arch/ive/ief (2000 - 2005)

Décret Dupuis: l'ULg bouge enfin
by zorba Wednesday, Jan. 14, 2004 at 5:57 PM
0498 13 54 64

Ce mercredi 14 décembre, des étudiant de philo-lettres de l'université de Liège ont manifesté leur opposition au décret Dupuis et les solidarité avec les hautes-écoles

Ce mercredi 14 décembre, des étudiant de philo-lettres de l'université de Liège ont manifesté leur opposition au décret Dupuis et leur solidarité avec les hautes-écoles, que la ministre "oublie" de refinancer. Ce sont les étudiants en histoire qui ont lancé la mobilisation,vite épaulés par la Fédé (organe représentatif des étudiants de l'ULg) qui craignait comme d'habitude de se faire dépasser par sa base. Ce sont quelques 300 à 350 manifestants qui ont défilé au centre et en Outremeuse pour rejoindre une implantation de la haute école d'enseignement libre liègeois (ISELL). Le parcours choisis était éminament discret (pas de passage par la place St Lambert mais par le pont Kennedy puis rue Méan) à l'image du discours politique pratiquement absent de la manif. Vu le court délai de préparation (l'idèe d'une manif a germé il y a deux jours à peine), il s'agit néanmoins d'une réussite...si la mobilisation ne se relâche pas dans les jours qui viennent.

Position de la Fédé
by NBrugali Thursday, Jan. 15, 2004 at 5:08 PM
info@fede-ulg.org 043663199 place du xx août 24

La Fédé a mis du temps à réagir, certes, mais le mouvement est lancé. Effectivement (comme d'habitude? ah bon...), le mouvement est parti de la base, cette fois largement sensibilisée, plus particulièrement en philo lettres. la Fédé se serait fait dépassé si les responsables des cercles n'étaient pas venu nous faire part de leur motivation (magnifique cela dit en passant) et de leurs intentions. On ne peut en retirer que des bonnes choses. Si la pression vient réellement de la base, les autorités décisionelles auront du mal à résister à la pression.
Le parcours était effectivement choisi au plus court : il fallait rejoindre les étudiants de l'ISELL avant qu'ils ne quittent leur école pour se rendre en stage (12h20, donc 1h20 montre en main pour le rassemblement et le parcours). Réussite en effet : 350 personnes selon la police (La Meuse annonce 200, c'est-à-dire notre objectif de base, ainsi que communiqué au téléphone avec eux juste avant la manif).

Pour la prochaine action : séances d'informations et de sensibilisation dans les prochains jours au centre ville et au Sart Tilman, concertation avec les étudiants des Hautes Écoles, puis nouvelle mobilisation si rien ne bouge au niveau des autorités. La Fédé entend bien se placer au coeur des revendications étudiantes et de se faire le porte parole de celle-ci, ainsi que c'est d'ailleurs son rôle.

Quant au discours politique (absent ?), le voici, en fin de message (disponible sur le site de la Fédé http://www.fede-ulg.org, actuellement en re-construction).

Nicolas Brugali
co-président de la Fédé

[texte adopté en Assemblée Générale de la Fédération des Étudiants]

Réaction de la Fédération des Étudiants de l’Université de Liège au projet de décret de la ministre Dupuis sur l’application du processus de Bologne en Communauté française de Belgique.
Nous, la Fédération des Étudiants de l’Université de Liège, réagissant au projet de décret de la ministre Dupuis sur l’application du processus de Bologne en Communauté française de Belgique, souhaitons tout d’abord réaffirmer avec force notre volonté de voir l’enseignement supérieur rester un bien public accessible à tous. Nous nous opposons formellement à toute marchandisation de l’éducation.
Représentation étudiante
Nous rappelons par ailleurs notre exigence de voir les étudiants associés à toutes les décisions qui les concernent, notamment dans toutes les commissions touchant au pédagogique et au social.
Mobilité
Nous exigeons que le regroupement en académie ne soit pas la cause de la suppression de sections, qui nuirait à la qualité de l’enseignement et de la recherche, ainsi qu’à l’accès aux études. Ainsi, nous affirmons nos inquiétudes vis-à-vis de l’art. 33 §1er alinéa 3 concernant les écoles doctorales. Si néanmoins un regroupement devait avoir lieu, nous exigeons des mesures sociales afin de ne pas pénaliser l’étudiant qui devrait se déplacer. La mobilité ne peut en aucun cas être imposée. Une mobilité librement choisie sera favorisée par un financement adéquat.
Refinancement
Il est important pour nous que soient conservées la diversité et la spécificité de chaque type d’enseignement, supérieur universitaire et non universitaire, mais nous nous refusons à entrer dans un débat partisan entre Universités et Hautes Écoles. En revanche, il faut constater que refinancer uniquement les universités contribue à marginaliser une large part de l’enseignement supérieur, particulièrement au moment où le sous financement public menace certaines sections de disparition pure et simple (les sections Théâtre et Arts de la Paroles des conservatoires de Bruxelles et Liège, par exemple). Nous exigeons un refinancement supplémentaire de l’enseignement supérieur envisagé de manière globale.
Passage au 3-5
Nous souhaitons qu’il soit laissé aux sections de choisir en fonction de critères pédagogiques de passer en 3+1 ou en 3+2. Si une cinquième année se justifiait pédagogiquement, une subvention doit être prévue. Aucun surcoût à charge de l’étudiant n’est acceptable.
Passerelles
Le système des passerelles doit être clarifié pour que les étudiants sachent avec certitude quelles études de deuxième cycle ils pourront entreprendre et afin d’éviter que les institutions ne jugent au cas par cas selon le profil de l’étudiant.
Composition des Académies
Nous souhaitons une clarification de la composition des Académies universitaires et non universitaires et nous trouvons inadmissible que des membres du Conseil d’Académie bénéficie d’un droit de veto.
Considérations générales et conclusion
Nous sommes évidemment favorables à une plus grande mobilité des étudiants en Europe et à une plus grande ouverture des institutions européennes vers d’autres continents mais nous remarquons que les principaux obstacles à cette mobilité sont d’ordre financier et administratif. Actuellement réservée à une minorité d’étudiants favorisés, la mobilité doit devenir un droit pour tous.
Enfin, nous ne remettons pas en cause la nécessité pour les diplômes de correspondre aux attentes des employeurs. Mais ce rôle de l’enseignement supérieur ne peut occulter ses autres priorités que sont l’accès démocratique aux études, le respect de la diversité et de la liberté d’enseignement, la formation de citoyens critiques aptes à appréhender la société dans son ensemble, ou encore l’indépendance à l’égard de tout pouvoir politique, économique et idéologique.
Prenant en compte la volonté de certains acteurs économiques et institutions internationales d’amener l’enseignement dans une logique de marché (par l’AGCS notamment), nous nous méfions de potentielles dérives. Dans cette optique, nous demandons que soit pris le temps de réflexion nécessaire afin d’éviter toute décision prise dans l’urgence.