Haïti. Les rebelles aident une multinationale américaine by bob Sunday, Mar. 14, 2004 at 4:32 PM |
Haïti. Les rebelles aident une multinationale américaine à liquider le syndicat qui venait d'obtenir le droit de représenter les travailleurs, quelques semaines avant le putsch.
Haïti. Les rebelles aident une multinationale américaine pour liquider le syndicat qui venaient d'obtenir le de représenter les travailleurs, quelques semaines avant le putsch.
Haïti a été secoué par deux événements majeurs: le renversement du gouvernement Aristide, et la lutte dans la zone franche de Ouanaminthe. La presse occidentale ressasse partout la version made in USA de rebelles qui ont renversé le dictateur Père Aristide avec peu de notes critiques. Depuis quelques jours, le Syndicat Ouvrier de cette zone lance sur Internet un appel de solidarité. La direction s'est fait assister par ces groupes 'rebelles' armées qui pour licencier des ouvriers syndicalistes. Voici leur récit qu'on peut trouver sur le site (en anglais):
http://www.nosweat.org.uk/article.php?sid=825&mode=thread&order=1
- lundi 2 mars, 2004, 34 membres de SOKOWA (Sendika Ouvriye Codevi Wanament - syndicat d'Ouanaminthe Codevi,) travaillant chez Levi Strauss dans la zone franche de Codevi dans Ouanaminthe à Haïti, ont été maltraités et licenciés sous la menace de gens armés;
- au courant du mois de février, les ouvriers avaient obtenu la reconnaissance de leur droit de se faire représenter par un syndicat. Le 16 février, ce syndicat avait remis une lettre à la direction dans laquelle elle l'a informée de ce fait en l'invitant à une réunion pour discuter la situation à l'usine. Le directeur de Codevi ( dépendant de Levi Strauss) Limbert Cruz, avait répondu positivement et montré son accord d'une rencontre le premier mars.
- le mercredi 25 février, quelques ouvriers discutaient la situation avec des membres de la direction quand, un ouvrier syndiqué, Ariel Jérôme, est venu se plaindre d'être licencié et maltraité. Deux membres de la direction lui avaient retiré son badge en lui donnant des coups de crosse de revolver.
- jeudi, le 26 février, tous les travailleurs ont arrêté l'usine en signe de protestation. Ils ont exigé la réintégration d'Ariel Jérôme et pour qu'il soigné de ces blessures. Ils revendiquaient le licenciement immédiat des deux agresseurs. Le directeur Cruz est venu et a accepté d'annuler le licenciement. On a rendu son badge à Jérôme et on l'a amené à l'infirmerie. Cruz leur a dit qu'il allait voir ce qu'on allait faire avec les deux responsables accusés.
- Le lundi matin (1er mars), un des deux membres de la direction est passé dans toute l'usine, pour informer les ouvriers de toutes les lignes que Levi Strauss était revenue sur la décision. Les arrêts de travail avaient causé des pertes et la direction ne pouvait faire autre chose que de licencier un certain nombre d'ouvriers. Selon les rumeurs il aurait même déclaré qu'avant qu'il serait licencié il aurait la peau de beaucoup d'entre eux. Il a convoqué les ouvriers syndiqués et sous des menaces il leur a notifié leur licenciement. Des rebelles étaient présents et ils ont pointé leur arme sur eux pour leur prendre leur badge. Certains ont même été battus. Au total, 34 ouvriers ont été licenciés, tous des ouvriers syndiqués. Indignés, les travailleurs ont décidé d'arrêter le travail le lendemain.
- Le mardi 2 mars, tous les ouvriers étaient mobilisés contre ces licenciements quand soudain des membres de l'armée "rebelle" sont arrivées à Ouanaminthe, armés avec des pistolets et ils ont attaqué les ouvriers. Plusieurs d'entre eux ont été menottés. Sous des coups et des ruades tous ont été forcés de reprendre le travail. Plus tard, les rebelles ont déclaré qu'ils avaient été contactés la soirée précédente par la direction elle-même. Elle leur avait informé que le lendemain, les ouvriers allaient "poser des problèmes" dans l'usine. Elle leur avait même fourni une liste de travailleurs syndiqués dont elle voulait se débarrasser.
Depuis, il y a eu encore d'autres licenciements, mais les ouvriers sont déterminés et ils continuent à mobiliser contre les mesures arbitraires et injustes de la direction.
En quelque jours de lutte, la résistance de ces ouvriers a jeté une lumière assez surprenante sur ces événements. Il y a dix ans, les USA ont enlevé le Père Aristide après son élection pour lui apprendre l'ABC d'un bon élève du FMI, de la Banque Mondiale et du Pentagone. Ces mesures enrichissent les financiers de Wall Street et la misère de son peuple continue. Ensuite le Pentagone arme quelques "rebelles" bien instruits qui s'emparent du pouvoir et qui viennent au secours des multinationales à qui le gouvernement dictatorial du Père Aristide venait de décider de faire respecter le droit de syndiquer. Chiche que le Pentagone ne résistera pas à la tentation d'installer une base militaire dans le pays jusqu'à ce que le calme s'ensuit? Dans cette région du globe ou se trouvent les pays comme le Venezuela, la Colombie. Cuba est même tout proche.