arch/ive/ief (2000 - 2005)

Pas en notre nom!
by Sara S'Jegers (F.C. Poppesnor) Tuesday, Mar. 09, 2004 at 1:17 AM
sara.sjegers@tijd.com

Le 8 Mars, Journée Internationale des Femmes, le journal flamand 'De Standaard' a publié un article du NextGenderation network et d'autres organisations de femmes dans lequel elles insistent sur le fait que nos diverses luttes contre toutes les oppressions qui touchent les femmes continuent à être plus que nécessaires.

PAS EN NOTRE NOM!

La liste de leaders politiques et de figures publiques qui affirment "l'égalité entre les hommes et les femmes" en tant que valeur de la civilisation Européenne ne cesse de s'allonger de nos jours. Le replacement de l'appel à l'"émancipation des femmes" dans un tel cadre est un geste
particulièrement prisé parmi les leaders politiques et partis concernés par l'imposition de l' "intégration" comprise comme l'assimilation des communautés d'origine migrante, par la re-invention d'une notion blanche et homogène de la " Civilisation Européenne " qui passe à côté, voire désavoue, des réalités multi-ethniques, multiculturelles et multi-religieuses évidentes en Europe.

Par contraste, le silence de ces mêmes leaders face à la longue liste de demandes concrètes de nos mouvements de femmes est particulièrement suspect. N'oublions pas non plus à quelle vitesse et avec quelle facilité le principe de l'égalité entre les hommes et les femmes a été éjecté de la première version de la Convention Européenne. Un regard vers les mémoires réprimées de la colonisation européenne nous dit que ce schéma n'est pas nouveau. Les colonisateurs européens légitimaient leur droit au nom de la " civilisation des colonies ". Cette mission civilisatrice avait une forte dimension sexuée : elle était souvent présentée en termes de "protection" des femmes de leurs " cultures et hommes oppressifs ". De retour dans leur "mère patrie" les mêmes colonisateurs étaient parmi les plus fervents opposants aux luttes féministes de la première vague.

Les agendas néo-impérialistes et de droite sont en regain de popularité de nos jours. On nous vend une vision du monde en " conflit de civilisations " et on joue la carte de " l'émancipation des femmes " dans le camp de la " civilisation européenne ". C'est particulièrement branché pour les leaders politiques de se profiler comme les " sauveurs " de la " pauvre fille musulmane ". Les femmes et filles musulmanes voilées sont représentées comme des objets passifs ou victimes, ou comme la véritable incarnation de l' oppression des femmes. Nous rejetons fermement cette stratégie combien familière du " diviser pour mieux régner " qui présente les femmes blanches en Europe comme " libérées " et met le poids de l'émancipation sur les épaules des femmes noires, migrantes et réfugiées et leurs cultures oppressives. Ce que l'hystérie dramatisée autour du voile des derniers mois masque effectivement est le fait intolérable qu'une grande partie des femmes et hommes d'origine migrante, sont toujours, dans l'Europe d'aujourd' hui, citoyen•e•s de seconde zone, confronté•e•s au racisme et à la discrimination quotidienne dans le système éducatif, le marché du travail et le logement.

À l'occasion de la Journée Internationale des Femmes nous voulons insister sur le fait que nos diverses luttes contre toutes les oppressions qui touchent les femmes continuent à être plus que nécessaires. Un engagement sérieux pour l'émancipation des femmes signifie lutter contre la normalisation de la violence et l'actuelle " culture de guerre ", et contre les manières dont cette violence est sexiste, raciste et homophobe. Nous devons lutter contre la violence de politiques néolibérales - vendues comme des " vérités " ou des " inéluctabilités " du libre marché - qui démantèlent tous types de sécurité sociale et résultent dans une précarisation continuelle de nos vies. Nous avons besoin de lutter contre le sexisme structurel et quotidien, le racisme et l'homophobie que nous rencontrons dans nos vies, et nous avons besoin de toutes les alliances nécessaires pour mener ces luttes. Nous avons besoin de lutter contre les manières dont les femmes sont représentées et ne le sont pas - dans nos systèmes politiques et économiques, dans la culture dominante et les média, dans les publicités. Nous avons besoin de lutter contre la réduction systématique des ressources nécessaires aux politiques d'émancipation et contre la fermeture des espaces qui nous permettent de développer nos politiques féministes.

A la nouvelle récolte de gardiens autoproclamés des " droits des femmes ", que nous n'avons jamais rencontré comme participants ni comme soutien dans nos mouvements et luttes des femmes pendant de longues années, nous disons avec détermination : pas en notre nom ! Leur usage cynique de " l' émancipation des femmes " et " l'égalité des hommes et des femmes " est aussi désagréable qu'invraisemblable. En tant que féministes et femmes véritablement concernées par l'émancipation des femmes nous ne permettrons pas que l'" émancipation des femmes " soit utilisée pour des politiques assimilationistes, anti-migrants, islamophobes et ethnocentrique. Nous continuerons à lutter contre toutes les oppressions auxquelles les femmes sont confrontées. Joyeuse Journée Internationale des Femmes !

NextGenderation netwerk (in Brussel) (http://nextgenderation.let.uu.nl)

Onderschreven door:
Steunpunt Allochtone Meisjes en Vrouwen (http://www.samv.be)
Vrouwen Overleg Komitee (http://www.vrouwendag.org)
Feministisch Café Poppesnor (http://www.feminisme.be/fcpoppesnor)

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by La poilue Tuesday, Mar. 09, 2004 at 8:11 PM

Et donc: vive le voile à l'école dès les premières règles, ne jamais toucher un homme avant le mariage ni parler seule à seul, ne jamais aller au ciné pque il fait noir et ça donne de mauvaises pensées, et comme le disent Alma et Lila dans leur nouveau bouquin: la lapidation, si c'est volontaire de la part de la femme pour expier et aller au paradis malgré sa faute, il faut l'autoriser.
Bref, vive les différences culturelles. Bandes de bourgeoises occidentalocentristes, vous n'avez rien compris.