arch/ive/ief (2000 - 2005)

Hasan Subasi, rédacteur en chef de la revue progressiste "Kerbela", en grève de
by Hasan Subasi Tuesday, Jan. 06, 2004 at 12:45 PM
posted by RedArioch@hotmail.com

A L’appel du comité de soutien à l’association d’entraide avec les familles des détenus politiques de Turquie « Tayad Komite », Hasan Subasi, rédacteur en chef de la revue progressiste alevie « Kerbela », a entamé depuis le 23 décembre, une grève de la faim de 50 jours pour soutenir la résistance des prisonniers politiques et pour protester contre l’isolement carcéral en Turquie. Plusieurs de ses camarades font de même à Berlin, Vienne et Paris.

Moi, Hasan Subasi, rédacteur en chef de la revue « Kerbela »,
Pourquoi sui-je en grève de la faim ?

Vous vous en souviendrez, le 20 octobre 2000, les prisonniers politiques en Turquie avaient entamé un « jeûne de la mort » afin de protester contre le nouveau des prisons de type F à cellules d’isolement.
Après deux mois de jeûne, les autorités ont lancé une attaque dans 20 prisons du pays afin d’écraser la résistance des détenus en grève de la faim. Sans la moindre sommation, ces prisonniers se sont retrouvés dans un véritable enfer : certains ont été brûlés vifs, d’autres asphyxiés sous les bombes fumigènes lancées depuis les toits des prisons, d’autres encore tabassés à mort et exécutés par balles.
Malgré cela, la résistance n’a pas pris fin. Elle s’est même développée à telle enseigne que le jeûne de la mort a dépassé le cadre des prisons. Pour l’état, il fallait mettre fin à « l’agitation » qui se développait à l’extérieur. Ainsi, le 5novembre 2001, pour venir à bout des grèves de la faim, les autorités ont tué quatre personne dans le quartier stanbouliote de Kücükarmutlu où jeûnaient les ex-prisonniers et leurs familles.
De nouvelles lois interdisant l’action de jeûne ou le soutien aux grévistes ont été votées afin de criminaliser la résistance. Plus grave, on a autorisé la médicalisation forcée des grévistes pour ainsi briser leurs volontés et leurs déterminations.
De nouveaux règlements interdisant toute information relative aux grèves de la faim ont été introduites dans les organes de presse ; désormais, il est « criminel »de parler des grèves de la faim à la télé ou dans les journaux. Des journalistes et des éditeurs ont été jugés pour avoir bravé l’interdit, interdit qu’il peut coûter cher d’enfreindre (peine de prison pouvant aller jusqu’à 4 ans)


Malgré cela, la résistance se poursuit.
Dans cette résistance qui dure depuis trois ans, 107 personnes sont tombées en martyrs, 500 d’entres-elles ont été mutilées par médicalisation forcée.
Quelle était la revendication des prisonniers ?
La levée des mesures d’isolement provoquant la mort cde l’esprit.
Mettez vous à leur place. Imaginez vous seul(e) entre quatre murs, non pas pendant un ou deux jours, mais pendant des années. N’est-ce pas de la torture ?

A L’appel du comité de soutien à l’association d’entraide avec les familles des détenus politiques de Turquie « Tayad Komite », moi, Hasan Subasi, rédacteur en chef de la revue progressiste alevie « Kerbela », ai entamé, à partir du 23 décembre, une grève de la faim de 50 jours pour soutenir la résistance des prisonniers politiques et pour protester contre l’isolement carcéral.
Plusieurs de mes camarades font de même à Berlin, Vienne et Paris.

Pourquoi poursuivons-nous cette résistance ?
Malgré le massacre, la résistance et les revendications des prisonniers, le régime fasciste de Turquie poursuit sa répression contre les prisonniers politiques avec le soutien et l’approbation de l’Europe.
Toutes les atrocités commises contre les prisonniers ont été officiellement corroborées.
Toutes les pièces relatives à ces atrocités ont été transmises à vos gouvernements. Dans ces rapports, il est précisé que nos camarades ont été brûlés vifs, assassinés par balles, tabassées et que, parallèlement à ces massacres, le gouvernement Turque tente de détruire la santé mentale des prisonniers.
Cependant, vos gouvernements font mine de ne rien voir et, plus grave, ils soutiennent la politique d’isolement des prisonniers Turques.


Voici la réalité :
Dans les archives du comité pour la prévention de la torture (CPT) du conseil de l’Europe, qui ont été abandonnées à la bonne volonté des rats, il y a toutes les indications sur ce qui s’est passé. Mais tant le CPT que les autres institutions européennes se refusent à reconsulter ces archives. Ils font mine de rien. Ils parlent du régime fasciste qui sévit dans notre pays comme d’un régime en voie de « démocratisation », qui montre des « signaux de normalisation avec les standards européens », qui est parvenu à « améliorer son système pénitentiaire ».

Je veux que tout le monde connaisse la vérité.
On ne nous a laissé aucun autre moyen d’expression ; c’est pourquoi j’entame une grève de la faim de 50 jours.
Je m’adresse à vos gouvernements :
Cessez de soutenir l’isolement carcéral en Turquie ! Chaque décès, chaque mutilation n’est pas uniquement l’œuvre du fascisme en Turquie mais aussi un la vôtre.
Cela suffit ! Faites cesser l’hécatombe !

Hassa Subasi TAYAD Komite


Hasan Subasi occupe une tente dressée dans le petit parc de la Chaussée
Saint Pierre situé derrière la commune D’Etterbeek à Bruxelles. Tél :0485/190533

Passez le voir afin de soutenir son combat et la lutte du peuple Turque.