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Le site Indymedia surveillé par la section «terrorisme» de la police fédérale
by Marco Van Hees Tuesday, Mar. 23, 2004 at 4:15 PM
marcovanhees@swing.be 0473/411.021

Le site Indymedia surveillé par la section «terrorisme» de la police fédérale

Je croyais être au bout de mes surprises après avoir passé une nuit au trou et avoir été inculpé pour un voyage en 1ère classe avec un titre de transport de 2e (lire le premier épisode publié sur Indymedia : http://archive.indymedia.be/news/2004/03/81220.php). Mais la justice et la police m’avaient encore réservé quelques coups fumants.

Ce mardi 23 mars 2004, je comparais donc en procédure accélérée devant la quatrième chambre du tribunal correctionnel de Mons. Quand mon affaire passe enfin, la juge demande au procureur (un collègue de Marleghem) si les deux témoins qu’il a convoqués sont là. Effectivement, j’avais reconnu dans le fond de la salle d’audience, en me demandant s’il était en mission d’observation, l’agent de la police des chemins de fer qui, un mois plus tôt à la gare de La Louvière, m’avait menotté parce que je n’avais pas voulu faire de déclaration. Il est accompagné de la collègue qui était déjà avec lui à la susdite gare.

C’est fou ces flics qui se baladent toujours par deux, au point de ressembler à la longue à de vieux couples. Même si ici, on a d’un côté l’archétype du gros flic moustachu et de l’autre une frêle et timide jeune fille semblant tout juste sortie d’une école de bonnes sœurs. Et qui parle si bas à la juge que mon avocate et moi-même devons nous approcher à 50 centimètres d’elle pour saisir ses paroles.

Les deux policiers expliquent qu’ils n’étaient pas présents au moment des faits, étant arrivés plus tard pour prendre la déposition des deux contrôleurs. Tout ce qu’ils peuvent raconter, c’est ce que les contrôleurs leur ont expliqué et qui… se trouve dans les dépositions. Quant aux contrôleurs, ils n’ont pas été convoqués. Pourtant le procureur veut les entendre. L’audience est donc remise au 1er juin et ils y seront conviés.

C’est seulement en sortant de la salle d’audience que je comprends pourquoi le procureur, prêt à exploser, m’a jeté ce regard assassin quand j’ai demandé à la juge pourquoi on n’avait pas convoqué les contrôleurs du premier coup : le procureur s’est tout bonnement gouré. Il a convoqué ceux qui ont pris la déposition à la place de ceux qui l’ont faite. Evidemment, il faut comprendre la difficulté de la tâche : les noms des uns et des autres figurent sur le même document. En plus, quelle idée de la part de la police des chemins de fer d’envoyer une femme et un homme alors que les contrôleurs forment déjà eux-mêmes un couple mixte. Franchement, c’est chercher les problèmes.

Bref, voilà l’affaire reportée de deux mois. Heureusement que le procureur m’a inculpé en procédure accélérée... C’est sans doute cet empressement qui l’a fait commettre une petite erreur. Mais bon, pour les magistrats et les policiers, c’est une journée de travail comme les autres. Pour moi, par contre, ce sont des frais d’avocat supplémentaires. Car tout le temps perdu par un avocat à cause des dysfonctionnements de l’appareil judiciaire, c’est le client qui le paye.

Pourtant, après l’arbitraire et le cafouillage de ces éminents professionnels de la lutte contre le grand banditisme, le pire était encore à venir. Le pire, c’est un nouveau document versé au dossier par le procureur. Il s’agit d’une copie de mon récit des événements, publié le 1er mars sur le site Indymedia. Ce qui est grave, ce n’est pas que le procureur possède ce document – je le lui aurais bien envoyé - mais la manière dont il l’a obtenu. Il lui a été envoyé par la section «terrorisme-sectes» de la police fédérale.

On voit ce que cela signifie : tout le contenu du site Indymedia (étant en open publish, cela fait beaucoup) est manifestement passé au peigne fin par des flics spécialisés dans la lutte contre le terrorisme – à moins qu’Indymedia soit considéré comme une secte, voire une secte terroriste. Les média-activistes, altermondialistes, syndicalistes et autres gauchistes qui pensaient avoir trouvé en Indymedia un merveilleux moyen d’expression ne se doutaient sûrement pas qu’ils seraient assimilés à une mouvance terroriste. On comprend mieux pourquoi certains avocats mettent en garde contre une possible utilisation politique, par les forces de répression, de la législation européenne contre le terrorisme. Une législation que la Belgique a récemment transposée en loi nationale.

Egalement ajouté à mon dossier, un document émanant des services de police qui affirme que je suis membre du Parti du Travail de Belgique. Que ce soit vrai ou non, je me demande ce que cela à voir avec l’affaire jugée par le tribunal. Et je me demande surtout comment il se fait que la police collecte des informations sur les activités politiques des citoyens. Ca me rappelle le substitut Marleghem qui, après m’avoir privé de liberté sans raison valable du soir au lendemain midi, me dit qu’on vit dans un pays libre. Oui, un pays libre de vous menotter. Un pays libre de vous envoyer au trou. Un pays libre de vous inculper. Un pays libre de vous espionner.

marcovanhees@swing.be
0473/411.021

et alors?
by Guido Tuesday, Mar. 23, 2004 at 4:25 PM

"Le site Indymedia surveillé par la section «terrorisme» de la police fédérale"

Quoi de neuves?!

La Staatsveiligheid lit aussi Indymedia.be, souvener vous Eurosong et Soetkin.

police partout
by antoine Tuesday, Mar. 23, 2004 at 7:58 PM

Ha ! Ca me rappelle quand le directeur de mon école est entré dans la salle de réunion du Conseil de département de ma haute école (il y a 2 ans maintenant).

Devant tous mes professeurs, le directeur est alors entré en hurlant :

"Vous ! (en me pointant), La police vient de me dire que vous créer des "comités" dans l'école !!"

En effet, le service information de la police fédérale (section de Bruxelles) m'a téléphoné, également, 3 jours plus tard pour me demander de le prévenir si on avait l'intention de faire une manifestation !

Intimidation d'un délégué étudiant ?

Noooonnnn, pas du tout !

La police laisse crever Julie et Mélissa, An et Eefje et tous les autres enfants.

Mais la police fait des listes de soit-disant membre du ptb, prend le temps de lire Indymedia, de téléphoner au directeur d'école pour prendre des mesures contre les étudiants qui exercent la démocratie dans leur école (les fameux "comités" étaient des réunions de délégués de classe, sur le temps de midi).

Et pendant ce temps, M. Nihoul a battu un record en matière de condamnations dans le domaine de la faillites frauduleuses (alors qu'après une seule faillite on ne peut plus exercer d'activité commerciale), a rencontré pédophiles, trafiquants de drogue, de voitures, d'humains, sans aucun problème, tout en étant montré comme un joyeu luron à la RTBF et par la gendarmerie.

Tout va bien, nous sommes en démocratie.

[Gendarme, c'est l'heure de la pause café, ce message est fini ! :-) ]

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by rosario Wednesday, Mar. 24, 2004 at 6:21 PM

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déjà postée mais bon.. ça me paraît de circonstance.