arch/ive/ief (2000 - 2005)

Beaucoup de mineurs ont perdu la vie ici, en luttant pour une justice sociale, pour des droits pour tous et pour la dignité humaine." A-t-il dit. " Ce crime date d'il y a plus de cent ans. Je tiens à prévenir qu'aujourd'hui on continue à commettre des crimes, en silence. Le gouvernement promet 200.000 emplois pour laisser passer une fermeture après l'autre. L'emploi est précarisé et on poursuit les chômeurs. Nous vivons dans un climat d'assassinats, de crimes abjectes. Il y a des suicides tous les jours. On pousse les jeunes à vivre une vie d'exclus et on s'étonne qu'ils devienne voleurs pour prendre l'argent chez ceux qui en ont. Je veux rendre hommage aussi aux travailleurs d'autres pays, comme en Colombie où l'on tire encore quotidiennement sur les foules et où on assassine lâchement les syndicalistes. En mémoire des gens qui sont tombés ici je tiens à appeler les jeunes de ne pas oublier leur passé et de ne pas se laisser embrigader dans des grands discours, même s'ils viennent de gens qui sont au gouvernement et qui se disent être de gauche".

ENCADRE 1886-la grève insurrectionnelle à Charleroi
En mars 1886: la crise sévissait depuis la fin des années 1860. Les patrons verriers, sidérurgistes et des mines baissaient les salaires. Les familles, homme, femmes et enfants étaient obligés de descendre dans la mine pour pouvoir manger. Dans l'industrie verrière et dans la sidérurgie menaient la concurrence en introduisant des machines modernes. Ils restructuraient et jetaient bon nombre d'ouvriers dans la rue qui doivent rejoindre les mineurs dans les charbonnages. Les patrons profitent de cet afflux de demandeurs d'emploi pour baisser encore une fois les salaires.
L situation a explose dans une mine à Fleurus, un faubourg de Charleroi. Les mineurs ont organisé des piquets volants et en quelques jours toutes les mines de la région sont à l'arrêt. Les ouvriers des verreries et de la sidérurgie les rejoignaient bientôt. Ils étaient dirigés par les syndicats, nés quelques années auparavant seulement. Le gouvernement envoie les gardes civiques pour charger les piquets. Les ouvriers ont saccagé la verrerie d'un maître verrier à Jumet, qui venait de s'équiper de nouvelles machines et ils mettent le feu à son château. Le gouvernement envoie le général Vandersmissen qui ordonne d'ouvrir le feu sur les grévistes a plusieurs reprises.
Le plus sanglant bain de sang se produit à Roux le 27 mars 1886. Des ouvriers avaient formé un cortège et passaient devant la Coopérative socialiste. L'armée les attendait au bout de la rue et les soldats ont reçu l'ordre de tirer dans la foule: il y a 19 morts et des dizaines de blessés. Leur enterrement a donne lieu à une mise en scène macabre pour monter jusqu'où la bourgeoisie est prête à aller pour défendre ses privilèges. Devant les yeux de la foule, les corps sont sortis de la morgue pendant que les croque-morts agrandissaient la fosse collective qui s'avèrait trop petite pour les contenir tous. Les cercueils ne sont même pas prêts et ils sont assemblés sur place. Un par un les couffins sont mis dans la fosse sous le bruit des scies et des marteaux.
Les dirigeants de la grève ont été tous arrêtés et condamnés à perpétuité, la grève était matée. Dans les mines pourtant la lutte a continué et le gouvernement a été obligé de faire des lois contre le travail des enfants et des femmes dans les mines et il a du reconnaître le droit d'association ( de former des syndicats). Dans les années qui ont suivaient, la menace d'une répétition de la situation a rendu possible la réalisation d'autres acquis encore comme l'enseignement obligatoire. Dans leurs grèves et manifestations, les travailleurs n'oubliaient pas non plus leurs dirigeants et après un an et demi, ils ont obtenu leur amnistie.