arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le "1er avertissement" des sans emploi au gouvernement
by CSC Thursday, Feb. 12, 2004 at 5:56 PM

Le gouvernement a menti en promettant 200.000 emplois. Les sans emploi exigent donc le retrait de toute mesure à l'encontre des chômeurs aussi longtemps que cette promesse sera sans suite.

Quelque 250 Travailleurs sans emploi de la CSC, rejoints par un groupe de militants de la Centrale chrétienne des services publics, ont occupé durant quelques heures le hall de la Tour des Finances, à Bruxelles, le vendredi 23 janvier. Objectif: réagir aux décisions du Conseil des ministres de Gembloux en matière de renforcement du contrôle des chômeurs.

Le choix du lieu nétait évidemment pas innocent: les effectifs du Service public fédéral finances sont en effet en passe dêtre comprimés: pas moins de 6.000 postes seront supprimés prochainement. Les TSE sindignent: «C'est pourtant la fraude fiscale quil faut combattre, pas les chômeurs!».

De concert avec la CCSP, ils dénoncent lattitude d'un gouvernement qui «veut accroître le fossé entre celles et ceux qui vivent ou survivent de leur travail ou de leur allocation sociale et les nantis, ceux qui fraudent et qui bénéficient dune amnistie fiscale».

Des chômeurs de longue durée, des jeunes en allocation d'attente, des personnes licenciées depuis peu avaient répondu à lappel. Tous se disaient écurés par la politique de ce gouvernement qui menace de couper les vivres à ceux qui ne sactivent pas suffisamment à chercher de l'emploi, lors que bon nombre d'entre eux n'ont quasi aucune chance d'en retrouver.

Ils ont donc, à travers cette manifestation, décerné un «1er avertissement» au gouvernement. D'autres actions suivront.

CEST LEMPLOI QUI EST INDISPONIBLE, PAS LES CHOMEURS

Il y avait, fin 2003, 198.000 chômeurs complets indemnisés en Région wallonne et il y a eu durant ce mois 4.420 offres nouvelles d'emploi diffusées par le FOREM. Soit une offre demploi pour 45 chômeurs. A qui la faute? Certainement pas aux chômeurs!

LES SANCTIONS EXISTENT DEJA ET SONT SUFFISAMMENT SEVERES

En 2002, toutes mesures confondues, 32.627 chômeurs ont fait l'objet d'une décision d'exclusion, dont:

- 24.511 personnes pour refus ou abandon demploi, absences à une convocation du Bureau de chômage, déclarations inexactes, incomplètes ou tardives ou estampillages indus (carte estampillée malgré que la personne ait travaillé);

- 8.116 suspensions pour chômage de longue durée (article 80).

QUI EST CONCERNE ?

Le gouvernement libéral-socialiste veut renforcer le contrôle des chômeurs. Concrètement, tous les chômeurs seront convoqués à lONEM et devront prouver qu'ils recherchent activement de lemploi:

- qu'ils soient chefs de ménage, isolé ou cohabitant;
- quelle que soit la durée de leur carrière professionnelle et leur âge (sous réserve des résultats des futures concertations avec les partenaires sociaux);
- pour autant que la durée de leur chômage ait dépassé un certain nombre de mois de chômage:
° 12 mois pour ceux habitant dans le ressort dun bureau de chômage ayant un taux au moins 20% inférieur à la moyenne nationale. En l'occurrence, les provinces d'Anvers, du Brabant Flamand, de Flandre orientale et du Limbourg.
° 24 mois pour ceux habitant dans le ressort dun bureau de chômage ayant un taux de chômage au moins 20% supérieur à la moyenne nationale. En l'occurrence: le Hainaut, Liège, Namur et Bruxelles.
° 18 mois pour les chômeurs habitant au Brabant Wallon et au Luxembourg.

Daprès les calculs CSC, si ces mesures sont appliquées, il y aura demain 257.758 chômeurs qui seront convoqués, soit dix fois plus que le nombre de chômeurs soumis actuellement au contrôle appliqué dans le cadre de larticle 80 (suspension pour chômage de longue durée mesure qui concerne uniquement
les cohabitants). Est-ce réalisable, compte-tenu des moyens de l'ONEM? Ne risque-t-on pas de tomber dans des sanctions arbitraires?

VOUS AVEZ VU CE QU'ILS TOUCHENT ?

Non, les chômeurs ne sont pas payés grassement à ne rien faire. De plus, ils ont contribué à léconomie et se sont constitués des droits en sécurité sociale; cest un juste retour des choses. Le fait quil y ait parmi eux, comme dans toute catégorie humaine, quelques profiteurs peu scrupuleux, ne justifie pas que lon «fusille» la majorité des chômeurs, dont les revenus n'ont certainement rien d'indécent:

Un chômeur chef de ménage : 1.005,68 euros max. par mois.
Un isolé : 837,98 euros par mois max. après 12 mois de chômage.
Un cohabitant : 921,96 euros par mois max.
670,54 euros max. entre 12 et 15 mois de chômage
381,68 euros par mois max. après 15 mois de chômage + 3
mois par an presté.

