul. Devrions-nous comprendre qu'il ne s'agit pas de Dutroux ET Nihoul ? Des pages entières retracent les déboires des enquêteurs qui soufflent chaud et frois sur le même sujet. Mais pour dire quoi ? Rien. En réalité, au "Soir" on préfère la loi du silence. Le lecteur ne doit pas trop en savoir. Probablement pour ne pas conclure. La presse doit rester propre et indépendante... comme les patrons de Proximus-Belgacom.

Enfin, que reste-t-il ? Un peuple accusé. Arlon restera comme une contre-marche blanche, une marche pour continuer le silence, une marche de l'Empire qui contre-attaque. Huit ans après l'espoir, la police a réussi son coup d'Etat, le système rend sa justice tout seul, les presse-boutons sont toujours aux commandes. La télévision est toujours aux mains des politiciens, comme la presse et la radio.
A l'heure de la mondialisation, ce n'est pas le "néolibéralisme" qu'il faut combattre, ce n'est pas une institution qu'il faut abbattre, c'est le système et ses valets : le système porte un nom, c'est le capitalisme. Ses valets portent aussi un nom : MR, PS, CDH, Ecolo, FN et leurs corrolaires dans les autres régions.

Pour que le peuple ne soit pas décapité par l'ignorance érigée en système éducatif.
Laurent Duprès.

dutroux - laurent
by madmarx Saturday, May. 08, 2004 at 12:55 PM

Laurent, ton problème est dans ta première phrase: "je ne suis pas de près le procès d'Arlon". Si tu le suivais tu pourrais le commenter utilement et pas te contenter de supputations et de slogans.