DES MESURES IMBUVABLES

Pour les Travailleurs sans emploi de la CSC, les mesures envisagées sont imbuvables:

- Tant que les 200.000 emplois promis par le gouvernement ne sont pas créés.
- Tant que tous les frais inhérents à la recherche dun emploi ne sont pas
remboursés.
- Tant que les organismes régionaux nont pas les moyens de suivre correctement le public que vise le gouvernement.
- Tant que les employeurs ne font pas preuve de plus de civisme dans le suivi des candidatures qui leur arrivent.
- Tant que les employeurs disqualifient systématiquement pour une offre d'emploi la personne qui a plus de 3 mois de chômage.
- Tant que les chômeurs ne bénéficient pas de laccès rapide, facile et gratuit à Internet.

CHERCHER UN JOB, CEST PAS DONNE !

Se déplacer pour se rendre à un examen, régler les frais dinscription à un examen, envoyer du courrier La recherche demploi a un coût, parfois non négligeable.

A titre dexemple, une personne domiciliée à Charleroi et postulant pour un emploi dassistant social dans une commune bruxelloise a calculé qu'elle devrait débourser près de 50 euros, en frais de déplacement, droits d'inscription et documents divers: extrait dacte de naissance, certificat de bonnes vies et murs, de milice, de nationalité et autres copies conformes.

Il est vrai que certaines communes pratiquent des tarifs préférentiels pour délivrer ces documents officiels aux chercheurs demploi, mais pas toutes. Quant aux frais de déplacement en transports en commun, ils peuvent être réduits en partie, à condition de se munir préalablement dune attestation délivrée par le FOREM, mais la procédure est plutôt lourde et tous les chômeurs sont loin, apparemment, d'en être informés.

ILS LE VIVENT

Ronald, 37 ans. «Je suis chômeur depuis 9 ans. Avant, jai travaillé comme rédacteur à Bruxelles X. Ensuite, jai fait des boulots danimateur dans des institutions dans le cadre de contrats de remplacement. A plusieurs reprises, j'ai cru retrouver du travail, mais à chaque fois, il y avait quelque chose: j'étais soit trop vieux, trop formé ou pas assez. Le problème aussi, cest que j'habite à Treignes en région rurale. Non seulement il n'y a pas beaucoup de travail, mais en plus, les déplacements coûtent cher. Il faut 37 euros pour aller à Charleroi, 50 euros pour Bruxelles. Il y a moyen d'obtenir des réductions si on a une attestation du FOREM, mais, à force d'avoir des refus, on se dit: à quoi bon Jespère quand même toujours trouver quelque chose dintéressant. Cest pas une vie dêtre au chômage».

Giovanni, 23 ans. «Je viens demménager à Bruxelles il y a un mois. Avant, j'habitais Mons, mais là-bas, je nai pas réussi à trouver du travail. A Bruxelles, jespère avoir plus de chance, même s'il y a le problème du bilinguisme. J'ai arrêté mes études en 5e secondaire pour raisons familiales. Depuis, j'ai repris aussi des cours en promotion sociale. Je suis prêt à accepter à peu près n'importe quel boulot».

Véronique, 40 ans. «Il y a un an et demi, jai perdu mon travail d'agent d'entretien. Quelques mois avant, javais eu un accident de travail dont j'ai encore des traces: je ne sais plus lever de poids, ni rester longtemps immobile. Jai suivi une formation en informatique, mai mon bagage «formation » est léger et avec, en plus, ce handicap, toutes les portes se referment pour moi. Pourtant, ce n'est pas vrai que je ne veux pas travailler.

Le scénario catastrophe, pour moi, ce serait de me retrouver à nouveau au CPAS. Jai vécu un temps avec mes deux enfants du minimex lorsque mon mari m'a quittée. Mais n'est-ce pas finalement ce qu'ils veulent, non pas créer 200.000 emplois, mais plutôt rayer 200.000 chômeurs des listes? J'ai envie de dire à tous les chômeurs : venez rejoindre les comités de sans emploi, battez-vous, car c'est la seule façon de faire changer les choses».

en 2004: il va y avoir du sport
by chômeurs hardcore Friday, Feb. 13, 2004 at 12:12 PM

vous n'avez pas bien compris a la csc,
virer des chomeurs cela crée de l'emploi:
des policiers, des gardiens de prisons, des assistant sociaux, des avocats, et surtout par desus tout "des agents de sécurité"
parce que c'est ça le truc. la sécurité sociale est devenue la sécurité tout court et faut pas croire que c'est le gouvernement belge qui decide quoi que ce soit, bien obligé de faire comme tous les autres le gouvernement:
GERER LE DESASTRE.
amis chômeurs vous pouvez lutter pour continuer à toucher des allocations, vous pouvez même créer des collectifs pour réclamez le revenu garanti, il va quand même bien falloir s'organiser un peu plus ...

apprennons a voler dans les magasins: les grandes surfaces sont comme des pleines de jeux, un peu d'astuce et le tour est joué ...
il faudra aussi ouvrir un paquet de squats, installez vous la où vous pouvez, fraudez sur tous les plans et surtout n'oubliez pas de maintenir la forme parce qu'il va falloir courrir.
on ne vous avait pas dit que la vie c'était tout un sport?
allez, bonne chance et rendez-vous en prison.